Dans l'atelier de La Dépêche. C'était avant le rachat Par Philippe Hersant. (photo JCH) |
Les journalistes de Nice
Matin sont dans l’angoisse. Après une réunion du Comité d’entreprise,
aujourd’hui, ils se demandent bien à quelle sauce ils vont être mangés. Les
responsables du SNJ (Syndicat national des journalistes) ne voient pas d’un
très bon œil l’attitude de Philippe Hersant, actionnaire à 75 % alors que
Bernard Tapie continue de posséder un quart des parts. Il semble bien, d’après
le journal Le Monde, que Na-nard souhaite tout simplement se replier à 100 %
sur la Provence et ainsi préparer (ou pas) les élections municipales à
Marseille. Quant à Hersant, il chercherait un partenaire prêt à investir dans
une entreprise lourdement déficitaire. Qui pourrait prendre un tel
risque ?
A La Dépêche, nous avons été
placés au premier rang lors du rachat en 1994. Philippe Hersant s’était fait
doucereux, mielleux même, lorsqu’il a proposé au tribunal de commerce d’Evreux
de couvrir 100 % des créances et juré sur l’honneur de ne pas modifier la ligne
éditoriale de ce journal républicain très honorable. Evidemment, l’histoire ne
s’est pas exactement déroulée comme elle était prévue. Philippe Hersant a fait
valser les directeurs et ce qui devait arriver est advenu, La Dépêche a été
re-vendue au groupe Ouest-France sans jamais avoir réussi à équilibrer les comptes.
En fait, Hersant avait racheté La Dépêche pour développer le groupe gratuit
Paru-Vendu qui a fini comme on sait…dans la dèche.
Ces papivores — surnom donné
à son père — n’agissent ni dans l’intérêt de l’information ni dans celui des
salariés des entreprises qu’ils dirigent (?) et encore moins en faveur des
lecteurs. Car un journal n’est pas un produit comme un autre. Pour être
respecté, il doit être respectable et la conduite de ses dirigeants aussi.
Peut-on dire que Bernard Tapie est un exemple de chef d’entreprise
conséquent ? Peut-on dire de Philippe Hersant, installé à Genève, qu’il
défend une certaine idée de l’information et du rôle de la presse dans la
démocratie française ? Ces patrons-là sont des hommes d’affaires, pas des
hommes de presse dignes de ce nom.
L’inquiétude des
journalistes de ces journaux du sud est donc légitime. Ils peuvent attendre le
mois de septembre le cœur serré et l’esprit tourmenté. Il n’y aura rien de bon de
la part de ces associés d’un jour.
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