26 octobre 2018

Paris-Louviers par le train : une vraie galère !


Voilà ce qu'on lit sur le site de la SNCF ! (capture d'écran)
J’ai déjà dénoncé sur ce blog les retards, suppressions, aléas des trains utilisant la ligne Le-Havre-Paris via Rouen. Hervé Morin et Nicolas Mayer-Rossignol avant lui, comme présidents de la Région Normandie, ont effectué bien des démarches auprès de la SNCF pour améliorer la circulation sur cette ligne très fréquentée et donc souvent saturée.

Mais il y a pire si j’ose dire. Un ami hôtelier de Louviers, conseiller municipal qui plus est, me racontait ce matin qu’il avait accueilli plusieurs clients, ces dernières semaines, dressant le même constat : pour atteindre Louviers de Paris, « c’est une vraie galère ! » Pourquoi ? Tout simplement parce que les moteurs de recherches Internet (j’en ai fait l’expérience ce vendredi matin) invitent les passagers de la SNCF à passer par Evreux ou Rouen pour gagner notre ville ! Incroyable ! Il est même précisé que le trajet durera 2h49 voire 3 heures puisqu’il faudra emprunter des navettes-bus et encore pas tout le temps ! Merci qui ? Merci oui.

Autrement dit, la SNCF n’indique pas à ses clients qu’atteindre la ville de Louviers dépend, de fait, de la gare de Val-de-Reuil et que cette gare dessert toutes les communes de l’agglomération avec un  service de bus performant puisqu’il prend en compte tous les trains s’arrêtant à Val-de-Reuil. Il est donc du devoir du président de la CASE, du maire de Louviers, du maire de Val-de-Reuil, d’intervenir auprès de la SNCF, pour que les sites de ce grand service public ( ?) intègre la réalité géographique du terrain et indique aux voyageurs qu’ils doivent emprunter la ligne Paris-Rouen, descendre à Val-de-Reuil s’ils veulent visiter Louviers ou vivre avec le maximum de confort. Est-ce trop demander ?
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25 octobre 2018

Saint-Aubin-sur-Gaillon : La victoire de la CASE est aussi la défaite de Sébastien Lecornu


Sébastien Lecornu au centre. ©Jean-Charles Houel
L’annulation des arrêtés préfectoraux plaçant la communauté de communes de la région de Gaillon (pour faire court) dans les mains de celle des Vernonnais (pour faire vite) est une victoire (provisoire ?) pour les animateurs de la communauté d’agglomération Seine-Eure et une lourde défaite pour Sébastien Le Cornu, ancien maire de Vernon, ancien  président du Conseil départemental et dorénavant ministre délégué aux collectivités territoriales.

Le nœud de l’affaire est très simple. Dans la communauté Eure-Madrie-Seine (Gaillon donc), il existe une commune dite plus « riche » que les autres. Cette commune, Saint-Aubin-sur-Gaillon, pour la nommer est présidée par un maire qui a décidé, avec l’accord de son conseil municipal, de céder aux appels des sirènes vernonnaises (Sébastien Lecornu…) et de demander sa sortie de la communauté à laquelle elle appartient actuellement. Cette richesse fait des envieux, des jaloux et les Vernonnais-Andelysiens se voyaient bien capter les ressources de Saint-Aubin.

Je passe sur les aléas nombreux qui meublent les mois passés en polémiques et discussions. La majorité des membres de la communauté de Gaillon, quant à eux, a souhaité, légitimement eu égard à ses diverses compétences et sa proximité géographique, adhérer à l’agglomération Seine-Eure actuellement présidée par Bernard Leroy. Cette agglomération de 37 communes est attractive, dynamique, et ses finances sont saines.

Ce dernier et son exécutif ont donc décidé de ne pas se laisser…exécuter. Considérant notamment, que la communauté de Gaillon a contribué au financement de la zone d’activité de Saint-Aubin et qu’il est trop facile d’oublier le passé, Ils ont attaqué les arrêtés du préfet devant le tribunal administratif de Rouen (ils soutenaient le départ vers Vernon) et iront in fine devant le Conseil d’Etat si besoin. Dans l’attente, les esprits échauffés vont retrouver leur sérénité et le travail administratif se poursuivre. Ainsi au 1er janvier 2019, si le préfet ne fait pas preuve de mauvaise volonté, les communautés de Gaillon et de Louviers devraient se marier pour le meilleur. Mais rien n'est encore certain puisque le préfet, Thierry Coudert, veut absolument satisfaire un ministre du gouvernement même s'il cache cet argument.

