7 janvier 2017

Le gros couac de Marine Le Pen en terre euroise

Le gros couac de la campagne de Marine Le Pen en terre euroise ! Je sais bien qu’on est dans l’ère de la post-vérité ce concept qui conduit à nier les faits et les réalités pour ne se fonder que sur ses émotions et ses opinions personnelles mais tout de même. Hier à Ecouis, commune de 900 habitants située dans le Vexin normand, la présidente du Front national avait l’intention de vanter la ruralité et de dénoncer l’absence de services publics dignes de ce nom. Voilà un créneau qu’il est porteur comme aurait dit l’un de nos humoristes préférés ! La scène mérite qu'on s'y attarde un instant.

À vouloir trop prouver, il arrive que l’on se plante. En affirmant, bien légèrement, que les collectivités publiques avaient été contraintes de mettre la main au portefeuille pour équiper la poste locale de services publics à usage quotidien, Marine Le Pen s’est fait reprendre de volée en flagrant délit de mensonge. Le directeur de la Poste a en effet infirmé son propos en répliquant que pas un centime d’argent public des collectivités n’avait été engagé dans l’équipement de son bureau. Bafouillement, confusion, sortie accélérée de Marine Le Pen en route vers Igoville où l’attendaient certains de ceux, élus, qui ne jurent que par elle…sans bien la connaître visiblement. D’ailleurs un comité d’accueil d’un genre particulier lui a réservé une ovation négative dont elle se souviendra. Les adhérents du NPA, du PCF, du PS, avec à leur tête Gaétan Levitre ou Marc-Antoine Jamet, ont conspué la guide du Front national puisqu’il est nécessaire de rappeler que le FN n’est pas un parti comme les autres. S’il n’est pas interdit, il est d’une nature particulière en référence à ses fondamentaux idéologiques.

En campagne électorale, tous les propos sont écoutés avec attention et le moins que l’on puisse attendre d’un candidat ou d’une candidate, c’est qu’il ou elle travaille un minimum ses dossiers sans se laisser aller à je ne sais quelle facilité démagogique. Si ses propos sur l’euro et ses justifications pour abandonner la monnaie unique sont du même tonneau que ses affirmations à Ecouis, on a bien du souci à se faire.

6 janvier 2017

Les racines chrétiennes de François Fillon ne doivent pas guider son programme présidentiel

Sur TF1 récemment, François Fillon a mis en avant son engagement religieux pour justifier le fait qu’il n’oubliera pas d’être solidaire à l’égard des populations fragiles ou précaires. « Je suis chrétien, a-t-il assuré, et comme tel etc.etc.» Comme François Bayrou l’a remarquablement noté, et bien qu’il soit lui-même croyant, c’est la première fois qu’un candidat sérieux à la présidence de la République se réfère à une religion. François Bayrou affirme qu’il s’agit là non seulement d’une maladresse mais encore d’une faute. 

La société française est une société au sein de laquelle la laïcité est un bien commun partagé par tous, croyants et non croyants. Cette laïcité, spécificité française permet, sous le même toit, de vivre ensemble malgré des différences voire des divergences. Il est inconcevable — même si certains s’en exonèrent — qu’un futur éventuel président de la République ose se référer à ce qui relève de la sphère privée pour justifier des actes publics. Nous ne sommes pas dans un pays où le religieux et le séculier sont mêlés. Nous ne sommes pas dans un pays où la religion doit dicter ses choix à un quelconque élu du peuple. La loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’Etat est une loi fondamentale. C’est cette loi qui permet la cohabitation plus que pacifique entre les différentes religions et des institutions. Cette neutralité s'impose à tous.

La remarque de François Fillon nous éclaire un peu plus sur sa personnalité. En effet, le Canard enchaîné nous apprend, cette semaine, que le candidat de la droite et du centre a l’intention de rendre obligatoire la scolarité à partir de l’âge de 5 ans afin, prétexte-t-il, que les enfants s’initient, dès l’école maternelle, à l’apprentissage de la lecture. Il se trouve que les élèves des grandes sections de maternelle bénéficient d’ores et déjà des conseils avisés des enseignants et bon nombre d’entre eux (les élèves) bénéficient d’une maîtrise certaine de la lecture en entrant au cours préparatoire. François Fillon enfonce donc une porte ouverte.

