25 août 2018

Quand le parking du collège du Hamelet devient une affaire départementale…


La construction du collège du Hamelet en 1977. © Jean-Charles Houel
La fermeture définitive du collège Pierre Mendès France à Val-de-Reuil est, majoritairement, vécue comme une injustice flagrante. Injustice pour les collégiens, pour leurs parents, pour les enseignants, les équipes administratives et bien évidemment injustice pour les élus de l’ex-ville nouvelle dont les efforts permanents en matière d’éducation ne sont pas récompensés.

Malgré les prétextes et les arguments — on en trouvera toujours — développés par la majorité du Conseil départemental présidé par M. Lehongre maire LR de Pacy-sur-Eure, le citoyen lambda ne comprend pas bien pourquoi ni comment des élus responsables en arrivent à supprimer de la carte scolaire un établissement qui accueillait plus de 300 élèves. Les économies ne justifient pas tout. Surtout quand il s’agit de l’enseignement et de l’avenir des Rolivalois et des habitants des communes alentour.

Revenons à notre affaire de parking. Le conseiller départemental de Louviers — celui qui un jour est LR puis le lendemain macroniste et le surlendemain MODEM tout en restant LR — M. Daniel Jubert, se trouve contraint de justifier l’injustifiable. Comme plus de 120 collégiens de Val-de-Reuil vont devoir venir à Louviers pour suivre leurs études, il est clair que les mouvements des bus et autres voitures individuelles vont augmenter dans l'unique rue (cul de sac) menant au collège du Hamelet. Pour éviter les bouchons et satisfaire la demande légitime des usagers du collège, le Département avait promis (dixit M. Jubert) que des travaux d’amélioration en stationnement et en circulation seraient entrepris pendant les vacances scolaires. Promesse fallacieuse puisque la rentrée va se faire sans qu’un coup de pioche n'ait été donné. Ce n’est pourtant pas faute de savoir que la rue séparant Louviers de Pinterville est une rue relativement étroite puisque deux bus ne peuvent se croiser. Ces travaux, jugés prioritaires, auraient dû être entrepris dès la fin de l’année scolaire passée.

J’ignore quel pataquès administratif ou politique a conduit le conseiller départemental à présenter ses plates excuses au public puisque les travaux tardent et qu’il réitère une promesse nouvelle en assurant que les vacances de Toussaint seront mieux utilisées. Certains peuvent le croire sur parole, d’autres, dont je suis, estiment qu’il faut rester vigilants et mobilisés pour obtenir du conseil départemental une toute petite compensation face à l’énorme erreur que revêt la fermeture du collège Mendès France. J’attends avec une certaine impatience de connaître les effectifs des écoles primaires de la ville de Val-de-Reuil. Si, comme je le crois, ils montrent une augmentation sensible de la population scolaire et donc une fréquentation plus forte des collèges à moyen terme, on découvrira avec effroi que la majorité départementale actuelle a fait œuvre de basse politique en sacrifiant l’intérêt des enfants d’une ville qu’il faudra bien un jour (pour la droite) accepter telle qu’elle est : une ville en pleine croissance, source de richesses locales surtout si sa population scolaire lui promet d'assurer un avenir digne et prometteur.

23 août 2018

La mort récente de Bernard Parisot nous afflige au plus haut point


Bernard Parisot derrière Keba Dramé à gauche.  © JCH
La mort récente de Bernard Parisot nous afflige au plus haut point. Non seulement ses amis de la Ligue des Droits de l’homme sont en droit de déplorer la disparition de l’un de ses meilleurs militants mais en plus, ce citoyen inlassable et infatigable des causes solidaires remplissait à merveille les tâches les plus ardues nécessaires à l’avancée du progrès humain.
Bernard luttait, depuis de nombreux mois, contre le cancer. A diverses reprises, avec une élégance rare et un courage admirable, il avait tenu au courant ses amis de l’évolution de sa maladie et du caractère inéluctable qu’elle revêtait. C’est pourquoi il avait décidé, avec son épouse, de quitter la région de Louviers et sa Normandie d’adoption pour s’installer, il y a quelques mois maintenant, près de Perpignan où résident ses enfants.
Si je devais prendre un exemple de son opiniâtreté, je rappellerais simplement les semaines de lutte non violente mais persuasive qui ont conduit à la régularisation de toute une famille sénégalaise en 2009. Aux côtés de membres d’un comité de soutien bigarré composé d’enseignants, de RESF, de la LDH, de partis politiques de gauche — quand ce mot revêtait encore du contenu — grâce aussi à l’action résolue du député de l’époque, François Loncle et du maire de Val-de-Reuil, Marc-Antoine Jamet, cette famille obtint un travail, des papiers, une résidence digne de ce nom alors qu’ils habitaient dans une pièce de 10 m2 sans eau, ni électricité, ni chauffage.

Au cours de ce combat au long cours, j’avais appris à apprécier la détermination tranquille et les qualités humaines de Bernard Parisot : fiabilité, fidélité, responsabilité, engagement. Toujours du bon côté de l’action et des choix à opérer, il s’engagea également maintes fois à Evreux, notamment, pour venir en aide à des sans papiers souvent sans avenir. Comme secrétaire de la section de Louviers de la LDH, il participa à de nombreuses motions et pétitions collectives pour porter haut les valeurs de solidarité et de révolte, aussi, dont on ne mesure pas suffisamment le caractère indispensable dont chacun doit être doté. Dans une société telle que la nôtre, injuste et violente à l’égard des faibles, il est du devoir de chacun d’apporter sa pierre à une construction sociale différente, plus collective, plus écologique, plus socialiste, dans l’acception d’origine de ce mot qui n’a rien de gros.

Trop tôt enlevé à l’affection de sa famille et de ses amis, Bernard Parisot avait dû lever le pied, ces derniers mois, pour se soigner et se ménager. Il continuait de marquer un vif intérêt pour la vie lovérienne puisqu’il aura eu le temps de lire le livre d’Hélène Hatzfeld que j’avais eu grand plaisir à lui offrir. Un ultime clin d’œil avant qu’il ne fermât ses yeux pour toujours.
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