26 novembre 2016

839 logements d'ores et déjà raccordables à la fibre optique à Louviers


les Lovériens n'attendent qu'une chose : être raccordables à la fibre optique. (photo JCH)
Dans le cadre d’un accord passé entre l’Etat et certains opérateurs, la ville de Louviers fait actuellement l’objet de travaux de raccordement à la fibre optique. Hier soir, dans la salle Pierre Mendès France, en présente d’un public venu nombreux (notre photo) la société Orange présentait le rythme des raccordements individuels et collectifs des lots numéros 1 et 2. Cette société a en effet été choisie pour réaliser les travaux alors qu’à Evreux, par exemple, c’est SFR (avec Orange) qui est l’opérateur principal.

En compagnie de François-Xavier Priollaud, maire, Nicolas Loqué, directeur des relations avec les collectivités locales pour l’opérateur Orange, a développé les avantages de la fibre optique dont les capacités de débit sont sans commune mesure avec le fil cuivre. Il suffit de se rendre sur le site internet d’Orange pour découvrir ses capacités : 500 mégabits descendant et 200 mégabits montant au minimum. Autrement dit, avec la fibre optique, plus de problèmes de téléchargement d’images, de vidéos, de films…

Évidemment, une fois les travaux réalisés dans les rues de Louviers (avec armoires pour 350 logements) et boites de dérivation (PMZ) pour relier les immeubles ou logements individuels, il faudra des liaisons par opérateurs jusqu’aux habitations. Sur le papier et avec Orange il en coûterait 149 euros…sauf offres commerciales des différents opérateurs. Ainsi Orange pratiquera la gratuité des branchements de la rue à l’habitation pendant plusieurs mois. On n’est jamais mieux servi que par soi-même.

Parmi les nombreuses questions posées par le public, l’information sur les dates de raccordement a dominé. Les habitants des Monts et de la Haye-le-Comte Louviers, par exemple, ne veulent pas être les oubliés, eux qui souffrent d’une liaison ADSL à débit réduit compte tenu de leur éloignement géographique. Le maire a souligné, cependant, qu’il avait émis des vœux mais que l’opérateur privé était libre de déterminer, à la fois pour des raisons techniques et commerciales, le rythme des travaux et leur localisation. Je publierai, quand elle sera accessible la carte des lots 1 et 2 sachant que la société Orange s’est engagée vis-à-vis de l’Etat à raccorder 100 % des logements de Louviers en 2020 année de fin des travaux.

Nicolas Loqué, à gauche, discute avec le maire de Louviers.
« Notre intérêt — et celui de la ville — est, bien sûr, de raccorder le plus possible de logements à la fibre optique, a déclaré Nicolas Loqué. Nous sommes en avance dans notre programme de travaux, nous allons donc poursuivre sur notre lancée. » Si souci technique il y a il serait dû aux liaisons aériennes dépendantes du réseau ERDF…

Je conseille donc à mes lecteurs(trices) de consulter les sites internet d’Orange pour mieux connaître les détails de ce programme de travaux intéressants pour les sociétés privées et les agences immobilières. La fibre optique n’est-il pas un atout supplémentaire indéniable pour réussir les transactions ? Enfin, et c’est à souligner, pas un centime d’argent public n’est engagé dans ces travaux, Orange supportant 100 % des investissements.

« Ceux qui tiennent à notre sécurité sociale ne voteront pas pour François Fillon » par André Grimaldi, professeur émérite


 Ce texte est paru sur le site du Huffington Post : 

« Fillon et Juppé annoncent qu'ils veulent abolir le tiers payant instauré par Marisol Touraine et qui avait suscité l'hostilité de l'ensemble des syndicats de médecins libéraux. Tous les deux s'engagent à respecter les principes de la charte de la médecine libérale adoptés 1927 dont le paiement direct au médecin et la liberté totale d'installation (y compris donc dans les bassins de vie sur-dotés en médecins et y compris pour les médecins s'installant en secteur 2 comportant un droit aux dépassements d'honoraires). Tous deux, pour réduire la place coûteuse de l'hôpital, veulent renforcer celle des médecins généralistes traitants dans la prise en charge des personnes atteintes de maladies chroniques et dans la permanence des soins. Tous les deux veulent réduire l'aide médicale d'Etat (AME) pour les malades sans ressource et sans papier. Enfin tous les deux sont hostiles à la PMA en dehors du traitement de l'infertilité et opposés à la GPA pour des raisons éthiques.

