31 janvier 2015

Le Pen-Père insulte Claude Bartolone et le sexe des femmes


Pour respecter la parité, Jean-Marie Le Pen a traité Claude Bartolone de « Faux-cul et de vraie vulve. » Un faux-cul on sait ce que c’est mais une vraie vulve ? A moins que Le Pen-père ne considère les organes génitaux de la femme comme quelque chose de dégradant voire de vulgaire ? Le Pen appartient sûrement à cette génération de machistes ayant droit à des privilèges de maître dans lesquels il inclut, notamment, la domination sexuelle de la femme. Sa fille, Marine, appréciera le haut degré de respect manifesté par l’amateur de bons mots — pas toujours réussis — à l'égard du sexe féminin.

Claude Bartolone a eu raison de boycotter le FN
Pourquoi ces « amabilités » verbales à l’égard du président de l’Assemblée nationale ? Parce que ce dernier a refusé d’assister à la remise du prix du maire de l’année à un membre du FN au cours d’une cérémonie organisée dans l’enceinte de l’Assemblée nationale. Pour justifier son absence Claude Bartolone a déclaré qu’il lui semblait impossible de participer le matin à un hommage rendu aux victimes de la Shoah et le soir à une cérémonie récompensant le président d’honneur d’un parti affirmant que « les chambres à gaz sont un point de détail de l’histoire de la seconde guerre mondiale. » Le raisonnement de Claude Bartolone se tient.

On ne saurait donc lui donner tort mais on ne peut manquer de s’interroger sur la sagacité et le discernement des journalistes qui ont attribué ce prix à Steeve Briois, responsable de la politique sélective conduite à Hénin-Beaumont, ville dont il est le maire ! Arlette Chabot pourra trouver toutes les justifications « objectives » liées aux résultats électoraux du FN, il n'empêche que ce parti continue de sentir le souffre et que ceux qui affirment que le FN n'est pas interdit et que donc… sont, pour le coup des faux-culs.

Cela dit, Marine Le Pen a beau être en tête dans les sondages, les nuages commencent tout de même à s’amonceler au-dessus du Front national. En fait de mains propres, il semble bien que ce parti ait fait preuve d’une grande légèreté avec les règles de financement des campagnes électorales. Un nommé Frédéric Chatillon, haut gradé dans le FN, vient d’être mis en examen par un juge d’instruction pour « faux et usage de faux », « escroquerie », « abus de biens sociaux » et « blanchiment d’abus de biens sociaux ». (1)

Marine Le Pen a beau affirmer que la Commission des comptes de campagne a approuvé ceux des candidats FN, cette commission avait également donné son aval aux comptes de Sarkozy…rejetés ensuite par le Conseil constitutionnel ! Il ne s'agit pas d'une preuve en béton armé. De plus, la mise en examen de Chatillon survient après les déclarations enregistrées et filmées de Marion Maréchal Le Pen sur l’avenir réservé aux journalistes mal-pensant, et après l’isolement du FN suite aux attentats de Paris qui ont fait 17 morts. Le score du FN lors de la législative partielle de demain et surtout à l’occasion des prochaines élections départementales devrait permettre de confirmer sa « poussée » à moins, comme dirait JM Le Pen, qu’il l’ait dans le cul.

(1) Les juges cherchent à faire la lumière sur le rôle joué auprès des candidats frontistes par le microparti de Marine Le Pen, Jeanne et la société Riwal fondée par Frédéric Chatillon. Lors des législatives de 2012, c’est la double fonction de Jeanne qui a intéressé les enquêteurs : le microparti prêtait de l’argent aux candidats pour faire campagne, avec un taux d’intérêt, et dans le même temps leur vendait des kits de campagne (photo, tracts, etc.). La justice estime à 10 millions d’euros l’argent détourné par Riwal et Jeanne pour le financement des campagnes frontistes de 2012. (Source Le Monde)

