22 juin 2017

Louviers : le marché du centre ville retrouve une halle-pyramides avec parking à voitures


Pendant le discours du maire de Louviers. (photo JCH)
L’architecte auteur de la halle de la place du même nom a insisté, dans son discours, sur la demande du maire : « il voulait une réalisation rapide et pas chère. » Rapide, elle le fut puisqu’il n’a fallu que cinq mois pour en venir à bout mais pas chère, je ne sais si 1,1 million d’euros peut être considéré comme un prix d’ami pour une réalisation destinée à défier le temps.

Le principe de cette halle est simple : des pyramides en couverture, une charpente en châtaignier pour éviter les toiles d’araignée, du zinc pour laisser l’eau s’écouler, des places de parkings (moins cinq eu égard à l’ancienne surface)…l’avantage est qu’on sera à l’abri en cas de canicule (on y est) et en cas de pluie (on y sera cet hiver).
L’objectif du maire et de sa majorité ainsi que celui des élus de l’agglomération Seine-Eure est de relancer le commerce local souffreteux, semble-t-il, et en danger avec l’éventuelle arrivée du groupe McArthurGlen à Douains avec son village des marques.
Il est vrai que la place de la Halle est surtout destinée à l’accueil des marchés du mercredi — qui sera boosté — et celui du samedi qui a grand besoin d’être conforté. Si le commerce de proximité en profite, c’est tant mieux.

Je ne prendrai pas parti sur l’esthétique. A entendre les uns et les autres, en ce 21 juin jour de la fête de la musique et de l’inauguration, les avis sont partagés. Trop basse pour les uns, trop haute pour les autres, pas assez ceci, trop cela, tous les goûts sont dans la nature. Finalement, la ville en a eu pour son argent.

Entre 300 et 400 personnes ont assisté à l'inauguration.
Je propose par ailleurs qu’on attende six mois pour apprécier le fonctionnement de cette halle parking. Comment les Lovériens et les usagers des commerces de notre bonne ville vont-ils réagir à ce qui n’est au fond qu’un outil ? Il est vrai, et l’architecte a eu raison d’insister sur ce point dans son discours, que la place de la Halle dans son ensemble a besoin d’un grand coup de neuf. Les façades de notre centre — c’est un autre projet du maire — ont besoin de couleurs, de rénovation…mais pour ce faire, il faut de l’argent. Peut-être faudra-t-il tirer à nouveau la sonnette de l’agglomération ?

Un petit correctif. Le maire a évoqué dans un message la présence de 1000 personnes à l’inauguration d’hier. Pour avoir une certaine habitude des foules et des densités humaines, je pense qu’il n’y avait pas plus de 400 personnes…au maximum. La plupart assoiffées compte tenu de la température extérieure qui faisait apprécier l’ombre de la halle. Et la musique d'orchestre pour ceux et celles venus faire la fête.

21 juin 2017

Le MODEM dans la tourmente. Macron doit pousser un soupir de soulagement.


Marielle de Sarnez et François Bayrou.
Richard Ferrand, Sylvie Goulard, Marielle de Sarnez, François Bayrou…quatre ministres et quatre démissions ou presque. Les délations concernant les emplois (fictifs ?) des assistants parlementaires européens de circonscriptions ont conduit les parquets respectifs à ouvrir des enquêtes préliminaires afin de savoir si le MODEM a agi illégalement, comme l’a sans doute fait le Front national de Marine Le Pen.

Dans ces conditions, il était devenu impossible pour M. Ferrand (et son histoire de mutuelle de Bretagne) et ses trois collègues du MODEM de continuer leur vie de ministre sans porter ombrage à la dynamique macronienne. On ne sait si le Président lui-même a poussé ses ministres vers la sortie ? Il reste une évidence : cette sortie arrange bien le président de la République comme elle arrange bien Edouard Philippe, Premier ministre, libéré d’un poids moral devenu ankylosant.
En fait, il semble bien que François Bayrou, en président avisé du MODEM, ait mis au point un système de contrats permettant aux salariés du MODEM d’être également assistants parlementaires de plusieurs députés européens. Le résultat de la manip ? Le Parlement européen payait pour un certain pourcentage ces assistants sans que l’on sache très bien quel travail ils accomplissaient pour les progrès de l’idée et des projets européens. Corinne Lepage, ancienne ministre et ancienne députée MODEM, dans un livre édité en 2014, affirme avoir refusé de cautionner le système : « C’était illégal. »