Le Canard affirme que le projet Fillon est plus spécieux. En rendant l’école obligatoire à cinq ans, les écoles privées sous contrat (la plupart sous l’égide d’associations catholiques) pourraient bénéficier des aides publiques qui démarrent aujourd’hui à partir de 6 ans ! S’agissant des dépenses de fonctionnement des classes sous contrat, l’État et chaque collectivité territoriale seraient tenus d’y participer dans les mêmes conditions qu’ils participent aux dépenses de fonctionnement des classes correspondantes dans les écoles et les établissements publics d’enseignement ! Et hop, le tour serait joué. 

On constate donc, si le Canard enchaîné a raison, un lien fort entre les déclarations publiques de François Fillon et le contenu de son programme : la polémique qu’avait initiée Alain Juppé sur l’interruption volontaire de grossesse (à laquelle François Fillon est personnellement opposé) et que certains de mes lecteurs m’ont reproché de relayer avait donc un fondement plus sérieux qu’il n’y paraît à prime abord. Si François Fillon est élu, il devra veiller à ne pas confondre ses convictions personnelles et le service de l’Etat et des Français. Nous ferons partie de ceux et celles qui ne manqueront pas de le lui rappeler.

Sandra Bertin, policière municipale niçoise, porte une veste trop grande pour elle


Sandra Bertin. (DR)
Mme Sandra Bertin est cette policière municipale de Nice qui a accusé des émissaires ou plutôt des représentants du ministère de l’Intérieur d’avoir fait pression sur elle pour qu’elle modifie un rapport écrit au lendemain du drame qui a fait 89 morts et des dizaines de blessés le 14 juillet 2016. Selon elle, l'objectif était de dédouaner la police nationale de ses éventuels manquements. Elle a, comme l’a fait son patron, Christian Estrosi, adjoint au maire chargé de la sécurité, porté plainte auprès de la police locale pour abus d'autorité laquelle a saisi le procureur de la République.

L’enquête préliminaire conduite par les policiers vient d’aboutir à un classement sans suite, l’IGPN (la police des polices) n’ayant rien trouvé de répréhensible dans le comportement des personnes visées par la plainte de Mme Bertin. Mme Bertin et M. Estrosi, comme c’est leur droit, vont déposer une nouvelle plainte devant le doyen des juges d’instruction pour qu’une enquête « impartiale » soit ouverte. Ils contestent le classement sans suite du procureur et les avocats de Mme Bertin espèrent une suite plus favorable. 

J’ai l’impression que l’enquête, journalistique celle-là, réalisée par les limiers de Mediapart et démontrant, images à l’appui, que le camion bélier avait pendant plusieurs jours circulé et stationné dans des endroits interdits aux poids lourds, a passablement irrité les policiers municipaux et leur hiérarchie. Ces images portent un coup terrible aux affirmations positives et répétées de Christian Estrosi quant à l’usage de la vidéosurveillance. Les voilà comme des Hamsters en cage contraints de faire tourner une roue qui, comme chacun sait, risque de les conduire nulle part…sinon de faire du surplace. 

Christian Estrosi a beaucoup à perdre dans cette affaire. Il avait, comme je l’ai déjà écrit sur ce blog, et appliquant les conseils anciens d’un Charles Pasqua, suscité une affaire dans l’affaire afin de noyer le poisson. J’avais également indiqué que cette attitude laissait poindre une formidable gêne de la part de M. Estrosi. Connaissait-il le contenu des images ? Savait-il que d’éventuelles défaillances avaient été constatées dans ses services ? S’il met en œuvre et Mme Bertin (sa subordonnée) avec lui leur plainte devant le doyen des juges d’instruction on aura au moins la certitude que le classement sans suite du procureur de la République était, ou non, fondé.
En attendant, Mme Bertin est convoquée devant le tribunal correctionnel de Paris, où elle devra répondre du délit de diffamation suite à la plainte déposée par Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur. Mme Bertin a eu le tort, selon moi, de porter une veste trop grande pour elle.