Mais ils divergent fortement sur deux sujets majeurs pour l'avenir de notre système de santé : la place de la Sécurité sociale dans le financement des soins et le statut de l'Hôpital public

Pour réduire les dépenses publiques de santé, François Fillon propose d'augmenter la dépense privée en transférant la prise en charge des soins courants (hors hospitalisation et affections graves) aux assurances complémentaires (mutuelles, instituts de prévoyance et compagnies d'assurance). Elles sont pourtant moins justes (la cotisation ne dépend pas ou peu des revenus et augmente avec l'âge et la charge de famille), moins égalitaires (le remboursement des soins dépend du niveau de la cotisation) et moins efficientes (les frais de gestion se situent autour de 20% du chiffre d'affaire pour les complémentaires contre 6% pour la Sécurité sociale). De plus François Fillon souhaite instaurer une « franchise médicale universelle fonction des revenus dans les limites d'un seuil et d'un plafond, le reste à payer étant pris en charge par les assurances complémentaires ». Voilà un remède énergique qui va tuer à coup sûr le malade ! Très vite en effet les personnes appartenant aux classes moyennes, bien portantes, ayant une bonne hygiène de vie et sans risque génétique connu, en auront assez de payer deux fois pour la santé : une fois la Sécurité sociale au titre de la solidarité avec les personnes ayant une maladie grave et avec les très pauvres, alors que l'Assurance maladie ne leur remboursera plus pratiquement aucun soin, et une deuxième fois leur assurance privée de plus en plus chère pour eux et leur famille. Ils en viendront logiquement à réclamer la fin du monopole de la Sécurité sociale. Et ce sera la fin du modèle solidaire mis en place en 1945 que beaucoup de pays nous envient. Les assurances privées complémentaires regroupées depuis 2004 dans l'UNOCAM, ayant en charge le financement des soins courants, auront toute latitude pour exiger l'organisation de filières de soins concurrentielles par conventionnement sélectif des médecins. Les médecins y perdront une part de leur indépendance et les patients une part de leur liberté. Le "libéralisme médical" cédera le pas à la liberté des assureurs, bien sûr régulée par l'Etat.
Alain Juppé, dans son document programme "agir pour la santé", s'engage "pour le prochain quinquennat à maintenir le niveau de prise en charge par l'Assurance maladie des dépenses de santé des Françaises et des Français" (soit en moyenne 76.5%). Pour cela il compte sur la "lutte contre les fraudes, sur une réduction du coût de fonctionnement de l'assurance maladie obligatoire" et sur "la tolérance zéro pour les actes inutiles ou redondants qui ne sont pas sans danger pour la santé et coûtent extrêmement cher à l'assurance maladie". "La clé" dit-il "c'est la poursuite déterminée de la pertinence des soins ...par des dispositifs d'évaluation élaborés avec les professionnels". Les bases de données de l'hôpital et de la Sécurité sociale complétées par la constitution d'une base de données spécifique pour la ville permettraient un pilotage médicalisé visant à réduire les disparités non justifiées des actes et des prescriptions . De plus à la question de savoir "s'il faut encourager financièrement les assurés à adopter une bonne hygiène de vie ?" Fillon répond, comme les assureurs, « Oui, les mesures incitatives sont un levier » et Juppé répond « Non, je suis hostile à des remboursements en fonction des comportements, c'est la porte ouverte à toutes les discriminations ».
Reste l'Hôpital public mis à mal d'une part par les conditions dans lesquelles y a été appliquée la Loi Aubry-Jospin sur les 35 heures et d'autre part par la loi HPST Bachelot-Fillon visant à faire fonctionner l'hôpital comme une entreprise commerciale.

