15 septembre 2018

« Plongez au cœur de votre patrimoine » avec le nouveau service des archives de l'agglomération Seine-Eure

Le maire de Louviers remercie la sous préfète des Andelys. © JCH
« Nos mémoires sont de gigantesques prothèses qu'on appelle serveurs, archives ou bibliothèques. » A Louviers, le service des Archives, pourtant riche, était isolé dans des locaux inadaptés et surtout pas faits pour conserver puisqu’il s’agissait de l’ancienne banque de France sise sur la Place de la République (1). Qu’on l’ait appelé maison Condorcet ne change rien au fait qu’il fallait bien que des élus prennent en main le destin commun pour que la postérité sache de quoi il retournait des siècles et des années avant la naissance des futurs hommes et des futures femmes de notre ville.

L’usine Henkel (anciennement Rubson) vit le jour dans les années soixante-dix. Ernest Martin, alors maire, apporta son soutien à la création, sur la zone industrielle de Louviers, d’une usine destinée à la fabrication de produits hydrofuges dont la notoriété fut nationale voire internationale. Au fil des rachats industriels, le nom d’Henkel prit le pas sur Rubson avant que ne partent ailleurs les fabrications lovériennes.

Vanina Gasly.©JCH
Belle opportunité pour la Communauté d’agglomération qui acheta l’usine avec le projet d’y créer un service intercommunal d’archives permettant aux communes de Seine-Eure de bénéficier du professionnalisme d’une équipe conduite par Vanina Gasly, archiviste professionnelle, assistée de trois personnes. « Aujourd’hui, assura Bernard Leroy, le président de la CASE, vendredi lors de l’inauguration, 19 communes dont Louviers ont décidé de confier leur passé (ancien ou proche) au Pôle Archives Seine-Eure. » D’autres conseils municipaux seraient sur le point de délibérer pour que leur passé ne soit plus ignoré ou perdu. Sur les deux kilomètres de documents actuellement recensés (pas tous classés datés du XIVe siècle à nos jours) 700 mètres appartiennent à l’histoire de Louviers dont une partie importante du Fond privé « Pierre Mendès France ». 

L’ancien président du Conseil, ancien député-maire, a, durant sa vie de parlementaire ou de chef du gouvernement, reçu et envoyé des milliers de missives dont certaines ont été classées et répertoriées mais il reste un nombre de documents encore inconnus dont un chercheur chevronné trouverait matière à intérêt historique. Pourquoi pas une thèse ? Un grand merci fut ainsi adressé à Joan Mendès France (bru de PMF) et épouse de Michel, décédé récemment, ainsi qu’à Tristan et Margot, les petits-enfants du grand homme dont la présence à Louviers dans la maison des Monts (2) devrait être plus fréquente dans les mois à venir. Tous ont été d’accord pour doter le service des archives lovériennes de ce fond exceptionnel dont la moitié seulement a été identifiée aujourd'hui.

Pas d’inauguration sans ruban tricolore. Un petit bout par ci, un grand bout par là, Bernard Leroy s’acquitta de sa tâche avec l’expérience de l’élu à qui on ne la fait plus. Ruban mais aussi discours. Du maire de Louviers, François-Xavier Priollaud, le premier à parler. Il ne manqua aucun des superlatifs applicables à la situation. Il mesure la chance de disposer d’un outil que les historiens du dimanche, les chercheurs, les savants, les citoyens, pourront utiliser à qui mieux mieux dans une salle de consultation à la fois pratique et silencieuse.

L'inévitable ruban tricolore. © Jean-Charles Houel
Bernard Leroy, avant la sous-préfète des Andelys, représentant l’état, généreux en l’occurrence (122 000 euros de subvention (3)), était évidemment fier d’une réalisation de la CASE qu’on n’attendait pas forcément dans le domaine des soins apportés aux documents, aux histoires des hommes et des femmes, à celles des lieux et des cités, aux pièces d’urbanisme, aux dossiers personnels ou d’état-civil. Que la société des « Amis et monuments et sites de l’Eure » dispose dans les locaux rénovés à l’Italienne d’un espace pour accueillir ses membres et proposer ses publications ne doit rien au hasard. Denis Lepla, président de l'AMSE, et Bernard Leroy, ont signé dans la joie une convention d’occupation démontrant l’ouverture recherchée par les uns et les autres.

Je ne saurais conclure ce billet sans rappeler qu’il est essentiel que les citoyens, les militants, les familles, les élus…que sais-je encore, mettent à disposition du service intercommunal des archives les documents intéressant le présent et l’avenir ainsi qu'un passé qu’on doit valoriser puisqu’on s’appuie sur ses épaules n’est-ce pas ?

(1)  Si j’ai bonne mémoire, le maire actuel cherche à vendre l’immeuble bien placé en centre-ville…pour quel usage ?
(2)  Les cendres de Pierre Mendès France ont été dispersées dans sa propriété des Monts à laquelle il était très attaché.
   3) Il s'agit de 822 000 euros. J'ai mal entendu. Excuses.

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