4 janvier 2017

Louviers gagne (modestement) des habitants


Visite d'un agent recenseur.
Louviers confirme sa croissance démographique
Louviers continue de grandir. Les chiffres de la démographie sont en augmentation. Après des années de diminution du nombre d’habitants (la population légale est passée de 18 259 habitants en 2009 à 17 697 habitants en 2014), Louviers confirme sa croissance.
La population totale frôle les 19 000 habitants
L’Insee a dévoilé la population légale en vigueur au 1er janvier 2017. Louviers compte, officiellement, 18 251 habitants, soit une augmentation de 1,27%. Ce chiffre, « millésime 2014 », correspond aux recensements effectués entre 2012 et 2016. Il conforte une hausse du nombre de Lovériens, amorcée l’année précédente. L’Insee avance ainsi une population totale de 18 916 habitants.
Population légale, population totale…
La population municipale (appelée population légale) comprend les personnes qui ont leur résidence habituelle dans la commune, soit dans un logement, une communauté… Elle comprend également les personnes sans abri ou résidant dans une habitation mobile, recensées sur le territoire.
La population totale comprend également les personnes mineures et les majeurs de moins de 25 ans dont la résidence familiale est dans la commune mais qui résident à l’extérieur, du fait de leurs études. Elle comprend également les personnes hospitalisées en dehors de la commune pendant une longue durée ou les personnes âgées qui vivent en maison de retraite, notamment.
Nouvelle opération de recensement, en janvier 2017
À Louviers, une partie de la population est recensée chaque année. Pour 2017, ce sont plus de 700 foyers qui doivent être pris en compte par les agents recenseurs. L’opération débutera le 19 janvier pour s’achever le 25 février.
(article paru sur le site de la ville de Louviers)
 

La fonte des glaciers et le harcèlement sexuel, deux réalités pourtant contestées


James Balog (DR)
Le harcèlement sexuel sur la Cinq ou la fonte des glaciers sur Arte ? J’ai coupé la poire en deux, hier soir, en favorisant James Balog en première partie de soirée et le débat animé par Marina Carrère d’Encausse en seconde. J’aurais même voulu suivre l’émission consacrée à certaine mafia financière sur LCP. Choisir c’est toujours s’amputer. 

La nature change sous nos yeux et James Balog en est un des témoins les plus affutés. Avec ses équipes et ses appareils photo, le soutien de National Geographic et de certaines entreprises privées ou publiques, ce climato sceptique des années quatre-vingt est devenu un défenseur acharné de notre environnement, de l’air et de la terre qui nous entourent. Il a décidé de se transformer en porte parole réaliste de ceux qui luttent contre le réchauffement climatique, celui-ci n’étant plus contesté que par des pseudo-scientifiques aveugles, des hommes d’affaires avides, des politiciens corrompus ou sur le point de l’être. 
Les excès d’émissions humaines de CO2 portent gravement atteinte à notre environnement, menacent des dizaines de millions d’être humains, favorisent la disparition des espèces et accroissent dangereusement les catastrophes naturelles. Les courbes ne se discutent pas : depuis vingt ans, les incendies, les ouragans, les inondations, sont à la fois plus nombreux et plus violents. Pour preuve, les montants colossaux des dommages aux biens et aux personnes payés par les sociétés d’assurances et traduits par des courbes sans cesse croissantes. Surtout depuis les années 2000.
Les glaciers fondent à des vitesses démentielles. (photo Jim Balog)

La prise de conscience de James Balog (photographe professionnel) s’est effectuée lors d’un reportage commandé par la grande revue américaine National Geographic avec pour sujet : la calotte glaciaire. Les changements en œuvre sous les objectifs de ses caméras et appareils photo l’ont amené à imaginer une expérience sans égale : installer des enregistreurs fixes au Groenland, en Alaska, au Montana et suivre l’évolution des glaciers au jour le jour pendant deux ans. La reconstitution à vitesse rapide de la fonte accélérée des glaciers fait…froid dans le dos. Ces images « à la fois magiques et merveilleuses, horribles et terrifiantes » selon les mots de James Balog démontrent, sans aucune contestation possible, la formidable accélération de la disparition de ces outils essentiels à la régulation des climats et de ses effets sur la vie naturelle que sont les glaces polaires. Il faut s’appeler Donald Trump et ne pas voir plus loin que le bout de ses affaires et des lobbies pétroliers pour oser mettre en cause la réalité des phénomènes à l’œuvre.

