3 janvier 2018

En 2018 comme hier, méfions-nous des tweets irréfléchis et autres balivernes

Vive la culture avec ce spectacle en plein air au Moulin d'Andé en 1977. © Jean-Charles Houel

Amphigouriques les vœux d’Emmanuel Macron ? Jean-Luc Mélenchon les a trouvés trop longs, trop confus, trop égocentrés. Il est vrai qu’avant notre président actuel, seul Valéry Giscard d’Estaing avait osé tenter de retenir l’attention des Français pendant 18 minutes. Tout bon enseignant vous dira que les forts moments d’écoute et de concentration ne doivent pas dépasser 12 à 15 minutes. Pour s’être exonéré de cette évidence, Emmanuel Macron a paru en faire trop. Pêché de jeunesse sans doute. On retiendra une phrase : « je continuerai d’agir. »

Les vœux, témoignages de l’individuel au collectif, seraient-ils surannés ? Je ne le crois pas. Ne gâchons donc pas l’occasion que nous offre la nouvelle année de souhaiter, à notre niveau, la concrétisation de trois ou quatre espérances aux niveaux : mondial et hexagonal.  

   Le führer nord coréen, sans doute sensible aux sanctions économiques, vient de découvrir les charmes du dialogue avant les jeux olympiques d’hiver du voisin sudiste. Il faut passer des mots aux actes. Même s’il a le bouton nucléaire sur son bureau, Kim Jung-Un va réfléchir avant d’appuyer. Un souhait pour l’année qui vient : que la Chine agisse en grand frère raisonnable.
   En Iran, d’importantes manifestations démontrent que la tutelle religieuse et politique des mollahs empêche toute évolution positive de la société surtout parmi les jeunes. Les morts et les blessés témoignent d’une répression sanglante d’un régime autoritaire appelé, tôt ou tard, à disparaître. Les leçons de l’histoire sont constantes : les dictatures ne perdurent pas. C’est parfois long mais la soif de liberté est telle que les digues finissent par se rompre. Sera-ce cette année ?
   La culture. Je n’entends pas souvent ce mot dans les discours de notre président. Non pas qu’il soit lui-même acculturé. Brigitte Macron ne fait-elle pas rentrer l’art moderne à l’Elysée ? Mais le président parle plus de l’économie que du spectacle vivant. Mme Nyssen, éminente éditrice, ministre actuelle de la culture, devrait être mieux à même de défendre le cinéma, le théâtre, la musique, les musées et les salles de spectacles. Sans culture le monde est triste et morne. Plus de culture serait bienvenu.
   L’information. Un domaine où l’on voudrait que tout se vaille. Mais un tweet n’est pas un article de fonds. Une réaction épidermique n’est pas un commentaire avisé. Les humeurs et les émotions ne surpasseront jamais une enquête affinée. La Chine, le Vénézuela, la Russie, les Etats-Unis, et tant d’autres pays dans le monde, sont des ennemis de la liberté d’expression. Ils deviennent, pour certains d’entre eux, des propagandistes de fausses nouvelles à l’image d’un Trump, caricature de satrape sociopathe. En 2018, plus que jamais, méfions-nous des tweets et autres balivernes irréfléchies.

Chers lecteurs de ce blog, je vous souhaite une année 2018 pleine de bonheur, de richesse intérieur et d’émotions partagées.

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