21 octobre 2016

Au golf du Vaudreuil, Jean-Claude Forestier prépare la Ryder Cup à la façon…hôtelière


On coupe le ruban souvenir. (photo JCH)
La Ryder cup, l’un des événements sportifs et golfiques de renommée mondiale, se disputera en France en 2018 sur le parcours du golf national. Je rappelle que cette épreuve se dispute sur  trois jours et oppose les équipes américaine et européenne de golf composées, à quelques unités près, des meilleurs joueurs du monde. La France accueille pour la première fois cette épreuve d’où un engouement global de la part des golfeurs mais aussi des structures aptes à recevoir avec égard les milliers de visiteurs français ou étrangers passionnés…

C’est le cas du golf du Vaudreuil. Pris en mains il y a maintenant huit ans par Jean-Claude Forestier, ce parcours situé à 100 km de Paris et sur l’axe séquanien, a été progressivement doté d’un terrain très bien préparé et d’installations aussi pratiques qu’à la pointe des techniques modernes. Je ne lasserai pas mes lecteurs en évoquant la « golf court academy » où les amateurs de la petite balle blanche (ou rouge…) peuvent travailler leur « petit » jeu, indispensable pour éviter l’inflation sur leur carte de score.

Jean-Claude Forestier répond aux journalistes. (photo JCH)
Ce n’est pas tout. Jean-Claude Forestier, acteur persévérant et doté d’une vision à long terme, vient non seulement de renforcer l’équipe de formation et d’enseignement (1) mais en plus il tient à ce que l’ensemble des équipements du golf se situent à la hauteur de ses espérances. Avouons le, l’hôtel du golf faisait jusqu’à maintenant un peu tache dans le paysage global. Alors Jean-Claude Forestier a pris le taureau par les cornes en engageant la rénovation-réhabilitation d’un hôtel devenu « le grand Slam » en hommage au grand Chelem golfique comprenant les principaux tournois majeurs de la planète golf.

Le résultat est stupéfiant. L’hôtel est devenu un lieu au décor subtil et serein, les huit chambres atteignent un niveau étoilé, le tout baignant dans une ambiance propice à l’amour du jeu de golf excellent pour tromper la mort comme dirait Jean d’Ormesson. Il y a plus. Grâce au concours de Christian Lambert, un journaliste honoraire à la plume aussi précise qu’instruite, les résidents ont la chance de connaître par le menu l'épopée de ceux qui ont marqué l’histoire d’un sport pratiqué par Jack Niklaus, Tiger Wood, Arnold Palmer, Tom Watson…et tant d’autres fervents serviteurs de ce sport passionnant.

Pour couper le ruban, hier, Jean-Claude Forestier avait souhaité être entouré par son épouse, Véronique, décoratrice émérite, Bernard Leroy, président de la CASE et maire du Vaudreuil, et par Richard Daniel Boisson, le sous-préfet des Andelys, homme de…terrain de golf en l’occurrence. L’avis unanime des invités venus nombreux flatte sans doute l’égo de M. Forestier. Il fait plus puisqu’il apporte à notre région un atout touristique indéniable, justement défendu par les équipes de l’agglomération Seine-Eure.

(1) Guillaume Biaugeaud et son épouse viennent de prendre en mains l'enseignement. Ces deux professionnels font des miracles. Et en golf on sait ce que cela veut dire.

L'obstination de François Hollande coûtera cher à la gauche dite de gouvernement


L’avis de tempête est annoncé et François Hollande perd le nord comme il perd ses soutiens les plus fidèles. Outre le fait que les membres des cabinets ministériels éprouvent le besoin de se recaser toutes affaires cessantes, on assiste, aujourd’hui, à une fuite des parlementaires et des militants. Que ces derniers en aient ras les chaussettes des promesses non tenues ou des virages à 180 degrés, on peut le comprendre. Mais que des députés socialistes non frondeurs rendent public leur désaccord avec la conduite du président de la République voilà qui est nouveau…et inquiétant. Le livre des journalistes du Monde aura donc fini le travail qu’Hollande lui-même avait commencé avec les péripéties Cahuzac, Trierweiler-Gayet, Macron et consorts.

