5 septembre 2015

Marc-Antoine Jamet taille une veste à Hervé Morin


Marc-Antoine Jamet était entouré des candidat(e)s de l'Eure aux prochaines élections régionales. (photo JCH)
Ne pas parler de ses adversaires ou, si l’on en parle, adopter une distance nécessaire et une indifférence même feinte. Cette règle d’or en politique, Marc-Antoine Jamet a décidé de s’en affranchir. Au point de consacrer une heure de son temps précieux et de celui des journalistes ébroïciens à dénoncer le passé, le présent et l’avenir d’un certain Hervé Morin, tête de liste (LR-UDI) aux prochaines élections régionales.

Je peux comprendre la rage des élus socialistes à imaginer qu’Hervé Morin puisse devenir président de la grande région normande. Ses titres de gloire locaux se limitent en effet à la direction de la mairie d’Epaignes et nationaux au ministère de la Défense. De la mairie d’Epaignes, il y a peu de choses à dire puisqu’il fut l’héritier d’une tradition catho-rurale établie. Comme ministre de la Défense, on se souvient surtout des prises de position du véritable acteur que fut Nicolas Sarkozy peu enclin à partager son pouvoir. Les états de service d’Hervé Morin se limitent donc à des suppressions de postes au sein des armées, un système informatique de la paie des militaires défaillant, des actions pour le moins ratées en Afghanistan et en Libye, le tout couronné par une candidature à la candidature à la présidence de la République aboutissant à la surnommer Monsieur 1%. Avec en prime un ralliement piteux à Sarkozy lors du second tour de la présidentielle de 2012.

Sur le plan régional quelques chiffres : Hervé Morin a été élu de Haute-Normandie de 2004 à 2010. Il a touché 63 000 euros pour avoir siégé 8 fois en assemblée plénière (jamais en commission) et avoir totalement disparu du paysage de 2007 à 2010 tout en conservant son poste d’élu. Voilà un bilan qu’on peut (qu’on doit) qualifier de catastrophique. Et comme le jeu politique français permet aux absents et aux non-compétents de se qualifier tout de même, Hervé Morin a été propulsé tête de liste dans le cadre des accords nationaux passés entre LR et le Nouveau centre lequel, en l’occurrence, porte bien mal son nom.

Fallait-il que la fédération de l’Eure insiste tant sur la personnalité et l’inaction d’Hervé Morin ? Sans doute pas. Mais puisque, en décembre prochain, la comparaison se fera entre Hervé Morin et Nicolas Mayer Rossignol, très investi dans ses fonctions et d’une rare efficacité dans ses décisions et ses actes (1), il était peut-être judicieux de placer sur les plateaux de la balance les deux candidats potentiels à la présidence afin que l’électeur soit placé face à ses responsabilités. Sans oublier qu’Hervé Morin propose d’installer le conseil régional à Caen, dépouillant Rouen de ses attributs et de ses atouts satisfaisant ainsi une simple haine de la gauche normande très implantée dans la métropole rouennaise.

Les sondages actuels indiquent un certain avantage de la droite. Sans campagne, sans projet, sans tête de liste fiable autant qu’investie, la mécanique anti-gouvernementale semble donc suffisante pour que la droite l’emporte. Les socialistes contestent ces sondages défaitistes. Marc-Antoine Jamet considère que la raison, les intérêts de la grande région, la capacité du président Mayer Rossignol et de son équipe feront la différence. Pour ce faire, les électeurs de gauche, mais pas seulement, doivent se rendre aux urnes. D’où la campagne d’inscription en cours. Et la présence patiente et visible dans les rues, les entreprises, les cœurs des villes des candidat(e)s socialistes. Ils tiennent leur destin en main…et surtout celui de notre région.

(1) Nicolas Mayer Rossignol et les candidats PS sont en campagne depuis juin. Dans les cinq départements. Bien que sortants, les socialistes sont les challengers d'une campagne difficile eu égard au rejet actuel du gouvernement. Ils parient sur le bilan et les propositions de Nicolas Mayer Rossignol, excellent président et candidat non moins brillant.

3 septembre 2015

Droit d'asile : Le gouvernement va-t-il imiter l'Allemagne et faire honneur à notre histoire ?

Cet enfant syrien, mort sur une plage turque : un choc émotionnel !

Le président de la République prendrait-il le taureau par les cornes ? A-t-il, enfin, opté pour une politique courageuse, humaine, solidaire à l’image de l’Allemagne ? Les déclarations d’Angela Merkel sur les fondements historiques de l’Union européenne adepte des droits de l’Homme ont-elles servi de déclencheur chez un homme qui, depuis son élection, a déjà fait la preuve de son sens aigu des circonstances et des nécessités.

En convoquant à 16 heures, aujourd’hui, les ministres concernés par les demandes d’asile des migrants Syriens, Erythréens, Afghans, notamment, j’imagine que François Hollande ne les rencontre pas pour parler de la pluie et du beau temps. Avec le premier ministre, j’espère qu’ils ont concocté un programme d’accueil digne de notre pays et de son passé révolutionnaire, ce passé que voudraient ignorer les responsables du Front national et quelques autres.

On va les entendre hurler les partisans de la fermeture des frontières, ils vont crier les adeptes d’un souverainisme frileux, ils vont sans doute défiler les Dupont La Joie et les petits blancs, tous racistes et xénophobes. Qu’importe. Si notre gouvernement se hisse à la hauteur voulue, cela voudra dire que les échéances électorales ne donneront pas aux socialistes l'occasion de perdre leur âme.

