28 mai 2014

« Réfléchir, réagir, rebondir » par Marc-Antoine Jamet

 Communiqué de Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire de la fédération du Parti socialiste de l'Eure :
Lors de la victoire de François Hollande. C'était hier (photo JCH).
« Ce dimanche 25 mai 2014, le Parti socialiste et, avec lui, toute la Gauche ont connu un cinglant désaveu dans les urnes. C'est évidemment plus qu'une alerte. Il est impossible de dire qu’il ne s’est « rien passé ». Dans l’Eure, le Front national est arrivé en tête dans 622 communes sur 675. Même si son incompétence et l'abstention massive ne font pas de cette formation le premier parti de France, même si nous savons que, par une étrange filiation, comme si un parti ou un pays ne pouvait recruter son "chef" que dans une seule famille, l'extrême droite continue de puiser aux sources délétères de l'OAS et de Vichy, même si l'électorat de Marine Le Pen n'a pas plus de cohérence que son programme, il faut réagir.

Au-delà de l'émotion forte que provoque ce résultat, l'effondrement des voix du Parti socialiste doit conduire à un véritable travail d'analyse. La nature de l'élection n'est pas seule en cause. Une campagne courte, peu et mal médiatisée, n'est pas l'entière responsable de cette situation. Les résultats de ce scrutin sont d'abord la conséquence de son éloignement des préoccupations quotidiennes des Français. L'éparpillement, pour ne pas dire les divergences affichées au sein de la Gauche, ont aggravé  cette situation. L'incompréhension face à la politique menée, qu'elle soit bonne ou mauvaise, son encore trop faible lisibilité, ont ajouté à cette défaite. Il faut donc retrouver l’efficacité et la confiance de nos concitoyens. Le chantier est ouvert. Il est prioritaire. 

Le Parti socialiste n’a obtenu dans notre département que 10,7% des suffrages exprimés. Le résultat n’est pas à la hauteur du travail réalisé par les collectivités que nous gérons. Il ne correspond pas au dévouement des camarades de nos sections, de nos militants, de nos partisans, de nos sympathisants. Il est injuste pour Claude Roiron, notre candidate, qui ne nous représentera pas à Bruxelles. Les Eurois ont, comme l’ensemble des Français, exprimé un besoin de repères, d'Etat, de solidarité sociale, de valeurs, de Nation, de politique industrielle, de souveraineté, de temps long, d'harmonie fiscale. Ils ont voté en tenant compte de leur inquiétude devant une Europe qui va à hue et à dia, devant une mondialisation qui nous rapetisse, devant un avenir qui ne donne à nos enfants ni emploi, ni croissance. Ils n’ont pas été sensibles à des arguments vieux de trente ans, quand ce n’était pas d’un siècle. Si l'Europe ne fonctionne pas, ce n'est pas son peuple qu'il faut changer. C’est son avenir.

Le Parti socialiste est, et reste, un parti militant, fier de ses racines populaires. Il devra, sur le terrain, sur tous les terrains, dans les semaines qui viennent, agir pour éviter que les échéances qui s'annoncent, ne soient de nouveaux échecs. Il devra réfléchir, initier un dialogue citoyen et contribuer à réhabiliter, à restaurer le débat sans lequel il n’est pas de politique et en l’absence duquel les idéologies les plus dangereuses, les projets les plus absurdes -ce sont parfois les mêmes- prospèrent. Dernier point, nous voulons les réformes, nous comprenons les efforts. Mais les efforts et la réforme, pour être acceptés, doivent s'incarner en un homme et une politique qui donnent la volonté, l'enthousiasme, le courage de les mettre en œuvre. Le Président de la République et le Premier Ministre le savent.

Ce soir, un Bureau fédéral a eu lieu qui a abordé tous ces sujets. Un Conseil fédéral, qui sera  ouvert à l’ensemble des militants de l’Eure se tiendra le jeudi 5 juin prochain.

Rien ne serait pire que le renoncement ou la résignation, nos valeurs -nous en sommes convaincus- restent celles qui ont défendu, défendent et défendront le mieux nos concitoyens contre les menaces qui les inquiètent. Nous refusons la fatalité économique, et le déclin industriel. Nous remédierons, ensemble, au laisser-aller qui a conduit notre pays, géré depuis vingt ans par la Droite, comme l’Europe, dans les difficultés économiques et financières que nous traversons. Nous ne partageons pas l'idée que les Eurois, par colère, par désarroi, tourneraient le dos au développement économique, à la culture et à l'éducation, à la devise de notre République : Liberté, Égalité, Fraternité. Il faut retrouver le chemin de leur cœur. »




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