François Fillon se renie et se
discrédite
En assurant qu’il
irait jusqu’au bout de la campagne présidentielle et ne renoncerait pas en cas
de mise en examen ou de renvoi en correctionnelle, François Fillon revient sur
une de ses promesses. N’avait-il pas déclaré solennellement que si la justice décidait
de le poursuivre il ne pourrait continuer d’être le candidat de la droite et du
centre et se retirerait de la course présidentielle. Quelles que soient
les raisons invoquées par l’ancien maire de Sablé-sur-Sarthe, ce reniement a
plusieurs conséquences. Il discrédite, une fois de plus, la parole politique,
il réduit à néant la confiance qu’on peut accorder à ceux qui se disaient honnêtes,
il favorise le populisme qui se nourrit de ces trahisons et de la remise en cause
de la parole donnée.
François
Fillon ne semble pas être conscient de l’importance de son choix. Quand bien même
70 % des électeurs de droite souhaitent son maintien dans la campagne (faute de
plan B) l’immense majorité des citoyens de toutes opinions (71%) fustigent une
attitude qui n’est pas celle d’un homme responsable et digne. François Fillon
devrait savoir « qu’un seul mensonge fait plus de bruit que cent vérités » et
qu’un renégat aura bien peu de chances d’obtenir la majorité des suffrages des
Français. Les casseroles n’ont pas fini de faire entendre leur vacarme.
Emmanuel Macron demande pardon
Emmanuel
Macron, en affirmant que « la colonisation a été un crime contre l’humanité » a
confondu définition juridique et histoire. S’il est vrai qu’un crime contre l’humanité
répond à une imputation précise incluant la volonté génocidaire, la
colonisation n’en a pas moins été l’occasion de crimes humains nombreux commis
sur des populations vulnérables. La France n’a pas été exempte de ces crimes
souvent barbares, toujours inadmissibles. Emmanuel Macron, baigné par le
confort de sa visite en Algérie, est sans doute allé au-delà de sa pensée.
Etait-ce une
raison pour demander pardon aux pieds-noirs et aux harkis qu’il aurait,
soi-disant, blessés ? Nombre d’historiens considèrent que son propos, sans
doute excessif, était une bonne occasion pour rappeler ce que fut l’action de
la France dans les territoires de divers continents et quelles conséquences
elles eurent pour des peuples autochtones victimes d’exactions et de crimes
abominables. Ces crimes ne furent pas commis par les Français ordinaires mais
par des armées organisées au service d’une idéologie raciste et conquérante.
Mais attention aux anachronismes : Jules ferry était un colonialiste
forcené qui voulait apporter la civilisation aux sauvages ! Qui penserait
comme cela aujourd’hui ?
Du capitaine de pédalo au corbillard
Jean-Luc Mélenchon
avait glosé « sur le capitaine de pédalo » qu’était, selon lui François
Hollande et l’image avait fait florès. Amateur de métaphore notable, le chef de
la France insoumise affirme aujourd’hui qu’il ne montera pas à bord du
corbillard symbolisé par le mouvement de ceux qui soutiennent Benoît Hamon.
Dans les sondages, Hamon se situe à 16 % des intentions de vote et Mélenchon à
12 %. Le rapport d’avant la primaire de la gauche est plus qu’inversé puisqu’il
donnait Mélenchon à 14-15 % et le candidat PS à 5, 6%. Certes, on n’ignore pas
ce que valent des sondages faits deux mois avant le premier tour. Quand on sait
que 50 % des électeurs de la primaire de droite ont choisi Fillon quatre jours
avant le premier tour de ladite primaire, on doit se montrer circonspects et
prudents. Tout de même, On ne voit pas pourquoi Benoît Hamon devrait s’effondrer
au point de n’être plus qu’un figurant. Déjà, l’hémorragie de parlementaires PS
vers Macron tant promise et tant redoutée à gauche n’a pas eu lieu et seuls
quelques députés et sénateurs aigris (dont une majorité de ne se représentera
pas) franchiront le rubicon. Localement, le député Loncle pourrait bien en être.
Alors Jean-Luc Mélenchon s’obstinera, poursuivra sa mission impossible et
obtiendra un beau succès d’estime. Jusqu’à la prochaine fois.
L’andropause est-elle un naufrage ?
La prochaine
fois ce sera en 2022. Et si j’en juge par le message que m’a adressé un lecteur
(1) de ce blog, mécontent d’une remarque le concernant, M. Mélenchon aura 70
ans et pourrait bien être victime de l’andropause dont mon correspondant considère
qu’il s’agit d’un naufrage. Un naufrage testiculaire, sans doute, qui n’affecte
pas — normalement — les cellules cérébrales. Certes, cet éminent élu local n’a que
la cinquantaine. Lui aussi connaîtra le poids des ans. Aurait-il tort d’insulter
l’avenir ?
A mon tour donc
de lui transmettre un message. Un citoyen lambda indépendant des puissances d’argent
et des lobbies, autonome par rapport à toutes les forces politiques, n’ayant
aucunement l’intention de concourir pour obtenir un mandat, a parfaitement le
droit de commenter les engagements, les déclarations, les positions de ceux qui
se présentent devant les électeurs. Cela a un nom : cela s’appelle la démocratie.
Et tant que les lois de ce pays permettront aux hommes et aux femmes de bénéficier
de la liberté d’expression, j’avoue que j’en userai sans modération.
(1) Je tais
son nom par respect pour ses mandats et la confiance que lui ont accordée les électeurs
de sa commune et de son canton.
Bernard Frau « trompé et abusé »
Bernard Frau a
été touché au cœur par mon récent billet sur ses pérégrinations politiciennes.
Dans une réponse rendue publique sur le site de Mediapart mêlant méchanceté et
acrimonie, le candidat à la candidature de la France insoumise dans la
circonscription de Louviers reconnaît « qu’il a longtemps été abusé et trompé »
avant de devenir ce qu’il est aujourd’hui, un révolutionnaire ! Dans cet
aveu explicite tout est dit : Génération écologie : abusé ! PS :
trompé ! Pasqua-de-Villers : abusé ! MODEM : trompé ! France
insoumise : il est trop tôt pour répondre à la question. Attendons les
prochains développements.
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