Une petite histoire d’élastique.
Mais une grave erreur d’un gros balourd. En présentant ses excuses publiques
sous forme de communiqué de presse, Michel Sapin réagit avec quelques semaines
de retard après qu’il a été pris en flagrant délit d’une forme de sexisme décidément
très prisée de certains politiques. Depuis l’affaire de la chambre 2806 du
Sofitel de New York et celle du Carlton du nord de la France, les gazettes nous
ont habitués à découvrir qu’il existe des hommes (le plus souvent) pour prêter
leurs gestes et leurs paroles à des actions méprisables.
A Davos, lieu béni des
hommes d’affaires et des politiques genre Macron, Michel Sapin, ministre des
finances de notre pays, n’a pu s’empêcher de « toucher le dos », comme il le
dit dans son communiqué, d’une journaliste courbée pour ramasser son stylo. En
réalité, la position de la jeune femme lui a permis de faire claquer l’élastique
de sa petite culotte, ce qu’il appelle « toucher le dos ». Joignant la parole
au geste, Sapin s’écria : « Mais qu’est ce que vous nous montrez là ?
» Et cela devant une vingtaine de journalistes témoins d’un geste pour le moins
indélicat voire machiste.
Mis en cause à plusieurs
reprises dans la presse, Michel Sapin n’avait jamais réagi se contentant de
contester ce geste qui, selon lui, « n’était ni agressif, ni sexiste. » Mais l’affaire
Baupin a changé le contexte et le paysage politique. Les partis sont appelés à
faire le ménage en leur sein et à veiller à ce que les parlementaires, les
journalistes, les assistantes femmes ne soient plus des objets de plaisanteries
graveleuses ou, pire, victimes d’actes que la loi condamne. Depuis quelques
années, le délit d’agressions sexuelles ou de harcèlement sexuel permet en effet aux
victimes de demander réparation et condamnation des auteurs. Le texte paru dans
Libération, il y a un an, sous la signature d’une quarantaine de journaliste
femmes intitulé « bas les pattes » invitait déjà certains politiciens à plus de
retenue et de dignité. Il faut croire qu’ils sont nombreux, les hommes de pouvoir,
à confondre séduction et…intromission.
En tout état de cause, le
communiqué de Michel Sapin démontre qu’il a compris (lui ou ses conseillers en
communication) que l’image d’un gouvernant — sauf s’il s’appelle Donald Trump ?
— peut pâtir durablement d’une conduite individuelle de Beauf. Si Cabu était
encore vivant, je ne doute pas qu’un dessin approprié, pour le coup, serait
paru dans Charlie Hebdo ou le Canard enchaîné nous montrant un Sapin s’excusant
d’avoir fait le grand saut en élastique…à quelques centimètres du sol…et sur le
dos d’une femme.
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