L'un et l'autre veulent revenir sur les 35 heures : 39 tout de suite payés 37 pour Fillon et augmentation du temps de travail après négociations intégralement payée pour Juppé. Tous deux veulent réintroduire un ou deux jours de carence en cas d'arrêt de travail dans l'espoir de réduire l'absentéisme. Simple mesure symptomatique et non traitement étiologique. La cause du mal en effet a été la généralisation de la tarification à l'activité( T2A) dans le cadre d'un budget de plus en plus contraint entrainant automatiquement une baisse régulière des tarifs et une course sans fin à l'activité au détriment de la qualité. D'où la perte de sens et la démotivation. François Fillon dans la suite de la loi HPST propose de revenir à la convergence tarifaire entre l'hôpital public et les cliniques commerciales organisant une concurrence totalement déloyale. Logiquement il envisage de transformer progressivement l'hôpital public en établissement privé à but non lucratif (ESPIC). Ainsi comme dans une clinique commerciale, le directeur aura plus de liberté pour embaucher ou débaucher, pour faire varier la rémunération des professionnels en fonction de leur rentabilité, pour choisir les activités médicales jugées rentables (la chirurgie de l'obésité, la dialyse, l'opération de la vésicule ou des varices...) étant entendu que le but n'est pas de coûter moins cher à la Sécurité sociale mais au contraire d' "optimiser les recettes de l'établissement». Et puis l'avantage d'un ESPIC, c'est qu'il peut en cas de déficit être mis en faillite et racheté par la Générale de Santé. Alain Juppé veut également "donner plus d'autonomie budgétaire aux hôpitaux" mais il promet de "maintenir le statut de la fonction publique hospitalière et faire évoluer la tarification hospitalière" en développant non la concurrence mais la complémentarité entre le public et le privé. Il insiste : "Faire évoluer l'hôpital n'exige en rien de casser le statut de la fonction publique hospitalière".
Voilà pourquoi les personnes attachées à la Sécurité sociale et au Service public hospitalier ne devraient pas voter pas pour François Fillon.

André Grimaldi Professeur émérite, CHU Pitié Salpêtrière

25 novembre 2016

D'où vient cette haine des fonctionnaires ? C'est elle qui est inconvenante…


12 000 postes policiers supprimés sous « Sarkozy-Fillon » avec quel résultat !
La haine des fonctionnaires ! Il faut bien parler de haine quand un candidat propose de porter leur temps de travail de 35 à 39 heures en n’en payant que 37 ! Je sais bien qu’il est courant dans certaines boites privées de faire travailler les salariés sans les payer, notamment leurs heures supplémentaires (1). Mais il faudra expliquer aux infirmières, aux personnels administratifs des mairies, des départements, des régions, des préfectures, de la sécurité sociale, aux policiers, aux gendarmes, aux professeurs et maîtres, aux magistrats, aux gardiens de prison, aux militaires et tous ceux qui concourent à conserver un état fort et debout, qu’ils doivent travailler plusieurs heures gratis pour satisfaire les obsessions de M. Fillon !

Il y a pire. Non seulement le futur candidat de la droite veut cogner contre la fonction publique mais en plus, il veut en supprimer 500 000 postes alors que tant de professions sont dans la rue faute de moyens et que les consommateurs deviennent de plus en plus exigeants en termes de services publics…je passe, bien sûr, sur la volonté de la droite de calculer les retraites sur la base des 25 dernières années et non des six derniers mois ce qui serait, paraît-il, une mesure de justice.

A dire vrai, je m’interroge sur tous ces clichés concernant le service public. D’où vient cette aversion pour ceux et celles qui composent une fonction publique exemplaire dans le monde. C’est de la jalousie à l’état pure. Et si je précise que Fillon a menti en accusant des idéologues de fabriquer les programmes d’histoire de nos écoliers et collégiens (les remarques sur Clovis, Voltaire et Rousseau sont fausses) je me demande ce que le futur candidat de la droite ira inventer pour justifier ses propositions. Peut-être certains de mes lecteurs jugeront-ils mon billet inconvenant ? Ce n’est pas grave. Je ne pratique pas la langue de bois et le danger Fillon me semble si grand — n’en déplaise à ses supporteurs — qu’il va réussir à requinquer François Hollande ! Finalement, un Fillon sera peut-être un meilleur adversaire pour la gauche que ne l’aurait été Sarkozy. On aura tout vu.

(1) Une personne qui m’est proche vient de travailler 14 heures par jour pendant plus de trois semaines, sans jour de congé, avec 10 minutes pour déjeuner, sans qu’à aucun moment ses heures supplémentaires ne lui aient été payées…Si c’est cela le modernisme !

24 novembre 2016

Avec François Fillon, les droits des femmes seront malmenés. L'IVG en danger ?


En découvrant les échanges entre députés de droite et de gauche, hier, avec des noms d’oiseaux volant de…la droite à la gauche, je me suis intéressé au sujet en discussion au sein de la Commission des affaires sociales.

