30 mai 2017

La loi électorale victime de lourdeurs dogmatiques et systématiques


450 micro-partis, comités théodules…alliance écologique de ceci, défense des animaux de cela…il existe dans notre pays 450 structures bénéficiant de subventions de l’Etat pour assurer leur fonctionnement. Ne cherchez pas ailleurs les raisons des multiples candidatures enregistrées à l’occasion des élections législatives prochaines. Il suffit que les représentants de ces structures « improbables » et parfois fantaisistes soient présents dans 50 circonscriptions et obtiennent 1% des suffrages pour qu’une fraction des crédits publics bénéficie aux « partis » satisfaisant à ces conditions. 

Il est bien évident que ces mesures destinées à éviter les candidatures de figuration sont insuffisantes. René Dosières, le député de l’Aisne, spécialiste des financements publics, propose de porter à 2,5% des suffrages et 100 circonscriptions les nécessaires conditions ouvrant le droit au financement public. Il n’est qu’à consulter les listes de candidatures dans certaines circonscriptions pour constater qu’ils sont 24, 25 voire 27 à postuler pour la fonction de député. Certain(e)s candidat(e)s ne collent aucune affiche sur les panneaux électoraux. D’autres n’envoient pas de circulaires. Il y a là un détournement évident du suffrage universel dont devrait se soucier le ministre de la Justice chargé de préparer la loi de moralisation de la vie politique.

Preuve, encore de la lourdeur du système démocratique actuel, le temps de parole sur les ondes « officielles » accordé aux partis représentés au Parlement. Le PS bénéficie de trois heures, les Républicains de deux heures…tandis que la République en marche, la France insoumise ou le Front national ne bénéficient que de douze minutes d’antenne.  Le conseil d’Etat a saisi le Conseil constitutionnel. Il devra dire si trois des partis ayant obtenu le plus de suffrages à la présidentielle sont des nains en communication ou des parias de la parole libre.

(article à paraître dans La Dépêche du 31 mai)

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