Le harcèlement sexuel est, lui aussi, une bien triste réalité et le témoignage des victimes, s’il illustre un changement réel dans leur prise de parole et leur volonté de la porter haut, démontre encore la timidité des institutions publiques (police, justice) et des employeurs pour lutter contre ce fléau. Marina Carrère d’Encausse et son émission « Le monde en face » ont apporté leur pierre à ce combat permanent contre l’humiliation des femmes (le plus souvent) et la nécessité d’une révolte générale (hommes et femmes ensemble) contre ce fléau sociétal.

3 janvier 2017

« Les livres d'heures et les enluminures » par Denis Lepla et la SED de Louviers


(photo PN)
 « La première conférence de l’année de la SED de Louviers aura lieu le samedi 14 janvier à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France à l’Hôtel de Ville de Louviers. M. Denis Lepla, président des Amis des Monuments et Sites de l’Eure et responsable du fonds patrimonial des bibliothèques d’Évreux, évoquera, images à l’appui, une des formes les plus belles de l’art médiéval : « Les livres d’heures et les enluminures ».

Comme l’écrit John Ruskin (1819-1900), célèbre critique d’art britannique, « un missel bien enluminé est une cathédrale magique, pleine de fenêtres peintes ». Lien intime entre le texte et l’image, les enluminures nous émerveillent toujours. Ces représentations imagées sont exécutées à la main et elles sont destinées à embellir, à mettre « en lumière » (d’où leur nom) le livre manuscrit. Ce sont aussi des ornements décoratifs, dessinés ou peints sous forme de lettrines ou initiales en couleur, dorées, filigranées, accompagnées de motifs floraux, prenant parfois la forme d’illustrations historiées. Des illustrations, puisées parmi les manuscrits des abbayes normandes ou les livres d’heures à l’usage des particuliers, accompagneront la conférence pour montrer la diversité de ces trésors. »


Quel sera le niveau de la baisse des impôts à Louviers lors du vote du budget primitif 2017 ?


Si le maire de Louviers tient ses promesses, la diminution du taux des bases permettant de calculer le montant des impositions locales devrait être engagée dès le budget primitif de cette année 2017. Attendons donc avec curiosité l’importance de cette éventuelle diminution pour juger de la sincérité de l’engagement de cette municipalité. Si j’insiste sur cette promesse c’est parce qu’il est de notoriété publique que non seulement la dette globale de la ville demeure à un niveau trop élevé mais qu’en plus de mauvaises surprises pourraient porter atteinte aux bonnes intentions du maire actuel.

Je veux parler de cet emprunt passé en 2007 à un taux variable et qu’on peut qualifier de toxique. La Chambre régionale des comptes a mis le doigt sur la spécificité de cet emprunt et sur ses dangers. Rendez-vous compte : calculé aux taux variable de 5,85 % maximum sans pénalité — le niveau actuel des taux offre une certaine marge de sécurité — cet emprunt deviendrait véritablement toxique en cas de relèvement de l’ensemble des taux du marché financier. Qu’écrivent les magistrats de la chambre régionale des comptes ? « Un emprunt représentant un peu plus de 20 % de l’encours est classé en catégorie E1 et appelle à ce titre une attention particulière. Conclu en 2007 pour un nominal de 11,7 millions d’euros cet emprunt comportait un capital de l’ordre de 7,4 M euros en clôture de l’exercice 2015. Le taux d’intérêt y est calculé de la manière suivante : 3,98 % si l’Euribor à 12 mois est inférieur ou égal à 5,85 %. 3,98 % plus cinq fois le taux de l’Euribor à 12 mois si ce dernier est supérieur à 5,85 %. »
La chambre des comptes remarque : « le niveau de l’Euribor à 12 mois est actuellement très en deça du seuil de déclenchement de la seconde modalité prévue par le contrat mais les charges financières seraient très élevées si ce seuil venait à être dépassé. La collectivité, dans une démarche de renégociation doit donc opérer un arbitrage entre l’abaissement du niveau du risque financier lié à cet emprunt et le coût qui lui serait facturé au titre de cette renégociation. »

J’ai interrogé récemment François-Xavier Priollaud pour connaître ses intentions et les résultats de la renégociation (si renégociation il y a) à l’égard de cet emprunt passé par son prédécesseur. Il m’a indiqué ne pas être « inquiet ». C’est bien mais il ne faudrait pas que les taux d’intérêt grimpent trop sous peine de pénaliser fortement les finances communales qui n’auraient pas besoin d’un tel mauvais sort.

