11 novembre 2016

A l'Arsenal de Val-de-Reuil : en attendant Maguy…


Après l’élection de Trump aux Etats-Unis avec ses conséquences non mesurables aujourd’hui mais porteuses de forte inquiétude, rien de tel qu’un très beau et très bon spectacle de danse pour vous remettre les idées à l’endroit. Et vous réconcilier avec la vie. Par chance, Dominique Boivin, co-programmateur de l’Arsenal de Val-de-Reuil, avait invité Maguy Marin et ses danseurs(seuses) à « jouer » « May B » jeudi soir.
Devant une salle comble, à la fois jeune (pas seulement) et enthousiaste, les dix interprètes de cette pièce jouée pour la première fois dans les années quatre-vingt et sans cesse remise à l’affiche au fil des décennies ont mis tout leur art au service d’une œuvre inspirée de Samuel Beckett…dont on connaît le minimalisme, le poids des silences et le sens de l’absurde.
Et comme Maguy Marin avait fait l’heureux choix d’être présente à Val-de-Reuil, elle ne se fit pas prier pour répondre à quelques questions du public autour d’une pièce accueillie avec réticence à sa sortie et devenue un chef d’œuvre au fil des années et d’une meilleure compréhension de sa démarche.
Rien n’échappe à ses tourments et à sa joie de vivre. La danse possède cette capacité merveilleuse de faire parler les corps mieux qu’un langage abstrait. En une heure trente, tout passe à la moulinette de l’expression : sexe, mort, naissance, voyage, imagination, collectif, individu, musique, lumière, cris et chuchotements. Une inoubliable panoplie de sentiments et de signes…
C’est peu dire que le public a aimé. Un triomphe. Il a ovationné les dix hommes et femmes du moment, tant d’interprètes étant passés sur les plateaux année après année. Interrogée par un spectateur sur les changements apportés au fil du temps, Maguy Marin a simplement répondu : « aucun ». Les œuvres classiques sont décidément éternelles.

10 novembre 2016

Vladimir Poutine a-t-il favorisé l'élection de Donald Trump par une manipulation façon KGB ?


En scrutant avec attention les réseaux sociaux américains, je suis frappé de voir avec quelle frénésie, nombre de supporteurs de Donald Trump remercient et félicitent Julian Assange, l’un des créateurs de Wikileaks, pour le soutien qu’il a apporté à la campagne du nouveau président américain. Ils en font même le vainqueur de cette opération-manipulation.

Le site d’informations soi-disant « libre » a, en effet, publié pendant de longues semaines, des mails piratés provenant de la boite du directeur de campagne d’Hillary Clinton (et d’ailleurs) rendant publiques des communications internes au parti démocrate. Il est maintenant acquis que des hackers russes sont à l’origine du piratage et que Vladimir Poutine pourrait être le principal manipulateur de cette grande opération dont les services secrets russes ont le secret. L'ancien responsable du KGB qu'est Poutine sait tout des moyens d'affaiblir un adversaire quand il ne s'agit pas de le faire disparaître.

Si tel était le cas, il serait ainsi acquis que le président russe a joué un rôle considérable dans l’élection de Donald Trump en créant une image détestable de la candidate démocrate qui, par bien des aspects, malheureusement, n’est pas des plus sympathique. Hillary Clinton a bien tenté de s’avancer sur cette piste russe mais le bruit de fond n’a jamais imprimé ni auprès de la presse ni auprès des électeurs pour lesquelles elle demeure malhonnête.

Plutôt que de publier des communiqués laconiques contradictoires à quelques jours du scrutin, le directeur du FBI aurait peut-être du enquêter (il n’est jamais trop tard) sur les liens potentiels entre Poutine et l’équipe de campagne de Donald Trump. Celui qui, par avance, avait annoncé qu’il contesterait le résultat de l’élection s’il perdait, a peut-être bénéficié d’une campagne d’intoxication ayant contribué à la défaite d’Hillary Clinton. Qu’on me comprenne bien. Je suis loin d’être un supporteur aveugle et béat de l’ancienne secrétaire d’Etat de Barack Obama. Son amour immodéré de l’argent et de Wall Street, les liens de la fondation Clinton avec les milieux bancaires ne laissant pas de m’inquiéter. Mais, tous comptes faits, ne valait-il pas mieux élire une candidate expérimentée à la tête de la première puissance mondiale plutôt qu’un « raciste, xénophobe, homophobe » dont on ne sait pas grand chose du programme ni de ses capacités et compétences à remplir la fonction.

