20 janvier 2018

Les vœux du maire de Louviers : « Je veux que Louviers retrouve son rang de grande ville de Normandie »


Je n’étais pas présent à la cérémonie de vœux du maire de Louviers. Mais François-Xavier Priollaud, en communicant avisé, m’a fait transmettre le discours qu’il a prononcé devant les Lovériens. D’un long texte justifié par la nécessité de vanter l’action entreprise et le désir d’expliquer les projets en cours ou à venir, j’ai retenu quelques lignes fortes non exhaustives eu égard au vaste champ déployé.

Parmi les bonnes nouvelles annoncées par le maire, l’augmentation de la population puisque, contrairement à bien d’autres villes moyennes de l’Eure, le nombre d’habitants croît sensiblement. D’après l’INSEE, Louviers compterait plus de 19 000 habitants. Les raisons de cette croissance ne sont pas objectivement explicables eu égard au niveau des impôts locaux encore très (trop) élevés dans notre ville et souvent avancé comme élément repoussoir à une installation. Je ne pense pas que l’effort symbolique, à saluer tout de même, engagé par la municipalité et visant à diminuer de 2% le taux des impôts locaux d’ici la fin du mandat actuel soit suffisant pour parler d’une puissante attractivité nouvelle. Certes, nombre de pavillons sont construits — c’est dans doute là que réside la clé du succès — et les parcs industriels qui se remplissent contribuent peut-être également à la croissance lovérienne. Bernard Leroy (président de la CASE) se bat, assure-t-il, pour que les salariés choisissent l’agglomération Seine-Eure comme lieu de résidence. Ou alors, le temps est-il revenu de salariés moins pressés d’habiter la campagne et de subir les trajets domicile-travail-école-associations ?

L'école Jean Prévost vieillit mal.© Jean-Charles Houel
Autre bonne nouvelle qui méritera des explications plus précises, le sort de l’école Jules Ferry. Cette école, comme d’autres à Louviers, a subi les effets du temps qui passe. Le maire rejette l’ancien projet Martin pour une estimation de travaux moins élevée (6 millions d’euros contre 14). Il reste que l’urgence des besoins devrait conduire nos élus à rendre vraiment prioritaires ces travaux dans les écoles qui en ont le plus besoin. Je considère que la priorité des efforts doit porter sur l’éducation, toujours l’éducation et qu’on ne devrait pas mégoter sur les moyens alloués. Si la population augmente, le nombre d'élèves devrait augmenter lui aussi. Il serait donc juste qu'ils soient accueillis dignement, mieux en tout cas que dans certaines conditions d'aujourd'hui.

J’attends avec impatience de connaître le contenu de l’accord que le maire de Louviers dit vouloir rechercher avec les maires des communes de La Haye-le-Comte, Le Mesnil-Jourdain, Pinterville, Incarville. Car ces communes font déjà toutes partie de l’agglomération Seine-Eure, n’est-ce pas ? FXP envisage-t-il une  « fusion » (il prétend que non) que la géographie pourrait justifier, sinon l’histoire ? Des frayeurs financières (les impôts locaux à Louviers !) de la part des habitants trop heureux de bénéficier des services de Louviers sans en subir les contraintes, pourraient freiner le mouvement spontané d’une communion à défaut d’une fusion.

Nul n’ignore que le départ en retraite de médecins appréciés raréfie l’offre médicale dans notre ville. Pour espérer remédier à cette pénurie, la mairie et quelques médecins avisés ont décidé de travailler à l’ouverture d’une maison médicale dans les anciens locaux des Assedics rue du commandant l’Herminier. L’Europe apporte 700 000 euros dans la corbeille pour aider au financement d’un équipement polyvalent appelé à attirer des médecins et des spécialistes ou des professionnels d’activités paramédicales. L’objectif est de créer un pôle bien référencé, disponible, permanent où les médecins pourraient pratiquer leur passionnant métier au service d’une patientèle mieux servie. L’ouverture est programmée en septembre 2018.

C'était hier. ©Jean-Charles Houel
Cette cérémonie de vœux que le maire voulait exhaustive en informations, ce qu’on ne saurait lui reprocher, a évoqué maints autres sujets locaux. Du festival des grands amateurs de piano à la création du HUB de la future cité numérique et du développement généralisé de la fibre optique, des patinoires en cours de construction rue du canal, à la salle de sports sur l’emplacement de la piscine Plein soleil, on n’oubliera pas non plus les coups de chapeau appuyés aux associations de commerçants du centre ville particulièrement choyés. J’ignore si, comme le maire, la majorité d’entre eux se satisfait de la halle couverte. Elle est là. Il nous faut donc faire avec. Autre projet : l‘éclairage public par LED. Il sera mieux réparti, plus sécurisant. La lumière ne s’éteindra donc plus. Tant pis.

Les aménagement routiers ne manqueront pas non plus en 2018. La rue piétonne du Matrey. C’en sera fini. La circulation sera rétablie dans le sens ouest-est identique à celui de la rue de Gaulle. La place Thorel devra elle aussi être aménagée avec la disparition de la friche industrielle actuelle, le déplacement du garage Citroën sur la zone industrielle, la construction d’une résidence pour personnes âgées. Je passe sur les nombreux chantiers pavillonnaires dont le maire attend beaucoup. A quand les 20 000 habitants ? Le maire compte également sur un soutien régional (un million d'euros) permettant une requalification (quel autre mot ?) de l’habitat du centre ville ; Une exposition devrait permettre de mieux appréhender les efforts à entreprendre…

Enfin, politiquement, le maire a expliqué son souci de pluralisme et d’ouverture. L’appel à toutes les bonnes volontés est la marque d’une pensée centriste mais elle est aussi et surtout une façon de se positionner pour les prochaines échéances. Il ne fait pas de doute que les futures élections municipales — à Louviers comme ailleurs — se joueront au centre et que la droite, comme la gauche, a déjà anticipé ce fait. On dirait qu’ils se mettent tous en marche !



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