17 juillet 2015

On peut aider des sans papiers pour des raisons humanitaires sans être condamné

Communiqué de la section de Perpignan de la ligue des droits de l'Homme : 
« Denis Lambert, poursuivi pour avoir hébergé une famille sans-papiers à Perpignan et pour leur avoir demandé de participer aux tâches ménagères, a été relaxé, lors de l'audience du 15 Juillet au Tribunal de Perpignan. Une très importante mobilisation avait lieu devant les marches du Tribunal, avec de nombreuses organisations, des soutiens nationaux comme internationaux, notamment de Catalogne Sud.
Fait extrêmement rare, Achille Kiriakides, le même procureur qui avait inculpé Denis Lambert, a convenu qu'une telle inculpation ne pouvait avoir lieu étant donné l’article L.622-4 du CESEDA qui stipule que l’aide au séjour irrégulier d’un étranger ne peut donner lieu à des poursuites pénales si elle répond à un but humanitaire.
Cette victoire rappelle surtout que la solidarité n’est pas un délit dans le droit français et conforte les organisations de défense des droits des étrangers dans l’aide qu’elles apportent aux familles sans-papiers, en suppléant le rôle de l’Etat. Et enfin cette relaxe fera jurisprudence et rassurera tous ceux qui hébergeront solidairement des sans papiers. »
 

15 juillet 2015

La presse allemande ne ménage pas ses dirigeants jugés trop sévères à l'égard de la Grèce

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Wolfgang Schaüble.
La presse allemande, surtout la presse dite de gauche évidemment, est extrêmement sévère à l’égard d’Angela Merkel et de Wolfgang Schäuble (prononcez choye-bleu et non chaubol comme nombre de journalistes télévisés le font) les deux participants au sommet de l’euro-zone, d’une part et de l’assemblée générale des chefs d’états et de gouvernements de ladite euro-zone d’autre part. Pour les rédacteurs(trices) allemand(e)s les dirigeants de leur pays se sont montrés bien trop rigides et sévères vis-à-vis de la Grèce.

Wolfgang Schäuble n’a-t-il pas fait circuler une note rédigée par ses soins créant un fonds de garantie des privatisations réalisées en Grèce et basée au Luxembourg et prévoyant une sortie provisoire (cinq ans) de la Grèce de la zone euro. Aucun traité, aucun texte européen ne prévoit une telle solution. Au-delà du fait que le ministre allemand est réputé pour sa poigne de fer et la haine qu’il voue à l'ancien ministre Xanis Varoufakis (qui la lui rendait bien) il va de soi que sans la volonté française de conserver la Grèce au sein de la zone euro, de fortes présomptions font penser qu’Athènes aurait été viré avec pertes et fracas. Il se trouve que les responsables Finlandais, slovaques et quelques autres étaient d’accord avec le ministre allemand. C'est dire.

Il faudra des années, écrivent les journalistes allemands, pour que cette attitude hautaine et méprisante disparaisse des pensées. Alors qu’il a fallu des décennies pour que l’Allemagne retrouve ses galons de démocratie et gagne la confiance des autres pays de l’Union européenne, une nuit de négociations âpres et sévères pourrait bien avoir altérer à la baisse ce sentiment. Jean-Luc Mélenchon dans son livre récent « Le hareng de Bismark » écrit pour le résumer : « Ceci est un pamphlet. Mon but est de percer le blindage des béatitudes de tant de commentateurs fascinés par l'Allemagne. Je prends la plume pour alerter : un monstre est né sous nos yeux, l'enfant de la finance dérégulée et d'un pays qui s'est voué à elle, nécrosé par le vieillissement accéléré de sa population. L'un ne serait rien sans l'autre. Cette alliance est en train de remodeler l'Europe à sa main. Dès lors, l'Allemagne est, de nouveau, un danger. »

L’ancien président du parti de gauche n’y va pas de main morte. Mais les faits du week-end pourraient bien lui donner raison. Il est donc vital et nécessaire que François Hollande parvienne à faire de la relation franco-allemande une relation plus équilibrée. Pour ce faire, il convient, certes, de se montrer crédibles et responsables. Exactement ce qu’on demande aux Grecs mais à condition de ne pas tuer le malade par des traitements de cheval. Angela Merkel semble avoir perçu le danger et a sans doute freiné les ardeurs de son ministre pourtant très populaire outre-Rhin. A François Hollande de méditer cette pensée teintée d’humour de Michel Audiard : « lors de la dernière guerre, les Français parlaient aux Français. Les Allemands aussi. »

14 juillet 2015

Corinne Le page candidate PRG aux régionales dans l'Eure ? Une craque !


