17 décembre 2018

Bruno Questel invité spécial de l'émission « C politique » sur la 5


Bruno Questel hier soir à la télévision. (Capture d'écran)
Bruno Questel, député de Louviers, invité de l’émission C politique, sur la 5, a décrit par le menu l’agression de tireurs venus sonner à la porte de son domicile de Bourgtheroulde, vendredi dernier. Des cartouches retrouvées à terre prouvent que les armes utilisées n’étaient pas factices mais bien létales quand bien même les visiteurs du soir n’avaient pas l’intention de tuer qui que ce soit. Cet acte d’intimidation a quel but ? Intimider l’élu de la nation dans ses prises de position, ses convictions, ses votes ? C’est bien mal connaître Bruno Questel.

L’ancien lycéen de Louviers a été suffisamment cabossé dans sa vie politique pour adopter une attitude raisonnée à l’égard de ce fait divers peu banal. Bien sûr, la carapace n’est jamais assez épaisse quand on est à la tête d’une famille et que l’action militante conduit à courir des risques. Sur le plateau de C politique, l’élu de la 4e circonscription avait face à lui un gilet jaune qui, sous un air affable, a durci le ton lorsque le député a mis en cause l’occupation des ronds points, mal sécurisés (on compte plusieurs morts et blessés depuis le 17 novembre) nécessitant la présence des forces de l’ordre qui, par les temps qui courent, ont autre chose à faire.

Bruno Questel, membre de la République en Marche, assume les erreurs commises par le gouvernement et la majorité mais défend bec et ongles les propositions du Président de la République devenu, sous la pression de la rue, plus ouvert au dialogue et plus attentif aux travailleurs pauvres. Mais les gilets jaunes ne veulent pas seulement du pain. Ils veulent aussi une reconnaissance. Une dignité que les propos malheureux du président semblaient ignorer. « Les premiers de cordée, ceux qui réussissent et ceux qui ne sont rien, les fainéants et les gaulois réfractaires…» autant d’expressions symboliques , pour le moins, émanant d’un Jupiter longtemps sourd et aveugle.

Le député de Louviers, en son for intérieur, ne peut que regretter ces saillies présidentielles arrogantes. Lui qui est sur le terrain en permanence, à l’écoute depuis des semaines, mesure la distance qui sépare la France d’en haut et celle d’en bas comme dirait JP Raffarin. Le successeur de François Loncle s’est exprimé, hier soir, avec clarté et responsabilité. Conscient de l’importance de la tâche à venir et du lien à maintenir avec ses électeurs(trices) il a déclaré ne pas renoncer au dialogue avec ses « agresseurs » dont il connaît, pour une partie d’entre eux, l’identité. C’est la preuve d’une conscience claire de la nature des problèmes sociaux, économiques et institutionnels qui sont devant nous.

Et demain ? A l’évidence, Emmanuel Macron va devoir ramer pour retrouver une crédibilité politique. Sa forte majorité à l’Assemblée nationale lui épargne l’angoisse de la mise en minorité. L’opinion publique ? Une autre paire de manches.
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