Et alors ? Et bien, ces pratiques d’un autre âge, si jamais elles ont été effectives, ne sont plus admissibles sous l’ère Macron (qui doit pousser un soupir de soulagement) et encore moins depuis que François Bayrou, en personne, a exigé du président un engagement à voter rapidement une loi de moralisation de la vie publique. L’effet boomerang est redoutable pour Bayrou et ses amis. Un fait m’intrigue pourtant. L’affaire des assistants parlementaires (fictifs ?) européens du Front national date de plusieurs mois. Comment François Bayrou a-t-il pu croire que lui et les siens passeraient entre les gouttes ? A-t-il, comme il l’affirme, les preuves du travail des assistants ? Doit-il demeurer zen comme lorsque le Monde l’interroge et qu’il nie tout en bloc ? Se croit-il intouchable ? Ou est-ce tout simplement le château de cartes patiemment construit qu’il voit s’écrouler sous ses yeux ? Hors du gouvernement, François Bayrou sera sans doute libre de sa parole et prodigue en bons tuyaux. Je plains quand même les militants et les élu(e)s de base du MODEM. Ils et elles doivent tomber de l’armoire. Mais attention, démission ne vaut pas culpabilité.

20 juin 2017

Bruno Questel (La République en Marche) n'est pas né de la dernière pluie


Bruno Questel avec François Loncle au Moulin à Louviers.
Résultat des législatives dans l’Eure : 5/0 pour La République En Marche contre le  FN. Voilà de quoi se réjouir ! A lire la prose mensongère des candidats FN dont celle de Doris Perreaux, caricaturale à souhait, on se dit que les électeurs (trices) sont plus intelligents que ne le pensent les dirigeants frontistes.

L’ambiance tristounette de la salle du Moulin à Louviers, bureau centralisateur, dimanche soir ne laissait percer ni passion ni triomphalisme de la part de Bruno Questel. Le nouveau député, ancien suppléant devenu parlementaire macronien ne fera pas partie des novices. Ancien attaché parlementaire au Sénat, proche des lieux de pouvoir du temps où le maire de Grand Bourgtheroulde roulait pour le PS, Bruno Questel, sait où il met les pieds. Il n'est pas un perdreau de l'année. Il sait aussi que lors d’un premier mandat, si la présence à l’assemblée est utile parfois, il faut labourer sa circonscription de long en large pendant cinq ans. Et encore, le résultat n’est pas garanti à la sortie quand une vague comme celle de dimanche emporte les plus aguerris des élus même si certains ont sauvé leur tête comme Woerth ou Ciotti. Par contre et c’est heureux, les Myard et quelques autres députés sexistes ont connu la défaite.

Il est vrai que des électorats bigarrés ont mêlé leurs voix — ce qu’ils reprochent à Macron d’ailleurs — pour faire battre certains députés de la République en Marche. Il suffit de comparer les scores obtenus dans certaines communes aux premier et second tours pour constater la « ligue » des contraires. C’est ainsi qu’un candidat du Front national a ouvertement appelé à voter pour la candidate de la France insoumise opposée à Manuel Valls. Et ce n’est pas un cas unique. A Alizay, l’abstention est évidemment venue des rangs de la France insoumise. Et pourtant, l’un des deux candidats était membre du Front national ! Voilà où nous en sommes.

Ce n’est pas le plus important. L’essentiel est quand même la politique qui sera conduite par le président, son gouvernement et approuvée par l’Assemblée nationale. Une charte en six points va contraindre (avec leur accord) les nouveaux députés de LRM. Il s’agira d’abord de voter la confiance, puis la loi de moralisation de la vie publique sans oublier la loi d’habilitation des ordonnances sur la réforme du code du travail. Jean-Luc Mélenchon, en contestant la légitimité du nouveau pouvoir, et Marine Le Pen qui en fait autant dans un autre registre, ouvrent un chemin dangereux. Il n’est pas sain que des députés élus contestent la représentativité des députés d’autres partis ou mouvements. « La rue » ne vaudra jamais un bulletin de vote de même qu’une abstention fût-elle intitulée « grève générale civique » ne remplacera jamais une consultation populaire. Quand Mélenchon termine ses discours par « merci les gens » il devrait avoir un peu plus d’égard pour ceux des gens qui ne pensent pas comme lui ni par lui.