9 novembre 2016

1,5 million de visiteurs sur le village du Vendée globe


Beaucoup de monde le long du chenal. (photo GH)
1,5 million de visiteurs sur le Village du Vendée Globe, soit plus de 300 000 visiteurs lors de de la première semaine, 380 000 en deuxième semaine, puis 450 000 en semaine 3 et 350 000 pour le seul jour du départ. Le Village Officiel du Vendée Globe à Port-Olonna a donc pulvérisé tous les scores des éditions précédentes. Yves Auvinet, Président du Vendée Globe et du Conseil Départemental de la Vendée, a livré aujourd'hui ces chiffres qui illustrent s'il en était besoin, l'énorme succès populaire et médiatique (près de 1500 journalistes présents) qu'a rencontré le départ du 8ème Vendée Globe.

Yves Auvinet : "Près de 1,5 million de visiteurs se sont déplacés sur le Village aux Sables d'Olonne durant les trois semaines et le jour de départ. C'est un nouveau record d'affluence qui conforte la position du Vendée Globe comme événement populaire et médiatique de tout premier plan. Ce très bon résultat de fréquentation est lié bien sur à la présence des 29 magnifiques monocoques et à la disponibilité de leurs skippers, mais aussi à la qualité des nombreuses animations et expositions présentées sur le Village. Sans oublier une météo estivale dont a bénéficié la Vendée durant les trois semaines. Ce résultat est de bon augure pour la suite de l'événement et nous promet une belle mobilisation pour l'arrivée des marins ".
Tous les moyens sont bons pour mieux suivre la sortie des skippers et de leurs bateaux à Port Olonna. (photo GH)
 

8 novembre 2016

Nicolas Sarkozy : « je suis frit » !


Nicolas Sarkozy est-il frit ? Pas tant en termes de votes à la primaire de la droite et du centre (droit) mais plutôt en termes culinaires. On sait que l’ancien président aime marcher sur les brisées du Front national et pratique facilement un anti-islam primaire. Alors que les menus de substitution existent dans les cantines scolaires de France et de Navarre depuis des décennies (deux ou trois) Sarkozy a voulu faire le malin en réactivant une stigmatisation d’un autre âge.

Sa dernière recette est fameuse : « les enfants qui ne mangent pas de porc ont une solution. Ils peuvent demander deux portions de frites. » Alors qu’il est simplissime de proposer aux enfants ne mangeant pas de porc (les musulmans et les juifs) des cuisses de poulet ou de toute autre volaille, voire du mouton, Sarkozy se braque pour priver ces enfants de viande et donc de repas équilibré.

Il est pour le moins stupide de proposer une double ration de pommes de terre frites quand par ailleurs, le respect des croyances et des habitudes culturelles, surtout, est simple comme bonjour à prendre en compte. Je sais bien que 20 % des Français sont favorables à un régime autoritaire et que la tyrannie ne leur fait pas peur ! De là à imposer des menus types dans les cantines scolaires, voilà bien une responsabilité de maire et pas de président de la République sauf s’il veut se faire du gras électoral a peu de frais. D’ailleurs, rien ne prouve que l’accompagnement des viandes soit systématiquement des frites…il arrive que les économes scolaires proposent des légumes verts, bien meilleurs pour la santé.

Quelques images souvenirs du départ du Vendée Globe

Vu du ponton d'amarrage des Imoca 60 pieds. (photo JCH)
Certains ont besoin d'un peu de pensée magique. (photo JCH)
L'inévitable Marité. (photo JCH)

Certains lecteurs de ce blog m'ont demandé de publier quelques images souvenirs du départ du Vendée Globe. Je cède volontiers à leur désir sachant que la course durera trois mois (voire plus) et que j'aurai donc l'occasion de distiller d'autres images en fonction de l'actualité sportive brûlante.