Logique, non ? Dans la mesure où ces deux communautés bordent la Seine et vont s’unir pour favoriser le développement économique d’un axe fort entre Le Havre, Rouen et Paris. Les élus de Saint-Aubin-sur-Gaillon devraient faire contre mauvaise fortune bon cœur, eux qui continueront de percevoir la taxe foncière des unités industrielles et artisanales si proches de l’autoroute A 13. Les logiques économiques doivent primer les impératifs politiques un peu trop voyants en l’occurrence.
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22 octobre 2018

La trumpisation de Jean-Luc Mélenchon ne lui apportera que des déboires


Trop tôt. Trop vite. Fabrice Arfi, journaliste de Médiapart, a eu tort de rendre publique la relation privée entre Jean-Luc Mélenchon et Sophia Chikirou. Pour justifier cette révélation, le journaliste assure que les développements futurs des enquêtes en cours apporteront leurs lots d’informations notamment sur d’éventuels conflits d’intérêts. Au stade actuel de l’enquête, cette supposition devait demeurer tue. Il serait toujours temps, plus tard, après les interrogatoires de Mme Chikirou devant les policiers ou les juges, de dénoncer des faits avérés et prouvés.

Jean-Luc Mélenchon affirme, de son côté, que Mme Chikirou n’est pas sa compagne. Sa compagne peut-être pas, une amie certainement. Elle a été sa directrice de campagne lors de la dernière présidentielle et, depuis 2012, c’est elle qui orchestre le bruit et la fureur du leader de la France insoumise. Elle est même la théoricienne de l’acharnement visant à discréditer les journalistes, manière d’occuper l’espace médiatique et d’attirer l’attention.

Il y a des limites à cette stratégie. Celles d’en faire trop. Et Jean-Luc Mélenchon est tombé à deux reprises dans le panneau. Tout d’abord en moquant l’accent toulousain d’une journaliste de FR3 région et ensuite en demandant à ses militants et élus de « pourrir » la vie des journalistes de France Info, antenne qui a mis au jour les « surfacturations » de Mme Chikirou, surfacturations contestées en bloc par les animateurs de la France Insoumise.

Il reste que la mise en cause des magistrats, du pouvoir politique, des policiers, des journalistes, constitue un lourd passif. Ce passif pose un nombre important de questions : Jean-Luc Mélenchon est-il psychologiquement et physiquement à la hauteur de ses ambitions ? Doit-il « consulter », comme l’a dit avec malice Michel Drucker qui l’a trouvé fatigué ? A-t-il mesuré les dégâts causés dans l’opinion publique par une colère surjouée ou feinte ? Enfin, JLM devient-il une sorte de JMLP (Jean-Marie Le Pen) dont les excès de langage et les agressions verbales lui valurent quelques procès et plusieurs condamnations. En traitant les journalistes de France Info de menteurs (une plainte va être déposée) JLM a pris un gros risque : celui d’être démenti par les faits. En bousculant procureur et officiers de police judiciaires, JLM a, en plus, donné un exemple fâcheux d’un manque de maîtrise et de raison.

21 octobre 2018

700 000 manifestants demandent un second referendum sur le Brexit


Les drapeaux de l'Union européenne ont flotté dans les rues de Londres. © Gautier Houel
Ayant la chance de bénéficier du concours d’un envoyé spécial permanent à Londres, je ne saurais passer sous silence, la belle et grande manifestation qui a eu lieu hier, dans la capitale britannique. Les anti-brexiters ont, en effet, décidé de faire connaître à Theresa May, la première ministre conservatrice, leur désir de la voir (elle ou un autre) organiser un second referendum avec cette même question : rester ou sortir de l’Union européenne ?

Les milieux économiques, commerciaux, financiers, et des citoyens plus éclairés que d’autres, ont compris les dégâts que le Brexit allait causer dans leur société. Les 51,8% des voix en faveur de la sortie ayant été obtenus à la suite d’une campagne mensongère des Farage et autres Johnson, les anti-brexiters considèrent avec raison que la vérité a été malmenée et que Cameron, alors au pouvoir, a mal expliqué les conséquences d’un Brexit dur ou, tout simplement, celles d’une absence totale d’accord.