François Loncle ne soutient plus François Hollande.
C’est nouveau, en effet, puisque le député de Louviers, François Loncle, a voté comme un seul homme toutes les lois proposées par Hollande ou les réformes constitutionnelles les plus scandaleuses comme la déchéance de la nationalité. Que François Loncle, député depuis 1981 et qui en a vu, des gouvernements, prenne la poudre d’escampette (1) montre bien à quel niveau de désarroi et d’inquiétude se situe sa réflexion. A sept mois des élections législatives, jamais le contexte n’a été aussi défavorable à la gauche dite de gouvernement, un terme bien impropre eu égard à l’amateurisme des dirigeants et à une fin de quinquennat plus qu’alarmante.

Inquiétant également parce que la Gauche se retrouvera bien dépourvue quand la bise sera venue. Malgré le changement climatique, l’hiver sera froid pour les socialistes comme il l’a été avant-hier pour Cécile Duflot balayée d’un revers de bulletin par M. Jadot et Mme Rivasi lors de la primaire des écologistes. Si, par malheur, Hollande se présente à la primaire de la gauche socialiste, je crains fort qu’il subisse la même humiliation que celle vécue douloureusement par son ancienne ministre du logement. S’il lui reste un peu de dignité, il vaudrait mieux que François Hollande n’entraîne pas dans sa chute les quelques troupes demeurées à ses côtés dans ce qui serait le plus grand ratage de sa gestion. Malheureusement, j’ai bien peur que l’homme soit un osbtiné.

J’ignore si le député de Louviers cherchera, de son côté, à conserver « Sa » circonscription comme il l’a déclaré récemment dans la presse. Quel que soit le cas de figure, la seule chance réelle de la conserver à gauche serait l’élection d’un président de gauche. Dans le cas contraire, avec l’élection à la présidence de la République de Juppé ou de Sarkozy ou d’un autre à droite, il y a fort à parier que cette circonscription, comme en 1993, tombera dans l’escarcelle de la droite ou du centre…droit, du pareil au même.

Il ne faut pas s’en réjouir. Je réitère ce que j’écrivais sur ce blog il y a quelques jours. Le programme économique de la droite fera mal aux classes modestes et moins modestes. Les annonces des Juppé, Sarkozy, Le Maire, Fillon, si elles deviennent des lois ou des ordonnances vont faire mal, très mal. Même s’il s’impose à tous, le suffrage universel peut parfois avoir des ratés. Triste constatation.

(1) Dans une interview à La Dépêche, le député de Louviers annonce qu’il ne signera pas l’appel en faveur de la candidature Hollande. Lors de la réunion du groupe PS de l’assemblée, mercredi, M. Loncle a souhaité évoquer le cas Hollande. Sans succès. Bruno Leroux, le président du groupe socialiste, ayant décidé de botter en touche.

16 octobre 2016

Quelques réflexions au débotté : quand Hollande se regarde pédaler…et se ramasse


Au Bourget Hollande aurait dû nous dire qu'il était l'adversaire de lui-même.
François Hollande et sa tentative d’autolyse
KO. François Hollande va mettre du temps à se relever, s’il se relève jamais, avant le 15 décembre prochain, date limite des dépôts de candidatures pour participer à la primaire de la Gauche. Dans leur livre, les journalistes du Monde, Fabrice Lhomme et Gérard Davet, rapportent les propos d’un homme visiblement « sûr de lui et dominateur » mais un homme victime de son surmoi et de ce qu’il considère comme une intelligence supérieure. Un président de la République doit-il être en même temps dans l’action et dans le commentaire de cette action, sans recul, sans prise de distance et surtout sans savoir quel sera le contexte global lors de la parution du livre en chantier sur plusieurs années ?
La réponse est évidemment non. Car nul, même le plus aguerri des hommes politiques, ne devrait accepter de se livrer sans tabou et sans précautions à deux journalistes d’investigation trop heureux d’enregistrer la formule qui fait mouche, qui déplaira aux magistrats accusés de lâcheté, remettra les footeux à leur place, les écologistes dans la marge, les frondeurs chez les idiots utiles. Que reste-t-il à Hollande ? Ce que Corneille faisait dire à Médée : « moi, moi, dis-je et c’est assez. »
Hollande est donc un homme seul victime de lui-même et de son apparent orgueil. Comment, dans ces conditions, pourrait-il concourir avec la moindre de chance de gagner la primaire de la gauche d’abord et la présidentielle ensuite ? Faut-il être surpris de la débandade de la gauche après ce quinquennat Hollande ? La gauche a tout perdu : municipales, cantonales, régionales (encore que…) européennes, comment pourrait-elle gagner l’élection qui détermine tout ou presque ? Il faut être sacrément inconscient ou tout simplement optimiste de nature pour croire que l’opinion publique changera d’avis en quelques semaines.
Le pire est que Hollande se livre maintenant à un rétropédalage à la Trump du genre « ce n’est pas moi, ces propos ne reflètent pas ma pensée…» Quelle tristesse. De même qu’on ne peut pas imaginer un général de Gaulle mis en examen, imagine-t-on un Mitterrand s’excusant d’avoir été imprudent ou maladroit ? Décidément, les supporteurs de Martine Aubry doivent se ronger les sangs en déplorant le plus formidable échec de ce président qui a même l’impudence d’assurer être « personnellement » contre la déchéance de nationalité quand il proposait de la constitutionnaliser pour complaire à Sarkozy. Quel gâchis ! Le coup de grâce vient d'ailleurs d’être donné par Ségolène Royal qui affirme maintenant que l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes n’est pas nécessaire. « Le projet n’ira pas au bout » a déclaré Hollande aux journalistes…Vive le référendum dont j’ai déjà souligné tous les inconvénients et les limites. J’aouterai : quel gâchis et quel bazar !

