25 mai 2017

Trop d'hommes politiques se défoulent sur la presse…en France aussi


JC Cambadélis.
Les statistiques de l’association Reporters sans frontières sont sans appel. Chaque année, plus d’une centaine de journalistes sont tués, partout dans le monde, au nom du totalitarisme et de l’oppression. Dans des dizaines d’états où la démocratie n’existe pas, les hommes et les femmes de presse prennent des risques quotidiens pour dénoncer les scandales qu’ils soient politiques, économiques ou sociétaux. Au nom de la liberté et notamment de la liberté de la presse, des journalistes dignes de ce nom sont par ailleurs emprisonnés, torturés, vilipendés.

Soyons franc ; La France jusqu’aujourd’hui, figurait en bonne position dans les états où la liberté de la presse est acquise et est devenue une composante du bon fonctionnement de la démocratie. L’arrivée des populistes, de droite et de gauche, a transformé le paysage. Bien qu’ils soient à l’opposé du spectre, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon n’épargnent ni de leurs sarcasmes ni de leur arrogance ceux et celles qui posent les « mauvaises » questions. Comme chacun sait, un bon journaliste est quelqu’un qui doit la fermer et qui, quand il l’ouvre, doit brosser dans le sens du poil. Sinon gare.

Deux exemples récents pour illustrer les difficultés de ce métier. Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du Parti socialiste est candidat dans une circonscription législative de Paris. La tâche s’annonce difficile puisque des candidats de droite et de la République en Marche veulent prendre sa place. N’est-ce pas le B-A BA de la démocratie ? Cela irrite M. Cambadélis qui ne décolère pas. Il est tellement en rogne qu’il en vient à se saisir brutalement des micros qui se tendent vers lui au cours d’une scène qu’un journaliste avisé a enregistrée. Le dépit, l’amertume, la déception forment un cocktail détonnant. Faut-il plaindre le pauvre JC Cambadélis quand les sondages donnent 6% des suffrages au PS le 11 juin prochain ? La Bérézina de 2017 surpassera celle de 1993 ! Et s’il n’y pas lieu de s’en réjouir, il n’y a pas lieu, non plus, de prendre la presse pour bouc émissaire.

Comme ce candidat républicain américain au poste de gouverneur d’un état dont j’ai oublié le nom, qui en en est venu aux mains avec un journaliste désireux d’avoir une réponse à ses questions. Lunettes cassées, visage tuméfié, plainte déposée. Le climat général est à la tension. On peut dire merci à Trump, à Poutine, à Erdogan, à tous ceux et toutes celles qui s’essuient les pieds sur les chartes de valeurs et bafouent tous les principes communément admis pour rendre la vie en société supportable.

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