1 avril 2015

L’Union de la Gauche est indispensable pour la résistance et vers la reconquête

Déclaration du Premier Secrétaire de la Fédération de l’Eure du Parti Socialiste :
Marc-Antoine Jamet et Janick Léger qui a conservé son canton.

« Le Parti Socialiste a subi, au second tour des départementales dans l’Eure, la défaite, inéluctable, qu’annonçait le premier tour du scrutin. Notre département n’a jamais été acquis à la Gauche. Elle l’a conquis. Bien plus que les mérites imaginaires dont une Droite au triomphe tonitruant sans la moindre humilité se pare, la division des femmes et des hommes de « bonne volonté », les conséquences du récent redécoupage, certains choix tactiques mal acceptés, la politique nationale expliquent donc cet échec. Il faut le reconnaître. Nous en débattrons.

Cependant, là où nos candidats étaient encore présents, les électeurs ont corrigé, plutôt qu’amplifié, la tendance qui s’était dégagée au soir du dimanche 22 mars. Malgré des combats perdus de peu à Evreux, Bernay et Bourg-Achard, la Gauche conserve ainsi davantage de cantons (Beuzeville, Bourgtheroulde, Conches, Gaillon, Pont-Audemer, Pont-de-l’Arche, Saint-André-de l’Eure, Val-de-Reuil) que les observateurs lui en octroyaient. Socialistes, Front de Gauche et écologistes sont assurés de pouvoir, non seulement défendre le bilan de la majorité conduite depuis 2001 par Jean Louis Destans, mais aussi de faire entendre, pour l’avenir, leurs valeurs, leurs principes, leurs idées. Une résistance est possible. Elle conditionne la reconquête. Il faut en remercier tous ceux qui, à Gauche, se sont mobilisés, militants, sympathisants, élus et électeurs. Congrès, échéances, consultations, modernisations, nous ne pouvons pas les décevoir à nouveau. Ce serait la fois de trop. Notre cohésion doit marquer cette volonté.

Le système Le Maire, dont le principal intéressé, lui même, interrogé par France 3, a été contraint de nier qu’il soit « une caserne » (sic), probablement parce qu’il est une prison, a gagné. Appuyé sur un réseau d’obligés et de collaborateurs, subi depuis douze mois dans nombre de nos villes et de nos villages, il s’étend désormais, avec son cortège d’amateurisme et d’immobilisme, de clientélisme et de sectarisme, au département. C’est un grand bond en arrière. Il ramène les Eurois à l’ère Collard dont le conservatisme, pendant 25 ans et jusqu’à la fin du siècle précédent, anesthésia notre territoire. C’est pourquoi, la droite UMP/UDI s’est avancée honteuse et  masquée. Sans dire quel serait son commis, adoubé par l’ex ministre de l’agriculture, à la présidence du conseil départemental, cachant jusqu’au bout, pour mieux piéger M. Legendre, l’abandon de Vernon, moins de douze mois après y avoir été élu, par M. Lecornu. Sans dire quelle est sa stratégie face au Front National, dissimulée derrière le ni-ni, cette politique nunuche ni claire, ni courageuse. Sans hésiter à vouloir tout supprimer (le service public, l’action sociale, la solidarité) au détriment des plus jeunes, des plus faibles, des plus âgés…, tout en prétendant tout promettre (des médecins qui ne viendront pas, du haut débit auquel nous avons déjà travaillé, du rasage gratis…) au profit des mêmes. Sans rédiger la moindre ligne d’un projet local un peu honnête, abritée derrière des thèmes nationaux à des années lumière des compétences du Conseil Départemental. Ce flou, tout comme l’absence de signature des contrats d’agglomération d’Evreux et de Vernon, l’absence de candidature des communes UMP au nouveau plan de renouvellement urbain pour les quartiers de grande pauvreté, l’absence de soutien aux institutions culturelles et aux associations, l’absence de vision stratégique quant aux projets concrets du 276, fait craindre que l’efficacité et, surtout, l’équité entre les territoires, suivant qu’ils ont « bien » ou « mal » voté, ne soient pas au rendez-vous des prochaines années. Notre inquiétude et notre crainte sont là. En cette injustice réside le vrai dessein de la droite pour 2017. Il faudra l’empêcher.