Cela dit, et même si Franck Martin a augmenté à plusieurs reprises les taux des bases, il n’a pas été le seul à proposer un effort fiscal important de la part des contribuables lovériens. J’ai retrouvé trace des budgets d’Odile Proust, ancien maire entre 1983 et 1995. Elle avait fait voter deux augmentations, après son élection, de 6 et 5% en peu d’années (1). Odile Proust est donc bien responsable, elle aussi, du niveau excessif des impôts locaux à Louviers. Franck Martin n’a jamais voulu reconnaître cet état de fait, embarqué qu’il était dans une course effrénée aux investissements. Ces débats peuvent paraître techniques voire abscons. Il s’agit pourtant de finances et d’impôts et donc de la capacité des ménages et de l’attractivité de notre ville.
(1) J’ai relu avec avidité (voir photo) les articles consacrés à la crise municipale de 1985 suscitée par les amis de Jacques Leber et José Alcala alors opposés à Odile Proust.

La réponse du maire de Louviers
Les grands esprits se rencontrent. J'avais à peine mis en ligne le billet ci-dessus que je recevais la réponse du maire de Louviers que je publie donc intégralement. 

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« La ville de Louviers possède en effet dans son encours de dette un emprunt contracté en 2007 auprès de Dexia Crédit Local, classé en E1, c’est  à dire présentant un indice sous-jacent  de la zone Europe, avec un effet multiplicateur par 5 de l'écart constaté par rapport au taux barrière de 5,85%.

Par exemple, si le taux EURIBOR 12 mois était de 6%, on obtiendrait les éléments suivants :
-          Ecart : 6% - 5,85 %  = 0.15 %
-          Effet multiplicateur  = 5 x 0.15% = 0,75%
-          Taux Payé = 3,98 % +0,75%  = 4,73 %

Et si le taux EURIBOR 12 mois  constaté était à 6,50 %, le taux payé serait de 7,23 %.
Le niveau du taux serait revu chaque année, et le cas échéant à la baisse si l'Euribor repassait sous la barre des 5,85% (en effet, le franchissement de la barrière n'est pas irréversible).

Cet emprunt a été contracté par la municipalité Martin en 2007 dans le cadre d'une renégociation de sa dette pour un montant de 11,7 millions d'euros. La souscription a cet emprunt risqué était alors la condition à l'absence de paiement d'une soulte de rachat de crédit car la municipalité d'alors n'en avait pas les moyens.... Voilà de nouveau l'expression d'une gestion à très courte vue qui n'hésitait pas à hypothéquer l'avenir...

A titre de comparaison, lors de la renégociation de la dette de Louviers que j'ai opérée au printemps 2016, j'ai accepté de capitaliser la soulte et dans le même temps d'obtenir une baisse des taux d'intérêt.
Je n'ai pas été en mesure de renégocier cet emprunt risqué car l'indemnité de renégociation est estimée à 1,8 millions d'euros... Cela fait en effet partie de l'héritage reçu en 2014.

Je pense toutefois qu'il faut plutôt parler d'un emprunt spéculatif que d'un emprunt toxique et préciser qu'au cours des 15 dernières années, l'Euribor 12 mois n'a jamais atteint 5,85%. L'enseignement que je tire de cette situation est que la précédente municipalité avait perdu toute souveraineté sur la gestion de sa dette, preuve de la situation alors dramatique des finances locales.