La loi Macron : une loi fourre-tout semée de pièges


L'amendement (retiré) «secret des affaires » est dû à Manuel Valls.
« La future loi au titre ronflant : « Pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques » dite plus simplement « loi Macron », sensée débloquer la société, simplifier la vie économique et favoriser l’emploi est ce qu’on appelle une loi fourre-tout. C’est en fait un catalogue de prescriptions diverses et variées dont il apparaît de plus en plus à mesure que le contenu en est dévoilé qu’il s’agit avant tout de mesures dictées par un grand nombre de lobbies : financiers, économiques, patronaux, européens, et pour la plupart d’essence néolibérale. C’est une loi profondément réactionnaire présentée par un gouvernement prétendument de gauche.

C’est une sorte d’inventaire à la Prévert. Mais cet inventaire est parsemé d’embûches. Et comme toujours en pareil cas, sous le couvert touffu d’un texte ne comportant pas moins de 106 articles, le diable se cache dans les détails. De sorte que semble-t-il, même une lecture attentive ne suffit pas et qu’il faut souvent faire appel à des spécialistes pour débusquer les pièges très habilement cachés que renferment certaines mesures semblant de bon sens ou anodines, mais véritablement antisociales, antisyndicales, anti écologiques.

Et pour dissimuler ces pièges, la première des stratégies utilisées est celle de l’affichage. Elle consiste à fixer l’attention des médias sur quelques mesures phares telles que le travail du dimanche ou l’ouverture de lignes d’autobus pour concurrencer le rail, en tentant d’accréditer la thèse selon laquelle elles seraient favorables à l’emploi donc aux Françaises et aux Français. Le débat, qui s’installe alors sur ces sujets, sature l’espace médiatique et empêche de traiter du reste. L’ex président Sarkozy excellait dans cet exercice dont il a constamment usé et abusé durant son quinquennat.

Mais, quoiqu’on en dise, notre démocratie se porte encore bien et la vigilance ne faiblit pas. C’est ainsi qu’une première tentative de manipulation tout droit issue des lobbies économiques a pu être déjouée. Nous voulons parler de la mesure qui devait traiter du secret des affaires. Mesure qui mettait gravement en péril la liberté d’investiguer et d’informer les citoyens sur un grand nombre de sujets de société les concernant de près ou de loin. La levée de boucliers des journalistes, associations de défense des consommateurs et associations citoyennes a eu raison de cette mesure attentatoire aux libertés et le gouvernement a reculé en la retirant du projet de loi.

Ce n’est pas la seule. Le Canard enchaîné du 29 janvier révèle une autre mesure soi-disant destinée à favoriser l’émergence des start-up et jusque-là passée inaperçue, « cadeau de Macron aux riches ennemis de Hollande » ainsi que titre l’article. Il s’agit ni plus ni moins que de « simplifier et alléger les modalités d’imposition du gain d’acquisition des actions gratuites ». Et de proposer une mesure simple et de bon sens « Actuellement imposable à l’impôt sur le revenu selon les règles de droit commun applicables aux traitements et salaires, la valeur de ces actions sera désormais imposée selon les principales modalités applicables aux plus-values mobilières ». La seule différence explique le Palmipède, c’est que dans le premier cas, c’est la totalité de la rémunération qui est soumise à l’impôt, tandis que dans le second, un abattement de 50% réduit déjà de moitié le revenu imposable. Ce que se sont bien gardés d’expliquer aux députés les fonctionnaires de Bercy. Une brèche dans laquelle ne manqueraient pas de s’engouffrer toutes les multinationales du CAC 40 et leurs actionnaires.

