21 juin 2017

Le MODEM dans la tourmente. Macron doit pousser un soupir de soulagement.


Marielle de Sarnez et François Bayrou.
Richard Ferrand, Sylvie Goulard, Marielle de Sarnez, François Bayrou…quatre ministres et quatre démissions ou presque. Les délations concernant les emplois (fictifs ?) des assistants parlementaires européens de circonscriptions ont conduit les parquets respectifs à ouvrir des enquêtes préliminaires afin de savoir si le MODEM a agi illégalement, comme l’a sans doute fait le Front national de Marine Le Pen.

Dans ces conditions, il était devenu impossible pour M. Ferrand (et son histoire de mutuelle de Bretagne) et ses trois collègues du MODEM de continuer leur vie de ministre sans porter ombrage à la dynamique macronienne. On ne sait si le Président lui-même a poussé ses ministres vers la sortie ? Il reste une évidence : cette sortie arrange bien le président de la République comme elle arrange bien Edouard Philippe, Premier ministre, libéré d’un poids moral devenu ankylosant.
En fait, il semble bien que François Bayrou, en président avisé du MODEM, ait mis au point un système de contrats permettant aux salariés du MODEM d’être également assistants parlementaires de plusieurs députés européens. Le résultat de la manip ? Le Parlement européen payait pour un certain pourcentage ces assistants sans que l’on sache très bien quel travail ils accomplissaient pour les progrès de l’idée et des projets européens. Corinne Lepage, ancienne ministre et ancienne députée MODEM, dans un livre édité en 2014, affirme avoir refusé de cautionner le système : « C’était illégal. »

Et alors ? Et bien, ces pratiques d’un autre âge, si jamais elles ont été effectives, ne sont plus admissibles sous l’ère Macron (qui doit pousser un soupir de soulagement) et encore moins depuis que François Bayrou, en personne, a exigé du président un engagement à voter rapidement une loi de moralisation de la vie publique. L’effet boomerang est redoutable pour Bayrou et ses amis. Un fait m’intrigue pourtant. L’affaire des assistants parlementaires (fictifs ?) européens du Front national date de plusieurs mois. Comment François Bayrou a-t-il pu croire que lui et les siens passeraient entre les gouttes ? A-t-il, comme il l’affirme, les preuves du travail des assistants ? Doit-il demeurer zen comme lorsque le Monde l’interroge et qu’il nie tout en bloc ? Se croit-il intouchable ? Ou est-ce tout simplement le château de cartes patiemment construit qu’il voit s’écrouler sous ses yeux ? Hors du gouvernement, François Bayrou sera sans doute libre de sa parole et prodigue en bons tuyaux. Je plains quand même les militants et les élu(e)s de base du MODEM. Ils et elles doivent tomber de l’armoire. Mais attention, démission ne vaut pas culpabilité.

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