Je reste bien entendu à votre disposition pour toute précision complémentaire. »


2 janvier 2017

Primaires à gauche : mode d’emploi dans la région de Louviers


La campagne des élections primaires dites citoyennes va démarrer sérieusement cette semaine. « Il faut dire ce que nous voulons faire de la France et pas simplement de ce que nous voulons faire du Parti socialiste » déclare Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du dit parti. Sept candidats ont été retenus par la Haute autorité chargée de veiller à la régularité d’un scrutin dont le premier tour aura lieu le dimanche 22 janvier prochain.
Après tirage au sort l’ordre des candidats est le suivant : Manuel Valls (PS) Sylvia Pinel (PRG) Vincent Peillon (PS) François de Rugy (parti écologiste) Arnaud Montebourg (PS) Benoît Hamon (PS) Jean-Luc Benhamias (Union des démocrates et des écologistes).
La section du Parti socialiste de Louviers et des membres du Parti radical de Gauche (avec des sympathisants) tiendront trois bureaux de vote les 22 et 29 janvier : Les électeurs(trices) des bureaux lovériens N° 1, 4, 6 et 8 ainsi que les votants d’Incarville seront accueillis les 22 et 29 janvier au Moulin rue des Anciens combattants en Afrique du nord dès 8 heures du matin.
Les électeurs(trices) des bureaux lovériens 2, 3, 5 et 7 seront accueillis dès la même heure au gymnase Maxime Marchand (salle polyvalente) le 22 janvier et à la salle Mauchossé le 29 janvier.
La mairie de Saint-Pierre-du-Vauvray accueillera les électeurs(trices) des communes suivantes : Andé, Heudebouville, Saint-Etienne et Saint-Pierre-du-Vauvray ainsi que ceux et celles de Vironvay. 

Pour mémoire la distribution habituelle des bureaux de vote de Louviers : 1 (mairie) 2 (Souris verte) 3 (Maxime Marchand) 4 (Gymnase Pampoule) 5 (Souris verte) 6 (Moulin) 7 (Maxime Marchand) 8 (Moulin). Pour les primaires (voir ci-dessus) deux bureaux seront ouverts.

Le jeudi 12 janvier à 21 heures se tiendra le premier débat télévisé entre les sept candidats sur les chaines suivantes : TF1/RTL/l’Obs/LCI/Public Sénat.

« Changer le monde est possible : le chef d’orchestre Gustavo Dudamel en a apporté la preuve en ce 1er Janvier » par Reynald Harlaut


Gustavo Dudamel à la baguette. (DR)
« Gustavo Dudamel dirigeait en ce premier jour de l’année l’orchestre philarmonique de Vienne, l’un des plus prestigieux du monde, pour le traditionnel concert du nouvel an. Gustavo Dudamel est, de toute l’histoire de ces concerts dont la première édition remonte à 1941, le plus jeune chef invité dans la longue liste de ses illustres prédécesseurs qui eurent l’immense honneur de le diriger. Il a été choisi pour cela, comme le veut la tradition du philarmonique, par l’ensemble des musiciens.

Il fallait le voir à l’œuvre, du haut de ses 35 ans, rayonnant de bonheur, conduisant l’orchestre avec une aisance, une maestria et une complicité magnifiques. Ce fut un moment de grâce. Gustavo Dudamel est vénézuélien. Issu d’une famille modeste, c’est en grande partie grâce à un organisme à vocation sociale et solidaire, le sistema, qu’il a pu d’abord apprendre le violon puis intégrer l’orchestre symphonique des jeunes du Venezuela Simon Bolivar au début de sa carrière.

Le Sistema s’est fixé pour objectif d’initier les enfants les plus jeunes et les plus démunis à la pratique de la musique classique afin de les soustraire à la pauvreté dont la délinquance et le trafic de drogue, en sont le plus souvent les conséquences. C’est sous la présidence d’Hugo Chavez que le Sistema a acquis son plus grand développement grâce aux moyens financiers qu’il lui accorda, couvrant la quasi-totalité des besoins de l’association, à savoir le soutien annuel de quelques 250.000 jeunes sur les 22 millions d’habitants que compte le Venezuela (1).