Cependant, les mesures les plus dangereuses sont incontestablement celles attentatoires au droit du travail. Elles devraient faire bondir les syndicats et mettre des millions de salariés dans la rue. Car la fin annoncée des élections prudhommales n’est rien par rapport à la dépénalisation proposée du droit du travail. Si cette dernière passait telle quelle, fini la chasse aux patrons voyous qui ne répondraient plus de leurs actes devant les tribunaux pénaux. Serait, par la même occasion, dépénalisé le délit d’entrave aux instances représentatives du personnel ; en d’autres termes légalisée l’impunité patronale vis-à-vis des salariés. Avec la loi Macron, l’entreprise pourrait devenir une zone de non droit.

Gageons que nous ne sommes pas au bout de nos surprises et que d’autres trouvailles tout aussi intéressantes vont apparaître dans les prochains jours. C’est pourquoi il est grand temps de se ressaisir et de se mobiliser pour que soit dénoncée, comme le fait Gérard Filoche (www.la-bas.org), cette loi de régression à nulle autre pareille. Loi scélérate comme il ne s’en est pas connu depuis fort longtemps, peut-être même depuis les jours sombres du régime de Vichy. »

Reynald Harlaut

30 janvier 2015

Marion Maréchal (nous voilà) Le Pen promet l'enfer aux journalistes libres !


(capture d'écran)
Mlle Marion Maréchal Le Pen porte, dans son malheur et à son corps défendant, le nom de Maréchal. Le Front national auquel elle appartient, fondant une part de son idéologie sur la politique conduite par Philippe Pétain, la jeune députée n’hésite pourtant pas à faire preuve de zèle dans des domaines qu’elle domine mal ou qu’elle ignore complètement. Et qui rappellent la Révolution nationale de sinistre mémoire. Sous Vichy, la censure était reine, la liberté de la presse…allemande.

Cela conduit la jeune députée FN à faire preuve d’imprudence et d’impudence. Lors de la remise du prix de maire de l’année (un comble pour un jury de journalistes !) à un maire frontiste, Mlle « Maréchal nous voilà » a cru devoir menacer Gilles Leclerc, le président de Public Sénat, lequel faisait part de son malaise en remettant le prix à Steeve Briois, maire FN de Hénin-Beaumont. Gilles Leclerc a quand même le droit de faire savoir publiquement que la remise d’un prix à un élu membre d’un parti comme le FN n’a pas de quoi lui faire plaisir ?

Marion Maréchal-Le Pen, égérie d’Aymeric Chauprade, destitué par Marine Le Pen récemment, pour cause d’absolutisme contre l’Islam, ignorant qu’elle était enregistrée et filmée par les journalistes du Petit journal de Yann Barthès, a dit tout haut ce que nombre de frontistes pensent tout bas. Cette pensée se résume en quelques mots : « vous verrez. Quand on sera au pouvoir (NDLR : jamais espérons-le) nous ne ferons qu’une bouchée des journalistes opposés au FN ! » Au goulag ! J’en conclus que la liberté d’expression, vue par le FN, se résume à tolérer des journalistes lèche-bottes, les autres étant soumis à la vindicte (voire pire…) des dirigeants d’extrême droite.

Quand je pense que Nicolas Sarkozy voulait que Marine Le Pen et ses amis participent à la grande manifestation de Paris pour protester contre les assassinats des journalistes de Charlie Hebdo, des policiers et des clients du magasin Cacher et en faveur de la liberté d’expression ! Les frontistes ont eu raison de se promener seuls puisqu’ils n’ont rien à faire au milieu des démocrates, des républicains, ceux et celles qui érigent la liberté de la presse et donc la liberté d’expression en principe intangible !

Si Marine Le Pen a finalement fait le choix de ne pas se joindre à l’immense majorité des Français, c’est bien parce qu’elle et les siens ne partagent pas la pensée commune. Avant de voter, les citoyen(ne)s feraient bien de se souvenir qu’avec le FN, la presse sera muselée, condamnée au silence, alors même que le Président de la République vient opportunément de décider de retirer du projet de loi Macron les amendements limitant les investigations dans les domaines économiques et financier du monde de l'entreprise.
François Hollande a bien fait d’adopter cette attitude sous la pression, il est vrai, d’une puissante protestation des sociétés de journalistes de tous horizons.

