25 mars 2019

La mort de Christian Lafenêtre, ancien conseiller municipal de Louviers, nous rend très triste

Christian Lafenêtre en 1977. ©JCH
La mort de Christian Lafenêtre, à l’âge de 77 ans, nous rend triste. Très triste. Christian, au delà des responsabilités éminentes qu’il remplit avec compétence et sérieux au sein  du groupe La Poste pendant toute sa vie, fut le symbole même de l’homme au courage moral et aux convictions inébranlables. Chacun se souvient de sa bonhomie, de son goût pour la blague mi-chou mi-chèvre, de ses élans tempétueux lors des mémorables campagnes électorales municipales des années soixante dix et quatre-vingt. Pendant toutes ces années, il accompagna le Dr Ernest Martin, maire de 1965 à 1969 puis adjoint d’Henri Fromentin, de 1976 à 1983.
Christian était un pilier du CAG (Comité d’action de gauche) où il étalait sans modération son talent pour la polémique, la défense de ses idées « anar » (et sans violence) son aversion pour les partis politiques — fussent ils de gauche — dans lesquels il voyait toujours la voie de la trahison. Son rôle dans les campagnes électorales fut essentiel pour analyser les documents budgétaires et financiers. Et aussi pour préparer les budgets de l’exécutif local à une époque où la tutelle préfectorale ne laissait rien passer contraignant les communes à présenter des propositions sincères et véritables.
Christian, et c’était sans doute dû à son attachement originel à la Poste, était un ardent défenseur du service public. A louviers on était servi puisque la politique municipale reposait justement sur le développement de ces services au bénéfice des plus jeunes mais également des travailleurs que la mairie aida en maintes occasions et notamment en mai 1968 ou lors de conflits sociaux plus tard chez Wonder par exemple.
J’ai le souvenir qu’en 1976, pendant l’été, il fallut compléter le conseil municipal d’un siège pour pouvoir élire le maire. Au sein du CAG, deux candidats postulèrent : Patrice Yung, qui fit le chemin que l’on sait, et Christian Lafenêtre. Battu par la majorité des militants malgré de très bons arguments techniques et surtout politiques, Christian n’en continua pas moins à agir et à devenir conseiller municipal lors des élections générales de 1977. Pendant les six ans du mandat de la municipalité dite « autogestionnaire », Christian Lafenêtre soutint sans relâche les choix du maire, Henri Fromentin, et des adjoints dont Ernest Martin. Bienveillant, attentif à la situation financière de la ville, ses conseils avisés furent souvent suivis. 
Sur le plan privé, il était ce qu’on appelle un bon père de famille, aimant et indulgent. Il mettait en pratique ce que Courbet nous avait enseigné : « Les enfants n’appartiennent à personne. Ils n’appartiennent qu’à leur future liberté. »
Les obsèques de notre ami et camarade Christian auront lieu le jeudi 28 mars à 14 heures à l’église Notre Dame de Louviers. J’invite ses amis du CAG et ceux qui l’ont apprécié à y saluer une dernière fois celui qui avait érigé en dogme un mot d’ordre aussi charnel que provocateur (1) que la bienséance m’interdit de reproduire ici. Et tout le monde éclatait de rire !
(1) Mot d’ordre reproduit dans le livre d’Hélène Hatzfeld : « La politique à la ville, inventions citoyennes à Louviers (1965-1983). Editions Presses universitaires de Rennes.

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