En ce moment unique où la musique réunissait tant d’hommes et de femmes, dans l’orchestre, dans la salle et dans la centaine de pays du monde où le concert est retransmis en direct, je n’ai pu m’empêcher de songer à l’immense espoir que peut susciter l’exemple de Gustavo Dudamel. À tous ces talents potentiels que la misère empêche d’éclore. Cette pauvreté qu’entretient et accroît l’inégalité en raison de la captation de plus de 90% de la richesse mondiale par moins de 10% de sa population. De quelle autre formidable richesse jouirait le monde s’il permettait l’épanouissement de toutes ces prédispositions artistiques, techniques et scientifiques que l’immense majorité ne pourra jamais développer. Quel terrible gâchis !

Remonta alors en moi l’amertume des propos fielleux que notre caste médiatique n’a jamais cessé de répandre au cours de toutes ces années, chaque fois qu’elle a parlé du Venezuela et cité le nom d’Hugo Chavez. Qu’il s’agisse des Leparmentier, Joffrin, Barbier, Demorand, Cohen, Pujadas, Calvi, pour n’en citer que quelques uns. Tous ces beaux parleurs interchangeables, passant sans états d’âme du public au privé et vice-versa. Tous, à la solde de ceux dont ils sont les obligés parce que propriétaires ou dirigeants des médias dans lesquels ils s’expriment. Ceux-là mêmes et tous les autres le traitant à l’unisson de dictateur, de populiste, le méprisant et le mettant au ban des nations quand ils ne l’insultaient pas.

Je ne suis ni naïf ni manichéen. Chavez a sans aucun doute commis des erreurs. Mais sous sa présidence, si les riches Vénézuéliens ont perdu de leur richesse et les Nord-Américains de leurs dividendes pétroliers, des millions de pauvres, en revanche, sont sortis de la misère. Et de cette multitude silencieuse et digne, Gustavo Dudamel était en ce premier jour de l’année, le plus magnifique ambassadeur. »

Reynald Harlaut
 
 (1) Source Wikipedia


Le Front national s'attaque à la liberté de création et d'expression : ça promet !


Dessins paru sur le site Mediapart.
Il faut le savoir avant de voter en mai prochain. Si Marine Le Pen est élue, le pouvoir interviendra (comment ?) directement et promptement pour empêcher la sortie publique d’un film dont le contenu déplairait à ces messieurs et ces dames d’un gouvernement placé sous les ordres de la présidente actuelle du Front national. Les sorties publiques récentes d’un Floriant Philippot (1) n’augurent rien de bon pour la liberté d’expression et de création à laquelle nous tenons tous et toutes comme à la prunelle de nos yeux. Ne vient-il pas de déclarer scandaleux la sortie d’un film réalisé par un auteur n’ayant rien à voir, ni de près, ni de loin, avec quelque pouvoir politique que ce soit ? Ne vient-il pas de proposer d’inscrire aux comptes de campagnes (desquels précisément ?) des candidats à la présidentielle les dépenses occasionnées par la réalisation et la diffusion du film en question ?

Lucas Bellevaux, scénariste et réalisateur, vient de tourner « Chez nous » qu’il propose aux amateurs d’un cinéma de son temps et destiné à expliquer, à sa façon certes, comment vivent les citoyens sous la férule des élus du Front national. Depuis que ces derniers gouvernent certaines villes, des subventions à certaines associations jugées mal pensantes ont été supprimées, des abonnements à des journaux n'ont pas été renouvelés, des locaux ont été fermés alors que des syndicats ou des associations humanitaires ou humanistes les occupaient depuis des lustres. Je passe sur la composition des menus des cantines, les affichages honteux (comme à Béziers) le tout servant à la propagande savamment mise en scène sur les fonds publics et à des fins partisanes. Pas gênés les élus FN ! Ne nous leurrons pas : le front national au pouvoir c’est le retour d’une « morale » aussi singulière qu’étrange, d’une chasse systématique aux opposants et aux critiques puisque les élus FN ne pratiquent ni le dialogue ni le compromis. Au FN, si vous n’êtes pas pour c’est que vous êtes contre.