29 janvier 2015

Une bonne cure de silence ne ferait pas de mal à Franck Martin


Plusieurs employés municipaux m’ont adressé un message pour se plaindre du comportement inadmissible de Franck Martin. Ces employés lui reprochent d’avoir détourné des commentaires utilisés à son avantage mettant dans l’embarras ces employés libres et loyaux vis-à-vis de leur employeur, le maire actuel. Une personne, dont je tairais le nom par respect pour sa demande d’anonymat justifiée, a demandé à l’ancien maire de supprimer de ses sites personnels cette récupération dévoyée, ce qu’il a évidemment refusé en faisant preuve à son égard d’un mépris total.
Ayant été personnellement victime de ces manœuvres et autres manigances, je peux témoigner de la véracité des observations du personnel municipal. Les remarques de l’ancien maire sont d’autant plus déplacées que certains employés visés étaient présents à la cérémonie des vœux du maire actuel sans avoir une baïonnette dans le dos.

Je profite de l’occasion pour commenter un article de Franck Martin paru dans « La Dépêche » de ce jour. Les attaques contre le maire, François-Xavier Priollaud, qui porterait atteinte à la liberté d’expression des élus seraient crédibles si lui-même, Martin, n’avait pas été maire et n’avait pas dirigé les séances de conseil municipal comme il le fit pendant des années. Dans ce domaine de l’expression démocratique et de la vitalité du débat public contradictoire, Franck Martin est un triste exemple. Ses oppositions, élus de droite et de gauche, peuvent témoigner des insultes proférées à leur égard, de leur incapacité à finir leurs phrases, de leur interdiction de pouvoir répondre aux arguments avancés par la majorité. Franck Martin avait une conduite dictatoriale de l’assemblée communale et à ce titre, il est totalement disqualifié pour invoquer je ne sais quelle censure à son égard alors que ses colistiers ont pu s’exprimer complètement et sans être interrompus par le maire.

J’ai, sur ce blog et à maintes reprises, demandé aux élus de l'ancienne majorité de réagir, de se désolidariser de propos désobligeants, souvent injustes, de protester contre des expressions et des mots insultants tels que ce « salaud » jeté au visage de Gérard Prévost, ancien conseiller municipal d’A Gauche Vraiment. En vain.
Je me souviens d’avoir été expulsé, manu militari, de la salle du conseil par ses groupies déchaînées après une discussion musclée. Par ses provocations calculées ou non, l’ancien maire en est venu aux mains à Vironvay, devant les cinéma Forum, il a failli être frappé lors d’une réunion publique à Pinterville…il a été condamné pour diffamation à l’égard de Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil. Le bilan est lourd. Le passif énorme. Franck Martin devrait s’appliquer la règle qu’il imposait à ses opposants : le silence. Même provisoirement.

Il y a un loup dans la loi Macron…La liberté d'informer est menacée


« Le projet de loi actuellement discuté à l’Assemblée nationale contient un amendement, glissé en catimini dans le texte, qui menace d’entraver le travail d’enquête des journalistes et, par conséquent, l’information éclairée du citoyen. Sous couvert de lutte contre l’espionnage industriel, le législateur instaure comme nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme un « secret des affaires » dont la définition autorise ni plus ni moins une censure inédite en France.


