16 février 2016

Sarkozy n'est plus le chef…L'éclisse de Brétigny…Laurent Fabius met les pouces…


Il fallait bien qu’il s’y résolve. Laurent Fabius, en adressant une lettre de démission de président de la COP 21 à François Hollande, fait preuve une fois de plus, de discernement. Mais pourquoi, diantre, s’accrochait-il à cette présidence bénévole et peu durable puisqu’en octobre prochain, le Maroc prendra le relais de la France ? J’y vois deux raisons. La première est que Laurent Fabius s’est énormément investi pour que la COP21 de Paris soit un succès mondial. Malgré toutes les insuffisances, malgré les contraintes économiques, financières, démographiques de nombre de pays, le ministre des Affaires étrangères français a permis à notre pays de montrer une voie et d’ouvrir un chemin. Devenu (bientôt) président du Conseil constitutionnel, M. Fabius ne pouvait prendre le risque d’être accusé de conflit d’intérêts. La raison l’a donc emporté.
La seconde est, je le crois, plus personnelle. Le bras droit de Laurent Fabius, dans la phase préparatoire et dans la phase terminale, a été (et est toujours) une personnalité exceptionnelle. Par sa compétence, son intelligence, par son doigté, Laurence Tubiana a pesé lourdement dans les choix définitifs et les réussites diplomatiques. Maintenant que Ségolène Royal prend l’affaire en mains, les relations entre les deux femmes étant ce qu’elles sont, Laurent Fabius voulait sans doute protéger Mme Tubiana. Si, comme je le pense, la ministre de l’environnement souhaite s’entourer des meilleurs avis et des meilleur(e)s conseiller(e)s, elle aura tout intérêt à nouer des relations de confiance avec Laurence Tubiana. Évidemment, cela reste à démontrer.

« Vous ne serez pas déçu. » Cette phrase, Nicolas Sarkozy a dû la prononcer des dizaines de fois. Samedi, devant le conseil national de l’ex-UMP, Il prédit à ses membres un dimanche d’enfer avec un programme clé en mains et le côté « vous allez voir ce que vous allez voir. » On n’a rien vu.
Ou plutôt si. On a vu et entendu Jean-Pierre Raffarin annoncer qu’il soutenait Alain Juppé dans la primaire de « la droite et du centre », on a appris que Jean-François Copé serait le 9e candidat officiel à cette primaire, on a écouté avec intérêt Nadine Morano et quelques autres qui déploraient certains choix du président, lequel doit se demander, aujourd’hui, ce qu’il fait dans cette galère. Car de chef, il n’y a plus. Sarkozy est tout nu. Il demeure celui dont l’échec de 2012 « pèse comme un couvercle » selon les mots du poète. Même Henri Guaino (c’est dire) y est allé de son couplet pour regretter que sa famille politique refuse des repas de substitution aux enfants de nos écoles…

L’éclisse de Brétigny fait dérailler des cadres de la SNCF. La lecture de l’article paru ce jour sur le site Médiapart, permet de connaître les conclusions des experts chargés, pour la seconde fois, de rédiger un rapport sur l’accident du train en gare de Brétigny avec morts et blessés. Qu’on le prenne dans tous les sens n’y change rien : le rapport est accablant pour les personnes chargées des contrôles des voies et l’article ne l’est pas moins pour le management ayant fait suite à l’accident.
Sans être formel, j’ai l’impression que tout a été mis en œuvre pour minorer le rôle de la SNCF et pour lui permettre de se défausser. L’obsession de la direction (qui précisément ?) a été de tourner autour du pot et de mettre en avant des solutions abracadabrantesques, en tout cas peu crédibles. Guillaume Pépy, président de la SNCF avait pourtant assuré que la société ferait face à ses responsabilités. Les familles attendent le dénouement judiciaire qui, seul, fera apparaître les vrais fautifs de la catastrophe.

(photo le JDD)
Il est impossible de se mettre à la place des blessés ou des familles des victimes des attentats du 13 novembre dernier. Passé l’instant de recueillement vient le temps des explications et des critiques. Les témoins ou proches des personnes assassinées au Bataclan, dans les rues de Paris et au stade de France interrogés par les députés membres de la commission d’enquête parlementaire, mettent sur la table les insuffisances, les retards, les erreurs, le manque de communication…car il y en eut.
On avait cru comprendre que face à un tel déferlement d’événements critiques, ce soir-là et dans le même temps, les policiers, les secouristes, les témoins, s’étaient montrés à la hauteur. Pris individuellement dans leur chagrin et leur souffrance psychologique, les survivants veulent des responsables sinon des coupables et c'est humain : Pourquoi n’y avait-il pas de surveillance policière autour du Bataclan alors que la salle de spectacles était dans la ligne de mire des djihadistes et que ce fait était connu ? Pourquoi le standard des policiers n’était-il pas joignable ? Etc. etc.
Le rôle d’une commission d’enquête parlementaire est d’expliquer et de comprendre. Pour mieux réagir à l’avenir…

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