Il est évident que le titre du film de Lucas Bellevaux, repris d’un slogan cher aux souverainistes de droite extrême et d’extrême droite, contient une part de provocation. De tous temps, les créateurs ont usé de ce privilège et on ne voit pas au nom de quoi des auteurs s’en priveraient. La France est, depuis des décennies, le pays d’une liberté de conscience et d’expression que beaucoup dans le monde nous envient. Le Front national, malgré des réflexes de vierge effarouchée, trouvera des millions de Français sur son chemin si par malheur il était en capacité de nuire à cette liberté fondamentale. Je suggère qu’un maximum de spectateurs se rendent dans les salles obscures — dans deux mois — pour découvrir comment le FN manipule certaines personnes naïves et comment il compte dominer nos pensées et nos vies.

(1) « D'après la bande annonce que j'ai vue (...), ça a l'air d'être un joli navet, mais, au-delà de la qualité du film, je trouve ça proprement scandaleux qu'en pleine campagne présidentielle, je crois précisément à deux mois du vote - ce sera le 22 février qu'il sortira -, on sorte dans les salles françaises un film qui est clairement anti-Front national », a déclaré le responsable frontiste. Il a proposé de « mettre le budget de ce film sur les comptes de campagne de nos adversaires ».

1 janvier 2017

Meilleurs vœux d'excellente santé et de grande prospérité individuelle et collective en 2017


Les vœux les plus sincères sont les vœux les meilleurs. Je sacrifierai donc à la tradition en vous adressant, chers lecteurs et chères lectrices de ce blog, mes souhaits d’excellente santé et de grande prospérité individuelle et collective. L’année 2017 s’annonce à la fois passionnante et indécise dans de nombreux domaines dont le domaine électoral. Par conséquent, l’élection présidentielle française et les élections législatives qui suivront vont occuper une part importante des articles abordés sur ce blog dont la vocation, depuis sa création en 2008, est avant tout politique, même si aucun fait de société ne me laisse indifférent.

Politique locale, avec la vie lovérienne et celle de l’agglomération Seine-Eure, politique nationale et politique internationale puisque l’arrivée au pouvoir de Donald Trump à la tête de la première puissance économique et militaire ne va manquer, ni de nous surprendre, ni de nous influencer. Il est, en effet, impossible de se désintéresser des décisions d’un milliardaire loufoque, adepte du double langage, pour lequel le pouvoir est comme un jeu de téléréalité dans lequel il a excellé pendant des années. Peut-être pourra-t-on lui déclarer un jour, comme il le fit si bien et si longtemps à l’égard des candidats de son émission : « vous êtes viré ! »

Au plan local 2017 ressemblera à 2016. Sauf si François-Xavier Priollaud devient député. Alors, un nouveau maire (homme ou femme) devra être élu(e) à Louviers pour le remplacer. On dit qu’Anne Terlez, actuelle adjointe, tiendrait la corde. On verra bien. Au plan national, je ne sais toujours pas quel candidat soutenir lors de la primaire de la gauche. D’ici le 20 janvier l’Eure coulera sous les ponts. Ensuite, il faudra choisir le moins mauvais pour éviter le choix cornélien de second tour entre Fillon-le-brutal et Le Pen-l’impossible. Les votes de ces derniers mois, partout dans le monde, ont été si surprenants que la France pourrait bien, elle aussi, être touchée par l’improbable.

Les législatives ? Je ne crois pas un seul instant au renoncement de François Loncle. Malgré son âge et sa longévité, le parlementaire le plus ancien du département n’a pas préparé sa succession et cela sans doute avec une idée derrière la tête. La pauvre Manita n’est plus, c’est bien dommage, car avec sa boule de cristal elle nous aurait certainement bien éclairé…Si les sondages actuels peuvent donner une idée de l’avenir des circonscriptions euroises, seule celle de Louviers possèderait quelques petites chances de demeurer dans l’escarcelle de la gauche. Ce serait donc le moment de préparer l’avenir et de mettre en selle un ou une candidat(e) qui, même dans l’opposition, labourerait le terrain gras de notre Normandie au bénéfice d’échéances futures positives.

Chers lecteurs et chères lectrices, soyez assuré(e)s que je demeurerai vigilant en 2017 comme je l’ai été — du moins autant que j’ai pu — en 2016. Les blogs libres, indépendants, ouverts, sont au moins aussi importants que les journaux traditionnels.