En annonçant une semaine avant l'intervention dans la « Jungle » (1) de Calais des centaines de policiers mobilisés pour l'occasion, il était évident que les passeurs — si passeurs il y avait — n'allaient pas attendre les forces de l'ordre l'arme au pied. C'est si vrai que sur les 276 personnes interpellées ces jours derniers, la moitié était des mineurs et les autres 50 % des Afghans ou Irakiens impossibles à expulser compte tenu de la situation politique de leurs pays.
Alors pourquoi cette descente maintenant ? Éric Besson, sommité récente de l'UMP, devait donner des gages aux extrémistes de son parti. Après le couplet sur les analyses ADN impossibles à réaliser sur un plan éthique et l'annonce de son refus de signer les décrets d'application de la loi, nombre de députés de la majorité s'en étaient pris à Éric Besson et par ricochet à Nicolas Sarkozy. Le président a même dû se fendre d'un communiqué assurant que les analyses ADN ne servaient à rien alors qu'il les avait encouragés un an avant, comprenne qui pourra !
Revenons à la jungle et à ses « bêtes sauvages ». Forcément sauvages sinon ce ne serait pas la jungle. Les mineurs ont été transférés dans des centres spécialisés tandis que les majeurs étaient accueillis dans des centres de rétention en attendant l'examen de chaque cas individuel.
Pour assurer le sort de 276 personnes, l'Etat a engagé des moyens considérables : financiers, médiatiques, policiers, politiques…et pour aboutir à des images frappantes destinées à servir d'exemple. Mais l'objectif Éric Besson qui était, disait-il, de supprimer des filières de passeurs a fait chou blanc. Aucun passeur n'a été arrêté, aucune filière n'a été démantelée. Ceux qui sont restés à attendre la police étaient tous des pauvres hères. Ils avaient besoin d'humanité, de nourriture et de soins médicaux. Quel coup d'éclat ! (photo this is london)
1 commentaire:
Encore une grande opération de "com" hier sur les ondes et belle victoire de l'humanisme UMP.
Une grande partie des pauvres diables s'était déjà évaporée puisque l'opération était annoncée. Qu'importe, devant les médias au spectacle, on a cerné le campement, rafflé quelques hères dont beaucoup de mineurs, soi-disant arrêté de non-moins soi-disant passeurs et passé les misérables abris au bulldozer. Besson exultait et battait des mains avec ravissement sur le champ de cette navrante bataille des nantis sur les désespérés.
Eric Besson se dit toujours socialiste. Peut-être. Doriot aussi, sous Vichy, venait des rangs de la Gauche de l'époque!
Mais Besson n'est qu'une triste marionnette. Quand virera-t-on le marionnettiste ?
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