25 mars 2016

Le pouvoir devrait se souvenir de l'affaire Malik Oussekine


Malik Oussekine est mort lors d’une manifestation étudiante en décembre 1986 contre le projet de loi Devaquet. Ce jeune homme avait été frappé par un membre d’une équipe dite de voltigeurs autrement dit par des policiers circulant à moto. Les conséquences de ce drame furent à la hauteur de sa gravité. Le ministre démissionna et la loi fut retirée.

Le gouvernement actuel ferait bien de relire les événements d’aujourd’hui à l’aune de ceux de 1986. Trente ans, c’est insuffisant pour l’oubli et encore moins pour le pardon. Les violences policières d’hier dues à quelques brebis galeuses d’un commissariat du 19e arrondissement illustrent un goût pour la violence à la fois inutile et totalement contre-productif. La vidéo qui tourne en boucle sur les réseaux sociaux démontre que le jeune lycéen à terre ne présentait absolument aucun risque pour les policiers. Il n’était ni agressif ni armé et aurait donc dû être relevé sans autre forme de procès. Le violent coup de poing du policier, sujet à une enquête de la police des polices, est tout simplement aussi gratuit que stupide.

C’est navrant car le maintien de l’ordre relève de la responsabilité du pouvoir, il doit être, surtout quand ce pouvoir est de gauche, assumé avec intelligence et raison. Il appartient aux différents ministres en charge de la sécurité des personnes et des biens de veiller scrupuleusement au respect d’une éthique et d’une proportionnalité de la réponse aux exactions éventuelles. Les ordres donnés à la hiérarchie policière n’admettent pas d’à-peu-près ni de laisser aller. Après les drames qui ont endeuillé notre pays et l’élan confiant suscité à l’égard des courageuses forces de l’ordre, il est dommage qu’une bavure évidente ébrèche ces sentiments.

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