Selon le texte, le « secret des affaires » recouvre « une information non publique, qui fait l’objet de mesures de protection raisonnables » et qui a « une valeur économique ». Notre métier consistant a révéler des informations d’intérêt public, il sera désormais impossible de vous informer sur des pans entiers de la vie économique, sociale et politique du pays.
Le texte, qui a été préparé sans la moindre concertation, laisse la libre interprétation aux seules entreprises de ce qui relèverait désormais du « secret des affaires ». Autrement dit, avec la loi Macron, vous n’auriez jamais entendu parler du scandale du Médiator ou de celui de l’amiante, de l’affaire Luxleaks, UBS ou HSBC sur l’évasion fiscale, des stratégies cachées des géants du tabac, mais aussi des dossiers Elf, Karachi, Tapie-Crédit Lyonnais, ou de l’affaire Amésys, du nom de cette société française qui a aidé une dictature à espionner sa population. Et on en passe…
La simple révélation d’un projet de plan social pourrait, en l’état, elle aussi, tomber sous le coup de la loi Macron.
Avec ce texte, un juge saisi par l’entreprise sera appelé à devenir le rédacteur en chef de la Nation qui décide de l’intérêt ou non d’une information. Une disposition spéciale prévoit même que la justice puisse empêcher la publication ou la diffusion d’une enquête. Dans le cas où le journaliste viole ce « secret des affaires », il encourt 3 ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende. La mise est doublée en cas d’atteinte à « la souveraineté, à la sécurité ou aux intérêts économiques essentiels de la France ». Une triple notion suffisamment vague pour autoriser toutes les dérives liberticides.


Même tarif pour les lanceurs d’alerte, les fameuses sources sans lesquelles certaines affaires ne sortiraient pas. Ce texte inacceptable est mis au vote alors même qu’une loi prévoyant le renforcement de la protection des sources des journalistes a été discrètement enterrée l’été passé.

Nous, journalistes, refusons de nous contenter de recopier des communiqués de presse pour que vous, citoyens, restiez informés. Et comme disait George Orwell : «  Le journalisme consiste à publier ce que d’autres ne voudraient pas voir publié : tout le reste n’est que relations publiques ». C’est pourquoi nous demandons le retrait pur et simple de ce texte. »
Médiapart lance une pétition contre les éléments de la loi Macron qui menacent d'entraver le travail d'enquête des journalistes, en défendant le "secret des affaires".

28 janvier 2015

Il faut s'appeler Léo Ferré pour traiter quelqu'un de « sale type »


Le face à face
Si les conseillers municipaux de gauche de Louviers ne se reprennent pas rapidement, François-Xavier Priollaud, l’actuel maire, le restera longtemps. Il faut absolument qu’ils mettent un terme au numéro de cirque de Franck Martin, l’ancien maire, lequel ne s’est pas encore remis de sa défaite et n’arrête pas de la ressasser. Après 19 ans d’un pouvoir personnel systématique, d’une suffisance par nature antidémocratique, d’un mépris permanent pour ses oppositions de droite et de gauche, le maire battu n’éprouve que ressentiment et rancune.

Même si je comprends qu’il soit difficile de se désolidariser d’un chef de file autoproclamé, il est vital pour la survie et l’avenir de la gauche municipale que les colistiers de Franck Martin ne continuent pas de laisser le champ libre à une conduite aussi inappropriée. Le climat qu’il crée lors des séances de conseil municipal devient irrespirable. Tous ses tics et ses tocs inondent la salle Pierre Mendès France lequel ne pourrait absolument pas se reconnaître dans cette attitude franchement lamentable.

L’opposition est un art qui s’apprend. Il faut être Léo Ferré pour pouvoir traiter quelqu’un de « sale type » (1). C’est d’autant plus évident que Patrice Yung et Christian Renoncourt, pour ne citer qu’eux, parviennent à s’opposer avec des moyens démocratiques et des arguments qui se défendent. Christian Renoncourt — dans l’opposition — n’avait pas été le dernier à dénoncer la situation financière de la ville et le montant trop élevé des impôts. Patrice Yung, ancien adjoint aux finances, n’a pas eu tort d’insister sur le niveau élevé des équipements collectifs heureusement soutenus par l’agglomération qu’il présidait. Si la dette peut être expliquée, elle doit l’être avec des arguments, pas des postures indéfendables.