Il s’y évoquait une proposition d’une députée socialiste visant à correctionnaliser les contre-vérités de certains sites Internet visant à dissuader les femmes et jeunes filles candidates à une IVG. Autrement dit la députée PS veut punir la publication d’arguments aussi fallacieux que mensongers pouvant conduire les femmes à des extrémités en tous genres et surtout à regretter leur IVG et à culpabiliser. Sans penser aux enfants non désirés qui porteront le poids de ce non choix toute leur vie.

Il se trouve qu’Alain Juppé met en cause François Fillon pour lequel l’accès à l’IVG n’est pas un droit fondamental (1) contrairement à un article de loi voté à une large majorité par le Parlement de notre pays. Fallait-il donc qu’un député de droite, filloniste, insulte un député socialiste favorable à la proposition de sa consœur ? « Qui c’est ce con ? » a déclaré l’honorable parlementaire pas si honorable que cela.

En tout état de cause, les positions de François Fillon ont, d’une manière générale cette semaine, été mises au jour et discutées un peu partout dans notre pays et dans la presse, comme si son programme n’avait été ni lu ni compris durant toutes les semaines précédant le premier tour de la primaire à droite. Je ne doute pas qu’Alain Juppé, ce soir lors du débat sur TF1 et France 2, et dorénavant challenger, ne se privera pas pour demander et exiger des réponses aux questions que bien des Français se posent sur l’attitude et le programme d’un Fillon qui, jusqu’à maintenant, avait la réputation d’avancer masqué. Poutine et la Russie, les lois sociétales, Bachar Al Assad, l’intégrisme religieux (pas seulement musulman) la proportionnelle, l’ISF, les 48 heures…les deux points de TVA, les 500 000 fonctionnaires passés à la trappe. Les Français veulent savoir !

(1) François Fillon s’était opposé à la loi sur l’IVG. Cette déclaration a été rendue publique en son temps.

23 novembre 2016

Le programme de Fillon : « que du brutal ! »


Les plus désespérés sont les chants les plus beaux. 
Qu’ils sont nombreux et ridicules tous ces Wauquiez, Ciotti, Le Maire, Poisson et compagnie, qui courent au secours de la victoire d’un Fillon devenu ami-ami de Sarkozy entre les deux tours de la primaire de la droite et du centre. Vive la sincérité de ces soldats de la dernière heure ! Ils rejoignent les rangs des futurs ministrables et des privilégiés tant dénoncés par les opposants du soi disant système…auquel ils appartiennent.
Je préfère le courage d’une NKM ou même d'un Copé soutenant Juppé tout en sachant que la défaite est au bout d’un combat désespéré mais noble. Qu’importe d’ailleurs ces détails devenus aussi subalternes que sordides puisque la Gauche candidate à la présidentielle aura face à elle une candidate d’extrême-droite et sans doute un candidat de la droite-extrême.

Car il faut lire le programme de Fillon. « C’est du brutal » comme dirait Michel Audiard. Il faut le lire avec attention pour savoir à quelle sauce, si Fillon était élu président de la République, les Français modestes et ceux des classes moyennes seraient mangés. Rappelons, tout d’abord qu’entre deux candidats, l’un de gauche, l’autre du Front national, Fillon choisirait « le plus sincère. »  Ce n’est pas le ni-ni de Sarkozy, c’est franchement un appel à accepter de voter pour Le Pen et ses sbires ! Pas étonnant que Bompard et Chauprade, la galaxie identitaire quoi, les intégristes de « Sens commun » proposent de donner leurs suffrages à l’ancien maire de Sablé-sur-Sarthe ! Pas étonnant que Fillon ait voté avec régularité contre le PACS, l’IVG, le mariage pour tous, toutes mesures de progrès sociétal qu’il veut, peu ou prou, remettre en cause.

Sur le plan économique et social c’est du lourd : 48 heures de travail par semaine, deux points de TVA en plus pour bien essorer les consommateurs au bénéfice des PME-PMI, suppression de l’ISF (ben voyons !) et de 500 000 postes de fonctionnaires, ces pelés, ces galeux, ces fainéants…et en plus ils ont un emploi à vie ces salauds ! Avec Fillon, fini de rire : « je passe par dessus la tête des syndicats et même du Parlement puisque je gouverne par ordonnances. » Un vrai cauchemar pour les démocrates, ce Fillon.

