1 avril 2016

Le silence des agneaux fait un bruit infernal


Un peu de respect pour le bien-être animal
Choquantes ! Terriblement choquantes. Les images de ces agneaux étourdis maladroitement à coups de marteau, dépecés alors qu’ils bougent toujours, balancés comme de vulgaires déchets dans les files d’attente du découpage ont révulsé nombre de Français lesquels ont quelque raison d’avoir la sensibilité à fleur de peau. L’abattoir mis en cause, dans le sud de la France a dû fermer ses portes le temps d’une enquête approfondie permettant de comprendre pourquoi et comment, ces actes de cruautés sont possibles en France, en 2016.

Il ne faudrait pas non plus, taper seulement sur les lampistes mis à pied séance tenante. Que sait-on des employés filmés par caméra cachée au moment où ils accomplissent leur forfait ? Que sait-on de leurs conditions de travail, de leurs salaires, de la productivité qu’on attend d’eux ? Loin de moi l’idée d’absoudre les auteurs de ces actes barbares mais il convient de dépasser l’image pour tenter de comprendre comment des hommes « normaux » peuvent en arriver à de telles extrémités. Il importe de dénoncer les fautes mais il convient aussi d’en rechercher les causes et ne pas dire comme Manuel Valls sur un autre sujet : « tenter de comprendre c’est déjà chercher à excuser. »Non, c'est tout simplement une preuve d'intelligence.

J’ai ouï dire que des dizaines d’abattoirs de notre pays connaissaient les mêmes dérives et les mêmes excès. Les Français mangent de la viande, beaucoup de viande, et les escalopes ou les côtes d’agneau ne tombent pas du ciel. Il a fallu nourrir, engraisser des centaines de milliers d’ovins, de porcins, de bovins…pour remplir nos assiettes. Au prix payé aux producteurs — si j’en crois les responsables des syndicats agricoles — les éleveurs n’équilibrent pas leur budget. Et on voudrait que le bien-être animal fût respecté quand les hommes qui les produisent sont dans la dèche ? Bien sûr qu’il le faudrait et les services de l’Etat devraient y veiller par des contrôles permanents et des pratiques améliorées mais les moyens dont disposent les services vétérinaires ne le permettent pas.

Il s’agit d’une chaine de production et tous les maillons doivent, si je puis dire, être parfaitement…graissés. Si un échelon quelconque manque à ses devoirs et aux règlements édictés (il paraît qu’il y en a trop ? La faute à Bruxelles sans doute) C’est l’ensemble des professions qui pâtissent d’une image dégradée et dégradante.


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