25 avril 2017

Christine Boutin : la ringardise et le passéisme


Christine Boutin.
S’il est des soutiens parfois indigestes pour des hommes et femmes de gauche notamment en faveur d’Emmanuel Macron, il en est de réellement problématiques pour la crédibilité de la candidate FN au second tour. C’est le cas du soutien de Christine Boutin en faveur de Marine Le Pen. Mme Boutin symbolise à elle seule la ringardise et le passéisme en politique. Elle est de celles qui ont toujours eu tort dans leur choix et dans leurs engagements. Je me permets de le souligner car Christine Boutin est l’une des responsables d’un parti politique et soumise en tant que telle à la critique publique.

Mme Boutin a évidemment le droit individuel d’être opposée à l’IVG, au mariage pour tous, à l’adoption pour les couples homosexuels…elle a même été condamnée pour homophobie ce qui ne devrait pas faire plaisir à Florian Philippot, bras droit de Marine Le Pen et lui même homosexuel. Elle appartient donc au vieux monde et se montre incapable d’accepter les différences et le changement.
Mais Christine Boutin a plus d’une corde à son arc. Militante catholique intégriste, ne comptez pas sur elle pour qu’elle manifeste sa compassion ou sa sollicitude à l’égard des progressistes ou des réformistes. Mme Boutin appelle donc au vote « révolutionnaire »…en votant pour Marine Le Pen. Se rend-elle compte que ce vote n’a absolument rien de révolutionnaire, Marine Le Pen représentant la vieille France qui trouve ses origines dans l’antisémitisme, la collaboration et le poujadisme dont son père fut un élu très représentatif ? Rien d’étonnant donc que cette sympathisante de « Sens commun » (le groupe de la Manif pour tous) se positionne à l’extrême-droite.

Une extrême droite qui, à tort ou à raison, continue de faire peur à la majorité des Français. Les thèses du Front national, la personnalité de ses dirigeants, le ton constamment agressif de Marine Le Pen, spécialiste de la démolition et de l’insulte, adepte des fausses nouvelles, inquiète les citoyens. Il ne fait pas de doute qu’une élection de Marine Le Pen à la Présidence obligerait ces derniers à engager un mouvement de résistance et de désobéissance civique. Si des lois scélérates étaient approuvées, si des textes portant atteinte aux libertés fondamentales se trouvaient légitimés par un vote du Parlement, il va de soi que les hommes et les femmes de progrès devraient agir pour en limiter la portée voire obtenir leur suppression.
Marine Le Pen n’est pas la favorite du second tour. Je n’ai pourtant pas l’impression — à voir dans les jours qui viennent — qu’Emmanuel Macron ait bien compris qui il avait en face de lui. Elle le pilonne à longueur de journée et de nuit mais ses réactions tardent. S’agit-il de stratégie ou d’indifférence ? En matière électorale, rien n’est jamais acquis. A bon entendeur…

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