28 novembre 2018

A Louviers l'ex-FN veut récupérer le mouvement des gilets jaunes


Qu’on ne vienne pas nous dire que le Rassemblement national ne souhaite pas récupérer politiquement le mouvement des gilets jaunes. Si, sur certains sites, les membres de l’ex-FN se font discrets ce n’est pas le cas à Louviers où, hier soir, Jacky Vassard, conseiller municipal et donc élu, bloquait la circulation des véhicules venant d’Evreux et désirant emprunter le rond-point du Béquet. Marine Le Pen se fait discrète, plus que ses militants qui eux, n’hésitent pas à battre le rappel. M. Vassard n’était donc pas le seul de son mouvement, d’autres visages bien connus de l’ex-FN, lui apportant une aide conséquente.

Dans l’Eure, le mouvement des gilets jaunes est important. Notre département compte de nombreux points de blocages. Finalement les statistiques publiés par l’INSEE et analysées par Hervé Le Bras, démographe, montrent que l’Eure est au niveau des territoires de « la France vide » entre les Ardennes et les Pyrénées atlantiques sur un axe est sud-ouest. Partout ou le FN d’hier a réalisé des scores élevés lors des consultations électorales, les Gilets jaunes sont de sortie. Pourquoi ? Conséquence de la paupérisation déjà évoquée sur ce blog et abandon de nombreux services publics entraînant un mécontentement croissant ?

Les élections européennes approchent. Le parti de Marine Le Pen se sent pousser des ailes. Bien que sa mise en examen dans l’affaire des assistants parlementaires tendrait plutôt à la discréditer eu égard à l’utilisation privée de fonds publics, le RN est en tête des sondages et mise sur la mobilisation des Gilets jaunes les plus durs pour attirer les voix. L’appel à manifester à Paris, samedi, sur les Champs Elysées, apparaît dès lors comme une réplique su séisme de la semaine passée. Les pavés ont volé haut et les lacrymogènes aussi. Bis repetita placent ?

27 novembre 2018

A vec la SED de Louviers : « Le sport : un héritage inattendu de la Première Guerre mondiale » .


 La prochaine conférence de la Société d’Études Diverses aura lieu le samedi 15 décembre, à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France, à l’Hôtel de Ville de Louviers. Pour clore cette dernière année de la commémoration de la Grande Guerre, nous avons voulu évoquer un aspect original et totalement méconnu du conflit. Notre invité, Michel Merckel, professeur honoraire d’EPS et grand sportif (il fut international de judo) mais aussi historien, a consacré un livre, fruit d’années de recherches, au rôle de la Grande Guerre dans le développement du sport, et c’est le sujet qu’il abordera dans sa conférence : « Le sport : un héritage inattendu de la Première Guerre mondiale » .
Cette longue période de souffrances et d’horreurs a effectivement permis au sport, jusqu’alors réservé à une élite sociale, de conquérir les couches populaires. C’est au départ pour remonter le moral des troupes entre deux assauts que de jeunes officiers, reprenant l’initiative de quelques soldats, eurent l’idée de recourir à la pratique sportive. Pour les Poilus, souvent issus du monde rural, ces séances, bien plus ludiques que les manœuvres, furent l’occasion de toucher pour la première fois un ballon de football ou de rugby. Ils purent aussi parfois découvrir la compétition au contact de leurs frères d’armes britanniques ou américains. De plus, 14-18 contribua à l’éclosion du sport féminin et du handisport, né pour gérer les séquelles laissées par l’effroyable conflit.

Valéry Giscard d’Estaing par Eric Roussel à la librairie à La Page
Eric Roussel (©photo JCH)
Avant cette date, en marge des manifestations organisées par la SED, nous vous rappelons que le samedi 8 décembre, à 17 heures, la librairie À la Page, rue du Matrey, accueillera l’historien Éric Roussel. Il présentera, au cours d’une rencontre avec les lecteurs qu’animera Claude Cornu, son dernier livre, Valéry Giscard d’Estaing, biographie de l’ancien président de la République. Éric Roussel est bien connu des Lovériens et du public de la SED, devant lequel il a eu l’occasion de prononcer plusieurs conférences, à l’occasion notamment de la publication des ouvrages qu’il a consacrés à Pierre Mendès France et à François Mitterrand.

L'Equerre d'argent pour le quartier des Noés à Val-de-Reuil


Construire l'avenir en protégeant l'environnement. (capture d'écran)
L’Equerre d’argent, équivalent du prix Goncourt pour les architectes, a distingué cette année pour son architecture  le Centre de consultation de soins psychiatriques de Metz conçu par Pascale Richter et ses associés. Les jurys de l’Equerre d’argent ont remis un nouveau prix, celui de l’aménagement du paysage attribué à l’Ecoquartier des Noés, à Val-de-Reuil réalisé par Philippe Madec  pour le compte de la Société immobilière de logement de l’Eure, car il « apporte une réponse à l’urgence écologique et à la nécessité sociale ».