François-Xavier Priollaud mise sur un cheval d’avenir
François-Xavier Priollaud ira loin car il est malin. En soutenant Bruno Le Maire pour la primaire de la droite et du centre, il sait très bien que le député d’Evreux n’a aucune chance de la gagner. Mais il sait aussi qu’il faudra compter avec « Bruno » lors du prochain gouvernement (éventuel) de la droite. Car la primaire est aussi un examen de passage pour ceux et celles qui aspirent à gouverner la France et qui, en fonction de leurs idées et de leurs calculs, savent se placer à la corde. Ou au bon endroit.
Non seulement M. Priollaud aura de fortes chances de gagner la législative si le président de la République élu est de droite mais en plus il sera à même de jouer un rôle (lequel ?) auprès de son mentor eurois. S’il devient député, la loi sur le cumul — que défend âprement Bruno Le Maire — obligera FXP à abandonner son siège de maire de Louviers (il demeurera sans doute adjoint) et lui permettra de mettre en selle l’un de ses adjoints actuels. Le choix est large : Terlez, Jubert, Bidault…On n’a donc pas fini d’entendre parler de ce cadet de la droite dont je ne doute pas qu’il se ralliera à Juppé au second tour de novembre. 
Au fait, j’invite les électeurs(trices) de gauche a regarder de près le programme économique de l’ancien Premier ministre. Ça décoiffe ! Fin des 35 heures, baisse progressive des indemnités de chômage, diminution du nombre de fonctionnaires, baisse de la dépense publique, suppression de l’ISF…on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas lorsque l’éventuel futur président de la République demandera à sa majorité (éventuelle) de légiférer et d’imposer des mesures antisociales. Il sera toujours temps de descendre dans la rue et de battre le pavé mais il sera trop tard pour pleurer. Alors qui pour présider à gauche ? Pour l’instant, c’est la bouteille à l’encre.

Quand Johnson vantait le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne
Dans un article écrit (mais non publié) à l’occasion du référendum sur le Brexit, Boris Johnson, actuel ministre des affaires étrangères britanniques, a écrit que le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Europe « serait un bienfait pour l’Europe et le monde ». Et puis quelques jours après, changement de pied : L’ancien maire de Londres devenait l’un des principaux pourfendeurs du « remain ».
La seule explication tient en un mot : « la carrière ». Boris Johnson, faisant fi de ses convictions les plus profondes, a opté pour la sortie de l’UE en pensant que le maintien dans l’union serait majoritaire et qu’il se construirait une image solide à peu de frais. Mais l’arroseur arrosé est aujourd’hui bien marri. Tout simplement parce que le gouvernement britannique actuel a récupéré la patate chaude et qu’il est bien ennuyé pour faire face à la situation créée par la victoire du non.
En lisant le Gardian de ce matin, on découvre par ailleurs que le principal financier de la campagne de l’UKIP (avec Farage !) avait des comptes offshore à Gibraltar et dans les îles vierges. Révélé par les Panama Papers, ce fait démontre combien ces hommes politiques sont des affairistes beaucoup plus intéressés par l’argent que par des convictions idéologiques. Pour eux le Brexit est vécu comme un simple moyen de s’enrichir avec d’hypothétiques ouvertures au monde sans les règles de l’UE. Il n’empêche que ces nouveaux prophètes pourraient bien être des prophètes de malheur.