Enfin, à l’instar de ce qui s’est passé dans le reste du pays, le Front National n’a pas atteint ses objectifs dans l’Eure. Comme en Seine-Maritime, il n’emporte aucun siège, ne retrouve pas ses scores des européennes et, parfois, recule, à tout le moins en valeur relative d’un tour à l’autre. Il n’en demeure pas moins qu’un tiers des électeurs a pu voter pour des binômes qui n’ont pas fait campagne, qu’ils n’ont jamais rencontrés et dont ils seraient bien en peine de reconnaître le visage et la voix. Oubliant le sentiment républicain et l’exigence démocratique, des gens qui sont nos concitoyens, nos voisins, ont accepté la xénophobie, l’exclusion, le poujadisme éhonté, la sourde bêtise qui caractérisent le discours frontiste. Les manipulations présentées comme des statistiques, les supercheries comme des solutions, les mensonges comme des arguments, les anathèmes comme des évidences ont fait, renforcés par le discours national du principal dirigeant de l’UMP, enfermé dans une campagne Buisson sans Buisson, le lit d’un parti qui propose la ségrégation raciale, l’explosion sociale, la faillite économique et l’isolement international comme seuls horizons pour notre pays. Nous ne pouvons l’accepter. Nous nous y opposerons. Il faut faire barrage à l’extrême-droite comme nous l’avons démontré au cours des jours écoulés prônant unilatéralement le désistement républicain dans tout le département et à Verneuil, notamment, désistement qui, ici, explique les pourcentages de la droite, ailleurs, a conditionné ses victoires.

Face à cette situation et à l’enracinement d’un nouveau tripartisme, la Gauche n’a qu’une seule solution : l’union. Favoriser par la dispersion l’élection de collectivités de droite n’est pas le meilleur moyen d’enclencher le « grand soir » ou de faire advenir « des lendemains qui chantent »... C’est évidemment le contraire. Les élections départementales constituent en cela un avertissement cruel. C’est pourquoi nous, socialistes de l’Eure, tendons la main à toutes les forces de Gauche et de progrès. C’est pourquoi nous, désormais les challengers,
et non les sortants, nous pouvons dans huit mois gagner les régionales. C’est pourquoi nous, socialistes, communistes, écologistes, radicaux, nous devons nous rassembler. La reconquête ne pourra s’engager qu’à cette condition. La fédération socialiste de l’Eure y est prête. »

Marc-Antoine Jamet

30 mars 2015

Sans alliés, le Front national n'accèdera jamais au pouvoir !


Marine Le Pen se lamente : « Dans tel département, 38 % pour le front national et Zéro canton ! » Ce mode de scrutin est fait contre elle et son parti affirme-t-elle. Ou c’est de la mauvaise foi, ou elle n’a rien compris au film. Le scrutin uninominal ou binominal à deux tours est fait, non pour déplaire à qui que ce soit, mais pour permettre des alliances que le premier tour ne permet pas de dégager. Et donc de constituer des majorités à plusieurs couleurs soit avec des élus soit avec des électeurs.

Ce scrutin possède des règles et applique une loi d’airain : un parti sans allié ne peut gagner puisqu’il faut obtenir plus de 50 % des suffrages au premier tour pour être élu ! C’est très simple et Marine Le Pen peut toujours pleurer sur elle-même. Le fait est que personne ne veut (officiellement) s’aimanter à ses causes. Elle parviendra peut-être à se hisser au second tour de l’élection présidentielle mais sans aucun espoir de victoire, les candidats des partis de gouvernement et les citoyens l’en empêchant.

Le second tour d’hier illustre bien ce que j’avais écrit avant le premier tour. Le Front national pourra éternellement piaffer d’impatience au pied du pouvoir. Comme le Parti communiste à une autre époque de notre histoire, le FN est dans l’impossibilité politique et mathématique de gouverner la France à lui tout seul. Si, demain, comme le font ici ou là quelques débauché(e)s de l’UMP, de l’UDI ou de la…CGT comme on l’a vu parfois, des cohortes entières d’élus abandonnaient leur âme pour le FN ou des alliances durables avec lui, la donne serait différente. Mais nous ne sommes pas du tout dans cette situation.

Car Sarkozy, s’il délire souvent, n’est pas fou. Pourquoi irait-il s’allier avec un parti que les Français rejettent massivement au second tour ? Pourquoi, alors qu’il siphonne les thèmes du Front national sans vergogne et sans honte, irait-il à Canossa quand l’UMP, l’UDI et peut-être le MODEM formeront une majorité demain. Une majorité d’idées autour du pain au chocolat de Copé et des menus avec porc dans les cantines scolaires. On peut comprendre le dépit de Marine Le Pen : tout ce bruit pour 64 conseillers départementaux ! Pas un département gagné ! Même pas le Vaucluse où Mme Maréchal-Le Pen nous voilà plaçait tant d’espoirs de victoire.

Le FN a perdu le second tour. Sarkozy a gagné. C’est comme si le FN avait, un peu, partagé la victoire.

Second tour des départementales : les résultats dans les huit bureaux de Louviers et dans le canton