Christine Angot, indignée,
blessée, n’a pas voulu engager le dialogue, avec François Fillon hier soir sur France
2, et elle a eu raison. De la même façon qu’on ne peut pas débattre avec un
Donald Trump, il sera dorénavant écrit qu’on ne peut pas débattre avec François
Fillon. Trop de contritions, trop d’erreurs, trop de fautes, trop de mensonges.
Pour débattre, il faut des protagonistes sincères, francs, dignes. François
Fillon n’appartient plus, dorénavant, à cette catégorie d’hommes politiques crédibles.
Hier soir, il a fait tapis
comme un joueur de poker qui n’a pas de jeu risquant le tout pour le tout au
prix d’un bluff inconsidéré. Depuis deux mois, les postures changent. Les
costumes de Bourgi ? Il les a rendus. Mais que faire de costumes taillés
sur mesure et déjà portés ? Le prêt de 50 000 euros de Ladreit de la
Charrière ? Remboursé après l’ouverture de l’enquête préliminaire !
Les emplois familiaux de Pénélope et de ses enfants ? Erreurs de jugement
qui déplaisent aux Français. Sans oublier les clients de la société 2F, le
reniement de sa parole…et maintenant un cabinet noir de l’Elysée démenti par l’auteur
du livre sur lequel se fonde l’agression de François Fillon contre François
Hollande ! Comme celui-là le dit bien : « le cabinet noir n’existe que dans l’imagination de Fillon. La preuve,
c’est ce soi-disant cabinet noir qu’il voulait utiliser contre Sarkozy lorsqu’il
était allé voir Jouyet pour accélérer le processus judiciaire contre l’ancien
président ». En vain puisqu’Hollande affirme n’être jamais intervenu dans
une affaire judiciaire durant son quinquennat et que les magistrats ont considéré
les lois sur la moralisation de la vie politique comme un progrès réel même si
Fillon a voté contre les six textes
approuvés par le Parlement. A la lumière de ce qu’on sait aujourd’hui, qui sera
surpris par ces votes hostiles à une transparence nécessaire ?
Et le reste à l’avenant. D’ailleurs
seuls 28 % des téléspectateurs ont été convaincus par Fillon loin des scores
obtenus par les autres invités de l’émission politique. Seul subsiste après de
lui le noyau dur des fanatiques. Et si, comme improbable, Fillon était élu président
de la République, combien d’erreurs serait-il conduit à commettre avant de s’en
excuser devant les Français : la TVA, la sécurité sociale, la réduction du
nombre de fonctionnaires (casse-cou selon François Baroin) la politique
pro-russe ou pro-Assad : il revoit tout à la baisse tant son programme est
chamboulé par les affaires. La presse d’aujourd’hui, qu’elle soit française ou
étrangère, n’est pas tendre avec François Fillon lequel pourra méditer ce
proverbe chinois : « la première fois, c’est une erreur, la seconde c’est qu’on
le fait exprès. »
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