Cela dit, la majorité « confuse » rassemblée autour d’Emmanuel Macron aura du mal à demeurer unie pendant cinq ans. Au fil des mois et des obstacles, certains baisseront les bras, d’autres trahiront, d’autres encore, joueront le bunker contre le peuple. C’est la vie. A moins que le président Macron ait des idées neuves. Le bonheur n’en est-il pas une ?

19 juin 2017

Marc-Antoine Jamet : « La confusion et le flou auront été prédominants »


MAJ avait accueilli Valérie Fourneyron, alors ministre.
Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, ne mâche pas ses mots. Il est sévère avec les candidats de  « La République en Marche » — du moins avec certains — et déplore la perte d'influence du parti socialiste. Il écrit :
« Le second tour des élections législatives ne pouvait que confirmer la tendance observée dimanche dernier. Il a donc assuré au nouveau Président de la République une majorité dont le caractère inédit relève autant de sa composition, à la fois hétéroclite et monocolore, que de son profil, renouvelé, mais déroutant, que de son ampleur dont on ne sait si elle sera gage d’efficacité ou de lourdeur pour le Gouvernement.

Plus de 350 députés forment désormais, pour les cinq années qui viennent, la majorité parlementaire dont disposera le Président de la République. Elle lui permettra de mettre en œuvre le programme de réformes qu’il a annoncé, mais dont il n’est absolument pas certain qu’il a été intégré et accepté par les Français qui l’ont élu le 7 mai dernier. Cette situation ambiguë est la conclusion logique et mécanique d’un cycle présidentiel et législatif où la confusion et le flou auront été prédominants.

Seul élément certain : l’abstention, associée à l’importante somme des bulletins nuls et des votes blancs, est devenue la seule et réelle majorité de notre pays. C’est cette majorité qui a permis au chef de l’Etat de l’emporter, comme autrefois au Front National de peser, puisque ce sont principalement ses électeurs qui se sont déplacés. Mais c’est une majorité inerte et lointaine, une majorité inutile et invisible, une majorité silencieuse et bougonne, dont il faut s’inquiéter qu’elle aille chercher ailleurs qu’à travers les débats d’un parlement godillot, les garanties sociales qu’elle attend. 60% des Français et des Eurois ont choisi de ne pas suivre, de ne pas s’exprimer, de ne pas approuver. Cette réalité jamais observée auparavant souligne non seulement le faible intérêt des électeurs pour un second tour dont l’issue avait été largement dessinée dimanche dernier, mais aussi la sourde réprobation d’une partie du corps citoyen devant le bonapartisme digital du nouveau Chef de l’Etat. Ajoutons que la succession des primaires de la droite et de la Gauche, puis des élections présidentielle et législatives, succession censée donner du souffle à notre démocratie, l’a en fait épuisée.

L’Eure, comme un très grand nombre de départements métropolitains, se verra désormais exclusivement représenter par des députés d’En Marche. C’est paradoxalement une promesse d’immobilisme. C’est un appauvrissement intellectuel. On s’inquiètera, hormis pour un ancien ministre de Nicolas Sarkozy réélu au prix d’un changement d’étiquette à vue dans la 1ère circonscription, de l’aura limitée, du faible charisme, des capacités vacillantes de ces élus de circonstance. On remarquera leurs incohérences idéologiques et leurs invraisemblances politiques. Comme partout, on notera qu’ils ne représentent que la France qui va bien, des bien-pensants et des bien-portants, à laquelle, élus professionnels, amuseurs radiophoniques, médecins, fonctionnaires, ils appartiennent. Ce sont les « heureux du siècle ». Attaché aux valeurs qui fondent la solidité de nos institutions et de notre République, je salue cependant leur victoire et adresse à ceux qui l’ont méritée, Bruno Le Maire, Fabien Gouttefarde et Marie Tamarelle, des félicitations sincères. Ils ont œuvré, sans provocation ni arrogance, au rassemblement de tous les républicains, démocrates et progressistes lors de cette campagne d’entre-deux tours.