Les Français, les Belges, les Britanniques aussi, se préparent à cette absence d’accord, ce qui serait pour les résidents étrangers en Grande-Bretagne et les résidents britanniques dans les autres pays d’Europe, une vraie catastrophe. Les ports français, surtout, en pâtiraient. On nous dit que l’accord entre la Grande-Bretagne et l’UE est acquis à 90 %. Et que s’il n’est pas entériné, c’est à cause du problème irlandais. Où placer la frontière entre les deux Irlande : en mer ou sur la terre avec les risques inhérents compte tenu des relations tendues entre les Unionistes (favorables au lien avec l’Angleterre protestante) et les Irlandais indépendants et catholiques.

Comme la majorité actuelle à la Chambre des Communes ne tient que grâce aux dix députés DUP (unionistes) Theresa May ne dispose que de peu de marge de manœuvre. Et comme les Travaillistes souhaitent de nouvelles élections, ils ne vont rien faire qui puissent sauver le soldat May. La manif d’hier (700 000 participants) va peut-être faire bouger les lignes à défaut de faire changer les hard Brexiters.

Le frelon asiatique : voilà l'ennemi des abeilles et des apiculteurs !


Denis Jaffré. ©Jean-Charles Houel
Le frelon asiatique ou vespa velutina, voilà l’ennemi ! L’ennemi des abeilles et des apiculteurs mais également l’ennemi des guêpes, des abeilles solitaires, des bourdons…Il est arrivé en Europe et en France en particulier au début des années 2000 et ne cesse, depuis, de se développer à vive allure. Pourquoi ? Il n’a aucun prédateur et trouve dans notre pays, tempéré, des conditions idéales pour vivre et se reproduire.

Le nombre de nids explose, année après année, obligeant les collectivités et les habitants à financer leur destruction (quand on les trouve évidemment) le montant total des dépenses atteignant des centaines de milliers d’euros. Sans oublier les victimes (mortes parfois) des piqures de cet hyménoptère particulièrement agressif autour de son nid.

Vespa velutina.©Jean-Charles Houel
Le Syndicat des apiculteurs de l’Eure avait invité Denis Jaffré, un apiculteur breton, originaire du Finistère, l’un des départements les plus touchés par le frelon asiatique.
Denis Jaffré, en homme de terrain et de bon sens, a étudié sur le temps long, les habitudes du Frelon asiatique. Si ce dernier s’alimente en sucre, il adore la viande ou le poisson dont ses larves sont nourries. Les abeilles, au vol plus lent et aux défenses inactives contre le frelon, sont des proies de choix aboutissant, par fois, à la disparition totale des ruches.

C’est en constatant les pertes des 35 ruches d’un rucher dans son Finistère natal que Denis Jaffré s’est posé une question : comment piéger efficacement le frelon asiatique sans porter atteinte aux espèces autochtones et notamment au frelon vespa crabo que les pièges actuels n’épargnent pas ? Ainsi, il a inventé un piège (commercialisable en janvier prochain) primé au concours Lépine à Paris, tant son efficacité et sa simplicité (tout de même réfléchie) vont permettre aux apiculteurs de passer de meilleures nuits. Je connais (j’en suis) des apiculteurs qui, munis de leur raquette de badminton, passe des heures devant leurs ruches pour dézinguer vespa velutina en vol stationnaire. Si leur esprit est apaisé, l’efficacité est nulle ! Qu’on se le dise.

Le piège Jaffré.© JCH
Il va donc falloir patienter quelques mois avant de pouvoir acheter le piège de M. Jaffré. Ceux qui sont intéressés pourront le rencontrer à Rouen, le weekend prochain, puisqu’il participera au congrès annuel des syndicats d’apiculture et des groupements de défense des abeilles. L’année exceptionnelle que nous venons de vivre sur le plan climatique ne doit pas nous faire oublier que les abeilles sont en danger non seulement parce que les frelons les mangent mais aussi parce que les pesticides utilisés en quantité industrielle ont mené la vie dure à nos avettes. J’ajoute que la disparition des insectes entraîne celle des oiseaux et aboutit à la rupture des équilibres écologiques. L’homme demeure un apprenti sorcier.