Il y a donc moyen de s’opposer à la politique habile du maire. Il y faudra du temps, une certaine maîtrise du débat et surtout la prise à témoin des citoyens, les premiers concernés par la gestion de la ville. L’image des politiques, déjà bien altérée dans l’opinion, ne peut que se dégrader encore un peu plus après des joutes verbales qui ne mènent à rien. Sinon à renforcer un certain dégoût…qui profite à qui ?

(1) Insulte utilisée par Franck Martin contre le maire lors de la dernière séance du conseil municipal de Louviers. 

27 janvier 2015

Nicolas Mayer-Rossignol candidat socialiste à la présidence du futur conseil régional de la Normandie réunifiée

A droite (sur la photo) Laurent Beauvais. A la gauche de Marc-Antoine Jamet (sur la photo) Nicolas Mayer-Rossignol en compagnie de Jean-Louis Destans, président du conseil général. On reconnaît Dominique Cantrelle et Martine Seguela. (photo JCH)
Les élections départementales ne sont pas encore passées. Il faut pourtant, d’ores et déjà, préparer les élections régionales de décembre prochain si le calendrier actuel est maintenu. Pour la première fois, elles se dérouleront dans les 13 nouvelles régions dont les frontières ont été adoptées par le Parlement. Pour ce qui nous concerne, la Haute et la Basse Normandie ont disparu . Demeure la Normandie, la Normandie historique composée des cinq départements que sont la Manche, l’Orne, le Calvados, la Seine-Maritime et l’Eure. C’est donc à cette échelle qu’auront lieu les régionales avec un scrutin de listes départementales paritaires. Dans les deux anciennes régions normandes, les deux majorités sortantes sont composées de socialistes, de membres d’EELV, du Front de gauche et de radicaux de gauche. Au premier tour, le PS sera allié au PRG, les autres partenaires potentiels se compteront sans doute comme ils le feront en mars prochain. En face, à droite, Hervé Morin devrait tirer les listes. Ses absences nombreuses à la Région lui ont taillé une réputation de dilettante plus intéressé par son sort personnel que par le sort collectif.

Hier soir à Evreux, le conseil fédéral du Parti socialiste de l’Eure recevait Nicolas Mayer-Rossignol et Laurent Beauvais, les deux présidents actuels des Haute et Basse-Normandie. En prévision du vote interne du 5 février permettant l’élection par les militants du candidat à la candidature de la future présidence, ils avaient pour tâche de préciser leur stratégie commune et de répondre aux questions des militants. Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire, lui même vice-président du conseil régional de Haute-Normandie, insista d’emblée sur le travail exemplaire réalisé par les deux exécutifs normands anticipant la réforme votée par le Parlement.

Nul n’ignore combien le contexte économique et social est difficile. Nul n’ignore que le regard porté sur l’action du président de la République et celle du gouvernement jouera un rôle important sur la mobilisation de l’électorat de gauche lors des prochaines échéances, qu’elles soient départementales ou régionales. Depuis les attentats récents, l’exécutif est mieux perçu non pas parce que le chômage baisse mais parce qu’il a fait face avec mesure et efficacité à un drame national et qu’il a aidé à la manifestation de la solidarité et de la fraternité. Les élections à venir seront cependant difficiles pour le PS : un front national fort, des partenaires (EELV et Front de gauche) distants, un électorat démobilisé, voire déçu. Aura-t-il les moyens de faire mentir les sondeurs qui, aujourd’hui, annoncent des lendemains de vote délicats pour les majorités de gauche ?

Le PS a des atouts. Le climat global est en train de changer. La baisse de l’euro, celle du pétrole, la politique de la BCE, les taux d’intérêts bas devraient favoriser une relance de l’activité. Et puis, élément nécessaire mais non suffisant, le bilan des deux majorités sortantes est excellent. Excellent si l’on s’appuie sur les investissements réalisés, les relations avec les départements, les agglomérations, les intercommunalités, l’état des finances, la politique de proximité, la bonne image des deux présidents actuels.

