23 mars 2019

Quelques réflexions au débotté : Trump le goujat, la fondation Vuitton, Le Manoir de Bigards, la clause de conscience des journalistes, l'armée et les gilets jaunes

Donald Trump est un goujat
A Gauche Mac Cain, à droite Trump…
Donald Trump a encore trouvé le moyen de jouer les mal élevés. Devant un aréopage de militaires de tous grades, il s’est livré à une nouvelle charge contre le sénateur Mac Cain, décédé d’un cancer il y a sept mois. Le sénateur est de ceux qui ont refusé d’annuler l’Obamacare, l’assurance santé obligatoire aux Etats-Unis qui permet aux plus démunis d’être soignés.
Trump a fait un flop. En affirmant que Mac Cain n’était pas le genre de gars qu’il apprécie, ses remarques ont entraîné un silence…de mort parmi les personnes présentes devant la scène où le fantasque Trump se produisait. Faut-il rappeler que le sénateur Mac Cain, dans une autre vie, a été prisonnier (6 ans) des Vietnamiens du Nord pendant une guerre qui a duré tant d’années et causé la mort de centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants. Quant à Trump, on sait qu’il a usé de tous les subterfuges pour éviter de partir au Vietnam, les dossiers le compromettant étant d’ailleurs cachés dans un coffre-fort inaccessible.

…et de Manet.©JCH
La fondation Vuitton : courez-y !
La fondation Vuitton, à Paris, expose la collection Courtault. Elisabeth Courtault et son mari, de descendance française (grands industriels du textile) ont constitué, de 1920 à 1929, une collection exceptionnelle de plusieurs dizaines de toiles signées des plus grands maîtres de l’impressionnisme et du post-impressionnisme. Qu’on en juge : Manet, Monet, Renoir, Cézanne, Picasso, Gauguin, Van Gogh, Modigliani, Seurat, Vuillard, Bonnard, Degas, tous présents sur les cimaises de la Fondation.
Déambuler dans les salles du musée fut une joie et une chance uniques. Le tout Paris de la presse mais pas seulement, a eu le plaisir, mardi soir, de découvrir des originaux qu’on est plus habitué à admirer dans les catalogues spécialisés ou les ouvrages d’art.

Le Manoir de Bigards deviendra un hôtel-restaurant
Le Manoir de Bigards de Louviers, ai-je écrit il y a quelques temps, est sauvé. On en sait plus aujourd’hui puisque le maire a rendu public un projet subventionné par l’Etat qui devrait permettre de transformer ce bel immeuble collectif de la rue du quai à Louviers en hôtel, restaurant, et demeure d’un certain niveau d’exigence. Des activités culturelles — c’est sa destination depuis longtemps — devraient également offrir un nouveau lieu de fréquentation non loin de la Médiathèque, des cinémas et du Musée. Les enfants de la ville ont été des milliers à fréquenter les ateliers d’expression libres qu’animaient Olivier Gramond, Yves Martin, Simone Etienne…dans des salles du fameux Manoir.

Ariane Chemin en discussion avec un jeune « critique »
La Clause de conscience
Lors du débat organisé à Val-de-Reuil sur la formation à la lecture de la presse, j’ai omis de mentionner, à l’attention des jeunes qui voudraient se lancer dans ce métier merveilleux, que la profession de journaliste est la seule (avec les médecins dans certaines situations mais il s’agit d’un « ordre ») dont la convention collective prévoit l’application d’une clause de conscience en cas de modification de la ligne éditoriale ou de changement dans le capital de l’entreprise. Les journalistes s’estimant en droit de ne plus travailler pour tel ou tel patron touchent des indemnités comme s’il s’agissait d’un licenciement ordinaire. S’agit-il d’un privilège ? Je ne le crois pas dans la mesure où les hommes et femmes de plume doivent savoir quelle ligne éditoriale leur direction leur propose…ou veut leur imposer.

Les gilets jaunes à Rouen.©Jean-Charles Houel
L'armée à la caserne !
L’utilisation des forces armées, dans le cadre du maintien de l’ordre, ne peut être justifiée qu’en cas d’état d’extrême urgence ou de menaces graves sur l’état républicain. Il est dangereux voire risqué, de solliciter des militaires pour protéger des bâtiments publics. Les gilets jaunes, même violents, même casseurs et pilleurs, ne sont pas des terroristes. Que les policiers et gendarmes protègent les personnes et les biens, c’est normal dans un état de droit. Que le gouvernement ait souhaité pendant 19 semaines qu’il y ait le moins de morts et de blessés possibles, c’est admissible. Il suffisait de passer sur les Champs élysées cette semaine pour constater les dommages énormes causés aux vitrines, commerces, magasins… le tout coûtant aux assurances et à l’état (et aux villes) près de 200 millions d’euros sans compter les indemnisations pour chômage partiel et l’absence de chiffres d’affaires. On ne sait plus très bien, aujourd’hui, pourquoi les gilets jaunes descendent dans la rue. 40 000 manifestants ne font pas un peuple. Et 1500 black blocks non plus. Les Français, dans leur grande majorité, disent Stop. Il faut donc négocier et trouver des compromis. Sans organisation structurée, sans leaders incontestés, avec certains d’entre eux sur les listes de Le Pen ou Dupont-Aignan, ce ne sera ni simple, ni facile.



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