9 mars 2017

Les centristes ne savent plus où donner de la tête


Ah ces centristes, ils sont extraordinaires. Le prototype de cette branche politicienne me paraît être ce M. Lagarde qui préside l’UDI, parti auquel appartient le maire de Louviers, François-Xavier Priollaud. Il pourrait dire comme Jules Renard : « une fois que ma décision est prise, j'hésite longuement. » Pendant des jours et des jours, M. Lagarde exhorte le parti LR à changer son candidat à la présidentielle tant il est frappé d’indignité et propose pour le remplacer tantôt Alain Juppé, tantôt jean-Louis Borloo. Mais les faits sont têtus et Fillon résiste à la tempête. Chez les Républicains, après un week-end calamiteux au cours duquel a été dit tout et son contraire, quand Sarkozy fixait ses conditions à la candidature de Juppé tout en soutenant Fillon en sous-main, Gérard Larcher a finalement sifflé la fin de la récréation en déclarant : « l’incident est clos, tous derrière Fillon ! » Lequel les avait tous roulés dans la farine car le fils du notaire de Sablé avait plus d’un tour dans son sac.

Jean-Christophe Lagarde est le prototype des centristes.
Face à cette adversité — étant entendu que M. Lagarde a annoncé la défaite assurée avec Fillon — qu’a dit le conseil national de l’UDI, réuni l’autre soir à Paris pour trancher : « l’accord pour la législatives entre l’UDI et LR tient toujours ». Ils sont prudents ces centristes surtout pour conserver quelques circonscriptions. Quant à la présidentielle ils sont impatients de lire les nouvelles propositions de Fillon !  Autrement dit, il est urgent d’attendre. En fait, l’UDI va demeurer en retrait de la campagne avec des initiatives individuelles locales variables et attendre le soir du premier tour de la présidentielle pour se positionner en faveur du candidat qui affrontera « la Poison » (1), je veux dire Marine Le Pen si les sondages se confirment.

L’UDI ne sera pas la seule à patienter puisque nombre de socialistes sont dans le même cas. Les ultimes sondages de la campagne permettront aux uns et aux autres de se déterminer non pas tant par rapport à un projet mais surtout par rapport à celui ayant le plus de chances de battre Marine Le Pen. Bertrand Delanöé, ancien maire de Paris, s’est déclaré, dès hier, en faveur d’Emmanuel Macron, le programme de Benoît Hamon ne lui convenant pas. Il a le mérite de la franchise et de se déterminer clairement. Lui ne volera pas au secours de la victoire. Quand on dresse le bilan de ces derniers jours, qui peut avoir envie de soutenir François Fillon un candidat dont la principale qualité semble bien être l’entêtement et l’aveuglement de la passion sinon le noyau dur de plus en plus rabougri.

 (1) L’expression n’est pas de moi mais de Karl Zéro hier matin sur France Info.

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