Tous les candidats du Front National échouent dans toutes les circonscriptions de notre département. Leur impossibilité à travailler et à proposer un projet à la fois crédible et sérieux, juste et respectueux, a été durement sanctionnée par les électeurs eurois. Dans l’ensemble des territoires de notre département, dans nos villes comme dans nos campagnes, leurs résultats sont en très net recul par rapport au second tour de l’élection présidentielle. Je m’en réjouis, mais ne m’en satisfais pas. La présence systématique du Front National au second tour de chaque élection depuis les dernières élections municipales ne peut devenir automatique.

Dans un paysage politique devenu monocolore, la Gauche, éliminée au 1er tour dans notre département, réduite à la portion congrue dans la future Assemblée, est à reconstruire totalement. Un espace existe pour une formation qui ne soit ni hostile ni docile, pour une force progressiste qui ne tombe ni dans le radicalisme mélenchonien ni le contentement macronien. Sur la solidarité et le refus des propositions qui tendraient vers l’exclusion, sur la protection des salariés et l’opposition à des mesures qui aboutiraient à leur réduction, sur la fiscalité et le rejet de toute loi qui renforcerait les inégalités et appauvrirait les retraités et les moins aisés, des réponses de justice sociale et d’égalité devront être apportées. Il faudra dire à la fois notre désapprobation sur la réforme du Code du Travail, sur la hausse de la CSG, sur la baisse de la fiscalité au seul bénéfice des plus fortunés, sur les menaces qui pèsent sur l’assurance chômage, et, en même temps, être en capacité de proposer de nouvelles solutions, d’amener de vraies propositions.

Le pluralisme des opinions et la nécessité d’une confrontation libre et démocratique, qui ne trouveront plus aucune expression au Palais Bourbon, doivent perdurer. Pour cela, il faudra s’appuyer sur le travail de proximité de nos élus locaux, dans les majorités municipales de Val-de-Reuil, Pont de l’Arche, Verneuil sur Avre, Serquigny et Pont-Audemer comme dans les oppositions, avec Martine Séguéla aux Andelys et Timour Veyri à Evreux, retisser des liens plus solides et plus profonds avec le milieu syndical et associatif, et, plus généralement, amener le débat sur des positions que la future Assemblée Nationale ne défendra pas. La Gauche devra, demain, avec ses partenaires et ses alliés, travailler, amender, débattre et proposer. Si son appareil est à repenser, ses idées, elles, plus que jamais, ont un sens et un intérêt. La situation politique impose de nous réinventer. Nous en avons le devoir et la responsabilité. »

18 juin 2017

Les Français seraient gagnés par la lassitude. Du grand n'importe quoi !


Dans un bureau de vote de Louviers lors de la présidentielle.
Pour justifier l’abstention qui s’annonce historique aujourd’hui, les commentateurs énumèrent les épisodes de la longue séquence électorale débutée par les primaires de la droite avec la suite qu’on connaît. « Les Français sont gagnés par la lassitude. » affirment-ils tous en choeur. C’est vraiment du grand n’importe quoi.
Les primaires de la droite ont rassemblé 4 millions de votants. Celles de la belle alliance à gauche (la mal nommée) deux millions de votants. Le nombre d’électeurs inscrits en France est de 47 millions. Si ma soustraction est exacte, 41 millions de citoyens n’ont pas participé aux primaires ce qui affaiblit grandement l’argument de la lassitude puisque l’immense majorité des Français ne s’est pas sentie concernée par les votes partisans.

Et si le problème était ailleurs. Dans l’absence de confiance dans la politique, par exemple, après les deux quinquennats calamiteux de Sarkozy et de Hollande qui ont réussi, chacun à leur manière, à discréditer l’action gouvernementale. J’ignore encore, au stade où nous en sommes, si Emmanuel Macron et Édouard Philippe vont obtenir des résultats positifs qu’il s’agisse du chômage, surtout, du pouvoir d’achat, également, sans oublier la protection des Français, en France et en Europe.

Il paraît qu’il s’agit de la dernière étape avant un vote FN généralisé. C’est aller bien vite en besogne. Car bien malin qui pourrait imaginer l’état de la France dans cinq ans. Bien malin qui peut dire dans quel état sera le parti des Le Pen puisqu’il s’agit d’une dynastie. Et comme dans toutes les dynasties, il arrive qu'elles s'éteignent. Je vais me répéter mais depuis le second tour de la présidentielle, les frontistes ont constaté que leur chef n’était pas à la hauteur des enjeux et qu’elle (Marine Le Pen) se montrait incapable d’assumer ses ambitions. Cela n’ira pas en s’améliorant.