Qu’on se rassure. La primaire de la droite a attiré quatre millions de votants dont 15 % d’électeurs de gauche. Les retraités et les CSP + ne seront pas les seuls à se rendre aux urnes en mai prochain. Si Fillon est élu, il aura face à lui — du moins doit-on l’espérer — un ou plusieurs candidats de gauche dont les objectifs essentiels seront de sauver notre modèle social et de préserver l’intégrité de notre démocratie. Il n’y aurait rien de pire que de placer à la tête de la France un mini-trump voire une Thatcher en pantalon qui s’empresserait d’aller baiser les babouches de Poutine au Kremlin et remettre Bachar Al Assad au centre du jeu syrien. Oui, je vous le dis, lisez le programme de Fillon : affolant !


22 novembre 2016

Quatre-vingts ans après, que reste-t-il du Front populaire ?

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Dans la cour de l'usine Jeuffrain à Louviers pendant les grèves de 1936.
La prochaine conférence de la SED (société d’études diverses) aura lieu le samedi 10 décembre, à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France, à l’Hôtel de Ville de Louviers. L’invité, Monsieur Éric Lafon, directeur scientifique du Musée de l’histoire vivante de Montreuil, abordera un sujet d’actualité, en cette année qui marque le 80ème anniversaire de 1936 : « Que reste-t-il du Front populaire ? »

Qu’en reste-t-il en effet ? Des photographies d’abord : celles des congés payés, d’un couple sur un tandem aux Sables-d’Olonne, d’usines en grève et occupées, d’hommes et de femmes dansant dans leurs usines, de poings levés par des ouvriers portant une casquette. Il reste aussi des mots d’ordre comme « Pain, paix et liberté », « Le fascisme ne passera pas ». Dans la mémoire collective, demeurent encore les congés payés (15 jours, à l’époque), plus que la diminution du travail hebdomadaire à 40 heures ou le relèvement des salaires, des personnalités comme Léon Blum et Léo Lagrange, moins souvent Maurice Thorez ou Jean Zay. 
On se souvient encore de la nomination de trois femmes au gouvernement, mais sans les identifier par leur nom (Suzanne Lacore, Cécile Brunschvicg, Irène Joliot-Curie). L’opinion publique évoque aussi parfois les échecs (la politique économique), les déceptions, vis-à-vis du droit de vote des femmes ou de la question coloniale, voire ce que certains considèrent comme des trahisons (l’Espagne, Munich). Les mémoires individuelles et les mémoires collectives retiennent ce qu’elles veulent, souvent loin du point de vue de l’historien. Le propos du conférencier sera de livrer une approche historique de l’événement « Front populaire » dans sa complexité, en remettant en cause les mythes et en rejetant les accusations infondées. 
(Communiqué de la SED)

21 novembre 2016

La primaire à droite : deux grands perdants avec Bruno Le Maire, laminé, et Nicolas Sarkozy, éliminé

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On va dépouiller les bulletins dans le bureau du centre-ville. (photo JCH)
L’écrasante défaite de Bruno Le Maire, lors de la primaire de la droite (2,4 % des voix en France 10 % dans l’Eure et 6 % à Louviers) et du centre va forcément rejaillir sur ceux et celles qui, localement, l’ont soutenu. Je pense à Sébastien Lecornu, le jeune vieux, président du conseil départemental et éminent directeur de campagne à Hervé Morin, président de la région Normandie, à Nicole Duranton, sénatrice au visage marqué sur les écrans dimanche soir, à François-Xavier Priollaud, maire de Louviers, dont la candidature aux législatives — si elle se produit — sera empreinte de ce soutien inconséquent et bien mal anticipé.

Finalement, le renouveau ce ne sera pas "Bruno" ! Alors qu’il avait juré ses grands Dieux « qu’il ne soutiendrait aucun candidat au second tour », le voilà qu’il court après la victoire de François Fillon et après les places, hypothétiques qui iraient avec. S’agissant de renouveau, M. Le Maire devrait peut-être commencer par tenir parole et par respecter des engagements qu’il voulait solennels devant ses partisans. En violant son serment, Le Maire n’est plus que ce qu’il est.

