Philippe Courroye est muté à Paris. (photo DR) |
Une bonne administration de la justice nécessite incontestablement de la sérénité, l'absence d'éléments passionnels, d'engagement direct ou indirect en faveur de tel ou tel pouvoir politique. Ce n'était pas le cas de Philippe Courroye dont le conflit permanent avec Isabelle Prévost-Desprez, juge au tribunal de Nanterre, entraînait des suspicions ou des retards sur la conduite des actes de justice. Philippe Courroye, comme on pouvait le prévoir, évoque une sanction plutôt qu'une mutation. Pourtant, l'homme est suffisamment rompu aux affaires et assez rusé pour savoir que cette défense ne tient pas, du moins auprès de l'opinion publique. Philippe Courroye a fait le pari de la réélection de Nicolas Sarkozy dont il est l'ami — ce qui n'est pas interdit — et doit donc en assumer toutes les conséquences dans la mesure où son protecteur a été battu par le suffrage universel et dans la mesure également où le nouveau pouvoir doit, autant que possible, éviter l'incursion de la politique dans le monde judiciaire.
Une question se pose ? La mutation — à grade et salaire égaux — du procureur Courroye est-elle juste ? Elle l'est assurément si l'on considère que la politique pénale de ce gouvernement devra être mis en musique sans interventions individuelles par les procureurs pas encore indépendants. Christiane Taubira a d'ores et déjà assuré qu'elle ne donnerait aucune consigne pour traiter les dossiers personnalisés. L'arrivée de M. Courroye à Paris — on a connu pire mutation comme celle de ce conseiller de cabinet exilé en Guyane — ne gêne en rien l'évolution de sa carrière. D'ailleurs le CSM a donné un avis favorable à la mutation de M. Courroye pour que la justice de Nanterre soit rendue sans trouble…
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