10 avril 2016

J.L. Crémieux-Brilhac : de la défense de la République à la libération de la France

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Jean-Louis Crémieux-Brilhac
Jean-Louis Crémieux-Brilhac. Peut-être êtes-vous nombreux à ne pas connaître cet homme décédé récemment à l’âge de 98 ans et qui eut, au cours de sa longue vie, deux fidélités politiques : le général de Gaulle et Pierre Mendès France. Auprès du premier il fut actif et militant à Londres au sein des Forces françaises libres comme secrétaire à la propagande, aux côtés du second il fut l’un de ses conseillers les plus avisés et les plus écoutés. Son grand regret aura été que ces deux hommes d’état ne puissent travailler ensemble au bien commun.

L’Institut Mendès France organisait, mardi dernier à Paris, une séance d’hommage à Jean-Louis Crémieux-Brilhac après l’hommage national et le discours prononcé par François Hollande dans la cour des Invalides en avril 2015. Sous la présidence d’André Azoulay, le nouvel animateur de l’institut, des invités prestigieux tels que Pierre Nora, Robert Franck, Jean Pierre Azéma, Léone Nora, Eric Roussel notamment, ont souligné les qualités humaines et intellectuelles d’un homme de l’ombre dont la discrétion n’égalait que la force de l’engagement, l’un de ses mots préférés.

Ce fut aussi l’occasion de marquer la sortie de son dernier livre, paru de manière posthume, consacré à une lecture originale de la fin de la seconde guerre mondiale. Avec « l’Etrange victoire » (1) Jean-Louis Crémieux-Brilhac a souhaité rebondir après que Marc Bloch avait écrit « l’Etrange défaite » peu après les accords signés par Pétain et les Nazis. Dans ce livre « récit posthume de son aventure qui est autant celle d’une génération que celle de la France » Jean-Louis Crémieux-Brilhac, historien de la France libre, dresse l’état de notre pays sous la botte fasciste et met en valeur les hommes et les femmes dont l’attitude patriote a permis de laver l’honneur sali par les collaborationnistes. Jusqu’à la fin de sa vie, il a été un administrateur actif au sein de l’Institut Mendès France fidèle au sens de l'organisation et au besoin de l'information qui avait été les siens à la Documentation française qu'il contribua à inscrire dans le paysage démocratique de notre pays.

(1) « L’Etrange victoire », titre de Pierre Nora, collections Témoins Gallimard, 241 pages.

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