7 novembre 2016

Le Vendée globe ? Une des rares aventures humaines qui soient dignes d'être vécues…et partagées


La ville de Louviers a contribué au projet Imagine. (photo Jean-Charles Houel)
Une fois n’est pas coutume. J’ai décidé, cette année, de m’intéresser au Vendée Globe, la course autour du monde sans escale et sans assistance. Je me suis donc rendu aux Sables d’Olonnes ce weekend pour approcher de près les 29 skippers et suivre leur départ en compagnie de quelques centaines (!) de confrères des presses écrite, radiodiffusée et télévisée.
Je l’avoue, j’ai été bluffé par un contexte magique, magnifique. Car faire le tour du monde en trois mois (voire un peu plus) soit près de 50 000 kilomètres, en passant par les fameux caps (Bonne espérance, Lewin, Horn) seul à bord et face aux éléments, relève de l’exploit individuel et collectif (n’oublions pas les équipes). La foule des amateurs, curieux, badauds, ne s’y est pas trompée puisque plus d’1,5 million de personnes a visité le village ou assisté au départ des aventuriers en bordure du chenal ou des plages. Mais la course au large a ses lois et dès hier, la troupe n’a pas chômé.
Ce matin, la grande émotion de l'énorme foule du chenal et celle du départ autour du monde sont déjà dans le sillage. Pas de round d'observation, c'est à fond que les vingt-huit solitaires en course vivent leur première nuit de mer. L'Espagnol Didac Costa n'est en effet pas encore reparti des Sables d’Olonne, où il est revenu hier pour tenter de réparer une avarie électrique consécutive à une fuite de ballast. Sur l'eau, au milieu du golfe de Gascogne, les grands favoris ne se font pas prier pour allonger la foulée, atteignant des vitesses parfois supérieures à 20 nœuds. Les leaders ne sont plus qu'à une grosse centaine de milles du cap Finisterre qu'ils devraient doubler dès ce midi, en passant probablement entre la côte espagnole et le "rail", dispositif de séparation du trafic, qui leur est interdit.

Armel Le Cléac’h leader
Tous les bateaux neufs à foils - à l'exception du No Way Back de Pieter Heerema - sont aux avant-postes, dans un vent de secteur nord d'environ 20 noeuds qui s'avère relativement instable en force et en direction et oblige à des changements de voile et interdit le moindre sommeil, comme l'explique Kito de Pavant, seul skipper qui a pu être joint ce matin (lire ci-dessous). Un trio de tête s'est légèrement détaché, composé - dans l'ordre - de Armel Le Cléac'h (Banque Populaire), Jean-Pierre Dick (St Michel-Virbac) et Alex Thomson (Hugo Boss), qui se tiennent en moins de 3 milles. Quelques bateaux à dérives droites tiennent bien le choc, comme ceux de Vincent Riou (PRB), Paul Meilhat (SMA) et Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir). Mais il y a déjà des écarts relativement importants avec les deuxième et troisième parties de la flotte, la moitié des concurrents accusant déjà plus d'une cinquantaine de milles de retard sur le trio des leaders. Rien de dramatique tant la route est longue, mais une première indication : le rythme de ce huitième Vendée Globe s'annonce déjà très élevé.

Ils ont dit

Kito de Pavant (Bastide Otio)
Kito de Pavant. (photo Jean-Charles Houel)
"La nuit a été dure, car j'ai eu une galère : mon solent (le J1) s'est déroulé dans le haut, a fait un noeud et j'ai du batailler pour réussir à l'affaler. J'ai perdu deux ou trois heures avec ça et je suis rincé… mais heureusement rien de grave. Le golfe de Gascogne n'est pas si simple car il y a de la mer et le vent de nord est instable en force et en direction, ce qui implique des réglages voire des changements de voile incessants. Là, je suis à 10 nœuds de vitesse, alors qu'il y a cinq minutes je marchais à 20 nœuds ! Il faut être dans le rythme, évacuer l'émotion du départ et surtout bien faire attention au bateau, car la moindre petite bêtise se paye cash. Je pense être au cap Finisterre en début d'après-midi."