20 août 2014

Cécile Duflot dresse un portrait au vitriol de François Hollande


Cécile Duflot. (DR)
Je ne suis pas un admirateur béat de Cécile Duflot, l’ancienne ministre d’Europe-Ecologie-les-Verts, qui a tout de même eu le courage de refuser un poste élevé (numéro 2) dans le gouvernement de Manuel Valls. Ils sont si nombreux ceux et celles dont l’obsession demeure d’entrer dans un gouvernement qu’on ne peut que saluer l’honnêteté de quelqu’un dont on connaît la franchise et, parfois, l’acidité.
Dans un livre écrit avec la journaliste Cécile Amar, dont le Nouvel observateur publie quelques bonnes feuilles, Cécile Duflot raconte ses deux années passées au sein du gouvernement et l’obligation qui fut la sienne de taire ses désaccords ou de rendre publiques ses oppositions à certaines mesures du couple Hollande-Ayrault. Elle dresse un portrait ravageur du président de la République mais Martine Aubry, en son temps, avait fait la même analyse et mis en avant les mêmes défauts de caractère de François Hollande qui ne changera plus maintenant.
Des quelques épisodes narrés par Cécile Duflot, j’en retiens un, dont elle mesure pleinement les dommages causés dans le peuple de gauche et au-delà. Il s’agit de l’affaire Cahuzac. L’ancienne secrétaire général des Verts marque son étonnement face au soutien quasi inconditionnel de la part du président, de l’appareil socialiste et des parlementaires. Cet aveuglement, je le dis comme je le pense, était incompréhensible. Sans être un soutien inconditionnel d’Edwy Plenel et de ses journalistes, il était évident que s’ils avaient pris le risque de rendre publique l’existence d’un compte en Suisse du ministre du budget, c’est bien qu’ils avaient des billes et pouvaient prouver la véracité de leurs affirmations. J’ai souvenir que le lendemain de la publication du premier article de Mediapart, j’ai demandé sur ce blog la démission de M. Cahuzac et invité les plus hautes autorités de l’Etat à faire preuve de sévérité et cela rapidement. Pendant des semaines, l’affaire a traîné, M. Cahuzac s’est enfoncé chaque jour un peu plus jusqu’à ce qu’il avoue et passe pour ce qu’il était : un sacré menteur.
Cécile Duflot a donc raison de regretter ces mois d’hésitation et d’absence de choix clair de la part de François Hollande. Ce n’est que le couteau sous la gorge que le président a lâché son ministre avec des dommages terribles pour le positionnement moral des socialistes et l’honnêteté de la gauche. J’ai déjà exprimé ma conviction : l’affaire Cahuzac et sa conclusion (ministérielle et non judiciaire) a été ravageuse pour l’image de la gauche socialiste et ses effets perdurent…
Je m’étonne, simplement, que Cécile Duflot n’ait pas présenté sa démission du gouvernement à ce moment-là du quinquennat. Si elle l’avait fait, c’eût été plus convaincant et plus crédible que ces regrets à contretemps.

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