24 juillet 2013

Hersant-Tapie ou Tapie-Hersant, c'est du pareil au même


Dans l'atelier de La Dépêche. C'était avant le rachat Par Philippe Hersant. (photo JCH)
Les journalistes de Nice Matin sont dans l’angoisse. Après une réunion du Comité d’entreprise, aujourd’hui, ils se demandent bien à quelle sauce ils vont être mangés. Les responsables du SNJ (Syndicat national des journalistes) ne voient pas d’un très bon œil l’attitude de Philippe Hersant, actionnaire à 75 % alors que Bernard Tapie continue de posséder un quart des parts. Il semble bien, d’après le journal Le Monde, que Na-nard souhaite tout simplement se replier à 100 % sur la Provence et ainsi préparer (ou pas) les élections municipales à Marseille. Quant à Hersant, il chercherait un partenaire prêt à investir dans une entreprise lourdement déficitaire. Qui pourrait prendre un tel risque ?

A La Dépêche, nous avons été placés au premier rang lors du rachat en 1994. Philippe Hersant s’était fait doucereux, mielleux même, lorsqu’il a proposé au tribunal de commerce d’Evreux de couvrir 100 % des créances et juré sur l’honneur de ne pas modifier la ligne éditoriale de ce journal républicain très honorable. Evidemment, l’histoire ne s’est pas exactement déroulée comme elle était prévue. Philippe Hersant a fait valser les directeurs et ce qui devait arriver est advenu, La Dépêche a été re-vendue au groupe Ouest-France sans jamais avoir réussi à équilibrer les comptes. En fait, Hersant avait racheté La Dépêche pour développer le groupe gratuit Paru-Vendu qui a fini comme on sait…dans la dèche.

Ces papivores — surnom donné à son père — n’agissent ni dans l’intérêt de l’information ni dans celui des salariés des entreprises qu’ils dirigent (?) et encore moins en faveur des lecteurs. Car un journal n’est pas un produit comme un autre. Pour être respecté, il doit être respectable et la conduite de ses dirigeants aussi. Peut-on dire que Bernard Tapie est un exemple de chef d’entreprise conséquent ? Peut-on dire de Philippe Hersant, installé à Genève, qu’il défend une certaine idée de l’information et du rôle de la presse dans la démocratie française ? Ces patrons-là sont des hommes d’affaires, pas des hommes de presse dignes de ce nom.
L’inquiétude des journalistes de ces journaux du sud est donc légitime. Ils peuvent attendre le mois de septembre le cœur serré et l’esprit tourmenté. Il n’y aura rien de bon de la part de ces associés d’un jour.

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