(photo JCH)
Si je suis ravi de l’élimination de Nicolas Sarkozy — il devra tôt ou tard faire face à ses juges « judiciaires » — je suis surtout satisfait de la claque reçue par Bruno Le Maire. Cet homme a trop bien caché son jeu. Sous des allures faussement juvéniles, il a usé de toutes les vieilles recettes de la politique politicienne. Énarque, il a déclaré monter en flèche contre le système qui l’a placé là où il est. Leader dans l’Eure de l’ex-UMP, il s’affirme encore comme celui qui ne veut voir qu’une tête. Il est autoritaire voire autocrate et au Département, Lecornu lui emboîte le pas. Son programme est ultra-libéral qu’il s’agisse de l’économie, du social (M. Lecornu fait du Wauquiez) ou du sociétal même s’il ne va pas aussi loin à droite que François Fillon.

A l’évidence, celui qui avait récolté 30 % des voix lors de sa candidature à la présidence de l’ex-UMP, subit un sévère coup d’arrêt dans sa marche vers le pouvoir. Qu’il se rassure, toutefois, Fillon ferait de lui l’un de ses « collaborateurs » dans un éventuel futur gouvernement de la droite puisque du centre, il ne semble plus être question même si le pauvre Hervé Morin a misé sa faible crédibilité en apportant son appui à Le Maire.

Alain Juppé, loin derrière François Fillon, est mal parti pour défendre les couleurs de la droite et du centre. Les sondeurs peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Et les électeurs de gauche compter les points.

20 novembre 2016

Paul Tourenne, le dernier des frères Jacques, est mort hier à l'âge de 93 ans


(photo Jean-Charles Houel)
Les «Frères Jacques» alliaient chanson et comédie. Leur tenue de scène, collants noirs, justaucorps de couleurs différentes gants et chapeaux haut-de-forme, a grandement contribué à leur notoriété. Ils avaient remporté le Grand Prix du Disque en 1950, avec la chanson «L’Inventaire». A leur répertoire, il y avait Boris Vian mais aussi des chansons paillardes ou des parodies de musique classique («La Truite», de Franz Schubert).
En 1976, ils donnent leur 7 000e récital. Trois ans plus tard, ils entament une tournée d’adieux qui s’achèvera en 1983.
François Soubeyran est mort le 21 octobre 2002, André Bellec est décédé le 3 octobre 2008 et son frère Georges s’est éteint le 13 décembre 2012. Paul Tourenne, le dernier des quatre « frères » est décédé hier. Il avait 93 ans. Ils étaient venus chanter à Louviers dans les années quatre-vingt. J'avais donc eu l'occasion de les interviewer et d'apprécier leur répertoire ainsi que leur talent. 
(avec AFP)

Christian Bollée à toute volée ou l'histoire de la cloche


Christian Bollée.
Une histoire de la cloche par un descendant de fondeur, lui-même fondeur dans sa jeunesse (1). Tel est le sujet que proposait la Société d’études diverses, ce samedi, en présence d’une assemblée curieuse non par sa composition mais par sa soif de connaissance.
L’invité, Christian Bollée, Lovérien depuis une petite dizaine d’années et membre de l’association du Clos Saint-Lubin, co-organisatrice de la conférence, connaît l’histoire de la cloche comme personne. Cet idiophone, de terre et d’airain, comme il s’est plu à le souligner, a accompagné les hommes dans leurs pratiques civiles ou religieuses depuis des siècles. Chacun connaît le sens des mots : glas, tocsin, volée, angélus…autant de prétextes à faire tinter cet instrument niché dans les campaniles ou les clochers de nos églises.
Christian Bollée ne se contente pas de célébrer le rôle social et collectif de la cloche celui qui appelle à la prière, donne les heures, alerte en cas de danger ou célèbre la fin des guerres. Il nous fait pénétrer dans ce monde toujours merveilleux de l’artisan, à la fois chimiste, mathématicien, physicien, charpentier…puisqu’une cloche est le produit de bien des savoirs. Du moule au produit fini, du mélange de cuivre et d’étain (les cloches sont en bronze) au premier son de la voix du bourdon ou du carillon, rien n’échappe à la narration d’une passion qu’on entend mais qu’on ne voit jamais…
Je passe sur les subtilités techniques, les épaisseurs et les bords par exemple, pour ne retenir que les questions d’auditeurs avertis, désireux de mieux comprendre la nature d’un instrument si présent dans nombre d’expressions imagées. En conséquence de quoi, nous ne sonnerons pas les cloches à M. Bollée, que la SED accueille à toute volée.
(1) La fonderie Bollée existe toujours. A l'origine, elle avait son siège au Mans et Orléans.