1 septembre 2015

L'Allemagne se montre exemplaire pour accueillir les migrants du droit d'asile


Je n’ai pas encore écrit sur la tragédie, déjà ancienne, des migrants fuyant les guerres et la misère. Ils meurent par milliers, asphyxiés dans des camions, dans des soutes de rafiots, ils se noient également dans la Méditerranée, victimes de passeurs sans scrupules. Hommes, femmes, enfants, fuyant la Syrie sens dessus dessous, fuyant l’Erythrée où les combats font rage, ou tout simplement la pauvreté, l’absence de futur, à la recherche d’une Europe imaginée, rêvée comme un eldorado. Et pour ce faire, toutes les économies des familles patiemment amassées sont dilapidées en quelques jours.

Ceux qui ne perdent pas la vie sont confrontés à des murs de barbelés ou des haines populaires encore plus dangereuses. L’Europe dont quelques pays sont considérés comme des paradis pour trouver du travail, être soignés et protégés, fait ainsi face à une crise humanitaire majeure. Et le flot ne va pas se tarir du jour au lendemain.

Angela Merkel et l’Allemagne se montrent exemplaires. Pour des raisons évidentes et des choix faits de solidarité et de préparation de l’avenir, la chancelière ne chancelle pas. Elle s’apprête à solliciter ses concitoyens pour que ce pays à l’histoire si lourdement chargée devienne exemplaire aux yeux des autres pays. Il va de soi que Mme Merkel attend, légitimement, que les pays riches et puissants de l’Union européenne se mettent au diapason de la nation allemande. La France, la Grande-Bretagne, surtout, l’Italie, la Grèce, l’Espagne, à un moindre degré, vont être en première ligne. Ce sera à la fois leur devoir et leur honneur. François Hollande a assuré que notre pays prendrait sa part.

C’est pourquoi il ne faut pas craindre les discours de Marine Le Pen ou de Bruno Le Maire. Leur parole empreinte des accents les plus alarmistes et les plus inquiétants s’inscrit dans le registre habituel des peurs irraisonnées. Les démagogues se nourrissent des recettes faciles. Les Français, du moins les plus nombreux d’entre eux, devraient au contraire entendre le message d’Angela Merkel sur l’Europe des droits à l’origine de sa fondation.

30 août 2015

L'alchimie savante de la constitution de la liste PS-PRG aux prochaines élections régionales dans l'Eure

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Nicolas Mayer Rossignol lors de son élection à la présidence régionale.
Nicolas Mayer Rossignol, la tête de liste socialiste des prochaines élections régionales (on vote par listes départementales) connaît ce que connaissent tous les leaders de listes élues à la proportionnelle. En les constituant, Il doit respecter la parité obligatoire légalement, rajeunir et renouveler, choisir des candidat(e)s issu(e)s de territoires bien répartis géographiquement, tenir compte des origines professionnelles des impétrant(e)s et aussi compter sur leur notoriété ainsi que sur leur poids personnel eu égard à leur parcours politique. Enfin, lorsqu’il s’agit de listes d’union, il faut définir les dosages et choisir ceux et celles qui seront élu(e)s ainsi que les condamné(e)s par le suffrage en cas de victoire ou de défaite. Sans oublier qu’il faut tout recommencer avant le second tour lorsque la gauche de la gauche ou les écologistes qui, après avoir fait cavalier seuls au premier, présentent eux aussi des exigences souvent «surévaluées». Qu’il s’agisse des programmes et projets ou du nombre de candidats.

On l’aura compris, il s’agit d’une alchimie savante. Elle fait des heureux et des mécontents. La liste retenue est taxée d’arbitraire ou d’injuste quand les candidats à la candidature ne sont pas retenus ce qui entraîne parfois des dissidences ou des menaces…NMR connaît avec Franck Martin, ancien maire de Louviers, une situation bien connue. Comme la tête de liste régionale PS-PRG ne souhaite visiblement pas donner une place éligible à l’actuel conseiller régional PRG dans la liste de l’Eure, celui-ci se démène médiatiquement pour se rendre indispensable. Sa dernière intervention dans La Dépêche est marquée par la phrase suivante : « je dois être candidat puisque je suis sortant. » Regardons-y de plus près.

Il y a six ans, la sortante PRG élue sur la liste d’union avec le PS avait pour nom Christine Fillâtre. Après une tambouille interne dont le PRG (même s’il n’est pas tout seul à se spécialiser dans ce domaine de la cuisine électorale) a le secret, l’adjointe (alors) de Louviers se vit éjecter de son siège par Franck Martin alors qu’elle n’avait nullement démérité à Rouen où je peux affirmer qu’elle fut appréciée à la fois pour ses compétences, sa loyauté et sa présence assidue aux réunions de commissions et aux assemblées plénières.
A cette époque, le PRG de l’Eure ne considérait pas que les sortants devaient être candidats parce que sortants. D’ailleurs sortant n’est ni un titre ni une qualité. C’est un fait. Si Nicolas Mayer Rossignol ne veut pas de Franck Martin sur la future liste PS-PRG n’est pas un caprice. Il s’agit d’une analyse des récents résultats électoraux et des revers essuyés par l’ancien maire de Louviers et des raisons qui ont conduit à la défaite de la gauche.
Évidemment quand le mandat de conseiller régional est le dernier que l’on possède, on y tient et on espère le conserver, dans la majorité ou dans l’opposition. Il n’y a d’ailleurs qu’en France (et à Louviers) que les élus font vœu d’éternité. Mais les électeurs ne l'exaucent pas toujours.