Ajoutons y les spécificités normandes : un littoral attractif, des ports importants, des initiatives originales dans le domaine des énergies renouvelables, des actions de formation solides, une politique scolaire favorable à la recherche et l’innovation, qu’il s’agisse de l’université ou des lycées. La question de la capitale normande titille les citoyens plus que les élus. Ces derniers ne peuvent ignorer le rôle symbolique de la capitale mais ils savent aussi qu’une collaboration harmonieuse entre Caen et Rouen par exemple, permettra de dépasser les frustrations. Laurent Beauvais affirme que la « bipolarité » doit être la préoccupation de tous. Pas d’hégémonie, pas de domination de l’un ou de l’autre mais une proximité de projets et de territoires répartis sur les cinq départements. A l’évidence, Nicolas Mayer-Rossignol, sera choisi par les militants puisqu’il sera (sans doute) le seul candidat soumis au vote des membres du PS. Il est jeune, sans passé donc sans passif, il a beaucoup appris et très vite. Il connaît bien les dossiers et conserve une âme de militant.

Quand on connaîtra les compétences exactes des régions, des métropoles, des départements et des intercommunalités, la campagne électorale sera lancée. On devrait être fixé dans quelques jours. Si je me réfère à ce que j’ai entendu hier soir, les socialistes sont prêts à battre la campagne. Il reste à faire preuve de « pédagogie » pour démontrer que les majorités sortantes ne méritent pas d’être sorties.

26 janvier 2015

La situation a changé en Europe avec la victoire de Syriza et d'Alexis Tsipras


Alexis Tsipras a gagné son pari.
Syriza a gagné et de quelle façon ! La majorité absolue au parlement grec est ratée pour deux sièges seulement 149 au lieu de 151. Gageons Qu’Alexis Tsipras, le principal responsable du mouvement, n’aura aucune difficulté pour obtenir ces deux sièges lui permettant de s’assurer une majorité de gouvernement. Comme prévu, mieux que prévu, les Grecs ont choisi le changement en rejetant à la fois les partis de droite et d’extrême-droite (nazi même) et les partis de gauche rappelant un tant soit peu l’action du PASOK, le parti socialiste historique. Quelques nouveaux petits partis (de gauche) permettront au nouveau premier ministre de gouverner sans crainte ni sans peur.

Les principales revendications de Syriza ? La fin de l’austérité et la réduction de la dette, pourront elles être satisfaites ? C’était tout l’enjeu de cette élection. Et les citoyens grecs ont répondu massivement en faveur d’une nouvelle approche de la crise économique et financière. Pour eux, les classes modeste et moyenne n’ont pas à faire les frais des «fraudes, exceptions, gabegies » dont elles ne sont en rien responsables. Que vont être les nouveaux rapports entre le gouvernement grec et la Commission européenne ? Que vont faire le FMI (Fonds monétaire international) et la BCE (banque centrale européenne) principaux créanciers de la Grèce depuis cinq ans ?

Il est bien évident que, cette nuit, la situation a changé en Europe. Une gauche radicale au pouvoir dans l’un des 18 pays de la zone euro, voilà une nouveauté, une révolution en quelque sorte. Le pays qui a donné naissance à la démocratie et à notre civilisation est en droit d’exiger de ses partenaires européens une considération et une recherche de dignité à l’égard de son peuple. Alexis Tsipras incarne cette exigence. L’homme est séduisant, intelligent, convaincu et convaincant, il sera un interlocuteur de poids face aux commissaires européens et aux autres chefs d’Etats et de gouvernements.

Et la France là-dedans ? Jean-Luc Mélenchon exulte, les communistes jubilent, certains socialistes sont heureux, François Hollande s’est dépêché de féliciter le nouveau responsable de la politique grecque. Peut-être va-t-il trouver en Alexis Tsipras un complice capable de l’aider à faire passer son message concernant une politique d’investissements audacieuse et une remise en cause du credo néo-libéral ? Si le mouvement Podemos (en Espagne) amplifie la victoire de cette gauche réaliste et populaire lors des élections de l’automne, il ne fait aucun doute que la France devrait être, elle aussi, prête à réduire l’influence de la pensée dominante, celle que Bernard Maris combattait sans relâche dans ses éditoriaux de Charlie Hebdo.

