27 février 2011

La démission de Michèle Alliot-Marie, une victoire de la presse indépendante

photo Europe 1
MAM s'en va. Elle va quitter le gouvernement. POM (1)  devrait suivre s'il est logique avec lui-même et avec ce qu'il déclarait il y a deux jours. Michèle Alliot-Marie a fait de la résistance mais Nicolas Sarkozy n'en pouvait plus de voir sa courbe dans les sondages approcher les abîmes. Ce matin, ou plus tard, MAM devra signer sa lettre de démission et rentrer chez elle au pays basque, un pays doux et fantasque comme dit la chanson. Il fallait oser hier encore — mais c'est bien le personnage — déclamer un emploi du temps chargé pour la semaine à venir dont des rendez-vous avec Hillary Clinton et divers voyages non destinés à permettre à ses parents de faire des affaires. Alors qu'elle savait, explicitement ou implicitement, que ses heures étaient comptées au ministère des affaires étrangères.

MAM se sentait protégée, invulnérable. Elle doit apprécier à sa juste valeur le petit mot de son président de la République qui, lors du dernier conseil des ministres, lui avait adressé un témoignage de sympathie et de réconfort. « Tes amis sont à tes côtés ». Il avait oublié de préciser, simplement, s'il en faisait partie. Cette Gaulliste invétérée, cette professionnelle aguerrie, de toutes les aventures de la Chiraquie, incontournable ministre de tout et de rien, paie au pris fort son séjour en Tunisie à la fin de l'année 2010 et ses déclarations devant l'Assemblée nationale où a elle cumulé maladresses et mensonges. Horreur suprême pour le pouvoir, MAM était devenue l'une des figures préférées des Guignols de l'info (Canal Plus) ce qui est impardonnable.

L'opposition demandait « la peau » ministérielle de Michèle Alliot-Marie depuis le début de l'affaire. François Loncle a été de ceux qui sont montés à l'assaut de la citadelle soi-disant imprenable et a donc obtenu satisfaction. POM pourrait suivre et prendre la porte tant il est vrai que les affaires libyennes de M. Ollier, également ministre de la République, ne vont pas tarder à alimenter les colonnes du Canard enchaîné, décidément bien utile pour que la démocratie fonctionne au mieux.

Je le répète : les réseaux sociaux et les journaux libres sont des outils indispensables de contrôle des actes et des comportements de nos gouvernants. Sans presse indépendante des puissants (État ou entreprises) il n'y a pas de démocratie effective. Une fois de plus, c'est la presse qui, en France, aura été le révélateur des turpitudes de ceux qui nous gouvernent.

MAM et POM : Michèle Alliot-Marie et Patrick-Ollier-Marie

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