Le dynamisme et la vision à long terme de l’urbanisme par le maire, Marc-Antoine Jamet sont, une nouvelle fois, récompensés, et s’inscrivent dans les traces des principes fondateurs de la ville nouvelle par ses concepteurs dont Gérard Thurnauer, architecte conseil, décédé l'an dernier.

Cette volonté se traduit également dans « les détails ». Ces détails qui donnent à la ville une image positive : pas de laisser aller dans l’entretien des espaces verts tous inscrits harmonieusement dans le paysage. Pas de rond-point imaginé sans cohérence avec l’environnement, pas de plantation d’arbres irréfléchie pour justifier un engagement écologique de vitrine ou de mobilier urbain déglingué toujours disparate… Ici aucune trace de verres en plastique abandonnés pas plus que de palettes brûlées, de papiers gras laissés trois jours après une manif. Urgence écologique et nécessité sociale obligent.



26 novembre 2018

A la Société libre de l’Eure : « De Louviers à Jargeau (1940-1945)…des nomades internés »


Dans le cadre de ses conférences mensuelles, la Société libre d’agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l’Eure, association laïque fondée en 1798 sous le Directoire, accueille samedi 1er décembre 2018  Vanina Gasly, responsable du service des Archives de la Communauté d’agglomération Seine-Eure.
Cette conférence intitulée : « De Louviers à Jargeau : parcours de nomades eurois internés (1940-1945) », aura lieu comme de coutume aux Archives départementales de l’Eure à Évreux, 2 rue de Verdun, à partir de 14 h 30.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, pas moins de 110 nomades du département de l’Eure ont été inquiétés par les autorités françaises et d’occupation. Du 22 novembre 1940 au 7 mai 1941, environ 90 d’entre eux, hommes, femmes et enfants, furent internés dans une carrière désaffectée de Louviers (Eure), dans des conditions inhumaines.

La plupart furent ensuite dirigés vers le camp d’internement de Jargeau (Loiret), d’où certains ne furent libérés qu’à la fin de l’année 1945. Tous étaient Français, tous avaient un travail, leur seul tort était d’être nomades. Toujours douloureux dans l'esprit des familles, cet épisode méconnu a fait l'objet d'un important travail de recherche de la part du service des Archives de la Communauté d'agglomération Seine-Eure. En mémoire, un livret retraçant l’histoire du camp a également été rédigé avec le concours d’historiens et d’élèves du lycée Marc-Bloch (Val-de-Reuil), tandis que le 17 mars 2018, une stèle commémorative était posée sur le site-même du camp de Louviers.

Cette conférence sera illustrée par la projection de photographies et documents d’époque.
Entrée libre et gratuite.
Société libre de l’Eure, 2 rue de Verdun 27025 Evreux cedex. – http://societe-libre-eure.org

« Make our buying power great again » ou rendez-nous du pouvoir d'achat !


Christophe Castaner. (Var matin)
Je viens de relire les comptes-rendus de presse et les conclusions des commissions d’enquête parlementaires créées après la journée tragique du 6 février 1934. Ce jour-là, place de la Concorde, des ligues factieuses, des groupes d’extrême droite et royalistes, à l’image de l’action française, sont partis à l’assaut du Palais Bourbon avec la ferme intention de déposer les représentants de la nation alors même que d’autres apprentis fascistes complotaient pour prendre le pouvoir. Il est vrai que Mussolini avait donné l’exemple et que Hitler était devenu chancelier.

Les forces de l’ordre, mal organisées, sous le commandement d’un préfet novice et dépassé, tirèrent sur la foule entraînant morts et blessés. La République résista mais pas le gouvernement Daladier dont le président du Conseil décida de démissionner. En faisant allusion à cette journée marquante de notre histoire, lors de sa conférence de presse de samedi soir, et après les incidents graves commis par des éléments incontrôlés, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a souligné le rôle ambigu de Marine Le Pen. Dans un tweet, la présidente du RN (ex-FN) s’est interrogée sur les raisons qui ont conduit le gouvernement à interdire toute manifestation sur les Champs Elysées, invitant de fait les Gilets jaunes à se rendre sur la célèbre avenue.

Je ne crois pas que Marine Le Pen ait jamais eu l’intention de renverser le gouvernement. Je ne crois pas non plus qu’un danger fasciste imminent menace la République. Mais en rappelant le 6 février 1934, le ministre de l’Intérieur réveille les mémoires et réaffirme ainsi que la démocratie est fragile et qu’un réflexe séditieux existe toujours dans l’ultra droite. Il ne faudrait pas pour autant que le gouvernement considère qu’il est quitte. La révolte contre l’impôt, l’augmentation des taxes, la stagnation — ou la baisse — du pouvoir d’achat demeurent des priorités dans l’esprit d’une grande majorité de Français. La paupérisation croissante oblige le Président de la République à constater qu’il n’existe pas que des premiers de cordée. On attend avec impatience et une certaine anxiété les annonces de demain.  « Make our buying power great again » autrement dit en Français : « Rendez-nous un pouvoir d’achat consistant »