Corinne Lepage.
Corinne Lepage tête de liste aux prochaines élections régionales dans l’Eure ? C’est  le bobard que semble avoir avancé Franck Martin, radical de gauche, en passe d’être éliminé des candidats éligibles sur la liste que conduira Marc-Antoine Jamet, choisi par les socialistes. On sait que le mandat de conseiller régional est le dernier qui permet à l’ancien maire de Louviers d’émarger à un budget de collectivité territoriale. Il s’est suffisamment plaint publiquement de sa situation financière personnelle difficile pour qu’on ignore que, s’il n’était pas retenu sur une liste susceptible de lui ouvrir les portes de la nouvelle assemblée à cinq départements, il serait contraint de chercher un emploi public ou privé.

Mais comme Nicolas Mayer-Rossignol, le président sortant de la région Haute-Normandie choisit les hommes et les femmes candidat(e) s sur les listes d’union de la gauche (PS-PRG et d’autres ?) dans les cinq départements normands, il n’est actuellement pas enclin à permettre à Franck Martin d’être parmi les impétrants. Plusieurs raisons évidentes à cela : la succession d’échecs électoraux à Louviers démontrant une perte de crédibilité et de sympathie auprès des citoyens mais aussi l’absence de confiance dans un homme ayant pratiqué toutes les recettes des bonnes et mauvaises pratiques politiciennes et, enfin, la volonté du président actuel de la région Haute-Normandie (candidat à la présidence de la future grande région) de renouveler les candidat(e)s donc les élu(e)s et de donner leur chance à des nouveaux venus dans le paysage normand.

La menace de la candidature de Corinne Lepage est donc purement formelle car celle-ci n’a aucun lien en Normandie. Il faut la prendre pour ce qu’elle est : une craque. La célèbre avocate des causes environnementales est une femme respectable qui a côtoyé génération Écologie, François Bayrou, créé son propre mouvement. Elle est connue pour ses luttes contre la corruption et les agressions contre notre environnement. Mais, franchement, que viendrait-elle faire dans l’Eure avec pour seul viatique le fait de gêner le parcours de la liste Jamet : quel programme, quel élan, quelle modernité ! Dans notre département, le PRG ne peut se revendiquer que de son étiquette. Ses militants se comptent sur les doigts d’une main. Il est temps qu’il cesse de nous prendre pour des cruches, comme dirait l’un de ses dirigeants.

13 juillet 2015

La Grèce fait partie de l'Europe et Nicolas Sarkozy s'est montré bien maladroit


Nicolas Sarkozy aurait dû tourner sa langue plusieurs fois dans sa bouche avant de l’ouvrir. De quelque côté qu’on se tourne, ses paroles auront été plus qu’imprudentes. Ses attaques hier contre François Hollande semblent, en effet, aujourd’hui, maladroites et excessives. Motivées par la haine et non pas l’intérêt de l’Europe et de la France. L’accord scellé, ce matin, à Bruxelles, discrédite l’ancien président de la République, lequel ne s’est pas montré à la hauteur de l’enjeu. Et par conséquent à celle de la fonction à laquelle il aspire à nouveau. Sarkozy s’est montré très petit.

Car si accord il y a, on le doit en partie — mais en grande partie tout de même — à François Hollande. Sa détermination et son insistance à vouloir conserver la Grèce dans la zone euro l’ont emporté contre toutes les préventions et les menaces de voir ce pays européen, berceau de la démocratie, quitter l’Europe ou en tout cas sortir de sa zone d’influence. On sait, depuis quelques jours, que la France a mis à disposition de la Grèce ses meilleurs experts, ses meilleurs fonctionnaires du Trésor public, pour qu’Alexis Tsipras présente des mesures « sérieuses et crédibles. » Le travail a été fait et bien fait. Si les parlements consultés adoptent le plan signé ce matin par les 19 membres de la zone euro, les malheurs des Grecs ne seront pas terminés mais un espoir sera au bout du chemin.

Face à la hargne de Wolfgang Schaüble, le ministre des finances allemand, très désireux du Grexit (Grèce exit) il fallait toute l’expérience et une volonté de fer de la part des Français et de quelques autres aussi (dont Jean-Claude Juncker) pour proposer un plan de rétablissement voire un plan de création d’un état grec fort et mieux organisé. Certes, la Grèce va s’obliger à quelques sacrifices. Des privatisations, des garanties, du temps et de l’argent. Et un peuple soumis à un régime draconien. Il reste que cet accord n’est encore qu’un morceau de papier et qu’il revient aux élus et aux gouvernements de le mettre en musique. Comme l’écrit François Loncle, dans un communiqué : « La crise grecque montre que le fonctionnement de l’eurozone doit être foncièrement amendé dans un sens démocratique. Elle souligne également que la construction européenne ne peut pas se faire sous la conduite d’un seul pays, aussi important soit-il, ni même sous celle du couple franco-allemand qui a pourtant joué un rôle historique décisif. Il s’agit d’une entreprise collective qui doit respecter chaque membre, qu’il soit grand ou petit. Comme l’Allemagne ou la France, la Grèce fait partie de l’équipe Europe. »