25 janvier 2015

Sondage Odoxa : Manuel Valls meilleur que Nicolas Sarkozy pour protéger les Français


Manuel Valls à Rouen en 2012. (photo JCH)
Pendant de longues années, les sondages successifs sur les questions de sécurité donnaient un avantage important à Nicolas Sarkozy sur tous les autres postulants à la fonction suprême. L’ancien ministre de l’Intérieur devenu président de la République se croyait assuré, pour longtemps, de devancer la gauche et ses représentants dans ce domaine sensible.

Il faut croire que l’attitude de François Hollande et celle de Manuel Valls ont rebattu les cartes puisqu’un sondage paru hier indique qu’une majorité de Français fait plus confiance à Manuel Valls qu’à Nicolas Sarkozy pour les défendre contre l’insécurité, notamment, celle causée par les terroristes islamo-fascistes.

Il y a même une majorité de Français (54 % contre 47 %) pour se déclarer d’accord avec Manuel Valls qui a comparé la situation de certains quartiers de nos villes à un apartheid « social, économique ». J’ai contesté l’emploi de ce mot sur ce blog. D’autres, plus avisés que moi dans le domaine de la sémiologie, en ont fait autant. Mais le ressenti des Français s’explique surtout par l’émotion suscitée dans le public à la suite des attentats et par une certaine peur…Quand Manuel Valls affirme à des lycéens professionnels qu’ils devront s’habituer à vivre avec une menace permanente d’attentats, il use d’une pédagogie pour le moins réaliste voire brutale. A-t-il raison ou tort ?

Le passage de Manuel Valls au ministère de l’Intérieur — mais ce ne fut pas le premier à gauche — a permis à cette dernière de retrouver une crédibilité auprès des policiers et des gendarmes. Il faut croire que l’angélisme dont on accusait les dirigeants de gauche a regagné le ciel ; Je suis sûr, pourtant que cette accusation n’avait rien à voir avec la réalité des politiques conduites. Et puis que la Gauche s’intéresse plus que la droite à la prévention, qu’y aurait-il de choquant là-dedans ?

Ce qui motive les réponses des Français c’est sans doute le comportement des principaux dirigeants du gouvernement lors des récents attentats de Paris. Il est vrai que François Hollande, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, Christiane Taubira, Laurent Fabius, ont formé une équipe soudée, solide face à l’adversité, et que les décisions difficiles prises par le président l’ont été dans l’urgence et dans l’efficacité. Il a fait ce qu’il devait faire, a déclaré Nicolas Sarkozy comme à regrets. Les récentes propositions de l’ex paraissent d’ailleurs relever d’une posture plutôt que d’une analyse fine et réfléchie. Il n’est donc pas surprenant que les Français fassent maintenant plus confiance à Valls qui paraît être l’homme du moment surtout après sa déclaration devant l’Assemblée nationale unanimement saluée par les députés de gauche et de droite.

Il reste que les propositions mises en avant cette semaine par le gouvernement ne seront pas les seules à pouvoir anticiper les actions violentes des islamo-fascistes. On nous dit que chaque mois, les services de renseignements empêchent la commission d’attentats. C’est certainement vrai. Mais les failles dont a parlé Manuel Valls seront-elles comblées pour autant ? J’ai tendance à penser que c’est au sein de l’Education nationale que des efforts importants doivent être faits. Formation des enseignants, enseignement de l’histoire et de l’instruction civique, enseignement du fait religieux et de la libre pensée…sans oublier que la ségrégation sociale et culturelle joue également un rôle d’accélérateur de violence.