11 octobre 2014

Il faut faire raquer les sociétés d'autoroutes qui nous rackettent

(dessin de CANARDLAPIN - Mediapart)

J’ai dénoncé, il y a quelques semaines, les bénéfices « nets » exorbitants des sociétés d’autoroutes. Depuis que Dominique de Villepin, le donneur de leçons, a eu cette très mauvaise idée de concéder les bijoux de famille de l’Etat à des sociétés privées et à un prix défiant toute concurrence, les péages n’ont cessé d’augmenter et les marges des quelques SAPN et autres ASF de croître dans des proportions gigantesques.
Il me faut répéter pour la nième fois que peu de voix se sont élevées contre ce scandale, notamment à gauche. Seul, bien seul, François Bayrou a hurlé et tenté d’empêcher cette spoliation de l’Etat et donc des Français. Mais en vain.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, de Villepin a négocié des conventions draconiennes faisant que toute amputation des marges — au bénéfice de l’Etat — devrait être compensée soit par une augmentation des péages soit par un allongement de la durée des concessions. Sacré Villepin…et il voudrait qu’on l’applaudisse !
Voilà pourquoi l’idée émise par Ségolène Royal me semble bonne. Puisque l’écotaxe a plus que du plomb dans l’aile et que la convention passée (encore l’UMP !) par François Fillon nous oblige à dédommager Ecomouv à hauteur de 800 millions d'euros, dit-on, la société créée pour recueillir une taxe disparue corps et biens sous la pression du lobby des transporteurs routiers (dont il serait idiot de nier les difficultés financières dans le contexte économique actuel) la ministre de l’environnement propose de taxer les sociétés autoroutières.
Elle a raison. Compte tenu des marges constatées aux bilans des dites sociétés, il n’est pas anormal, même s’il faut prolonger la concession de quelques années, de se payer sur la bête, bien gosse et bien grasse. Je ne vois pas d’autres moyens pour financer l’amélioration des infrastructures de transports ferroviaires ou routiers. Il m’arrive d’utiliser les autoroutes de notre pays, pour des raisons de sécurité notamment, et je sais ce qu’il en coûte pour un trajet même court d’une centaine de kilomètres. Si l’on excepte la Bretagne et quelques liaisons du sud de la France, le racket autoroutier rapporte une petite fortune aux actionnaires de SANEF et autres sociétés identiques.
Michel Sapin pourra toujours protester contre la proposition de sa collègue de l’environnement, j’espère qu’elle ne lâchera pas le morceau et passera, s’il le faut, par la loi pour mener au bout son projet. Une dernière suggestion : compte tenu des prix pratiqués par les concessionnaires des parkings privés, je propose à Ségolène Royal d'aller y regarder de plus près. Il doit y avoir, là aussi, du grain à moudre.

Aucun commentaire: