12 septembre 2015

Patrick Devedjian : les Allemands nous ont pris nos juifs, ils nous rendent des Arabes » ou de l'art de dire des conneries


« Les Allemands nous ont pris nos Juifs, ils nous rendent des Arabes. » L’auteur de cette — soi-disant — boutade nauséeuse n’est autre qu’un élu français d’origine arménienne, responsable de collectivités territoriales importantes et membre de l’ex-UMP. On sait que Patrick Devedjian (puisqu’il s’agit de lui) a, au cours de sa folle jeunesse, fréquenté les milieux d’extrême droite et il doit bien lui en rester quelque chose.

Depuis cette déclaration publique pour le moins révoltante, Patrick Devedjian a reconnu qu’elle était « déplacée ». Déplacée comme tous ces réfugiés fuyant la guerre, la souffrance, l’angoisse du danger permanent que suscite les conflits ethniques, religieux ou territoriaux. Même s’il s’agit d’une boutade, n’importe quel «psy» saurait analyser ce que cet humour recèle de ressentiment à l’égard de nos amis et alliés allemands et de mépris à l’égard des Arabes lesquels, comme par hasard ne bénéficient pas du pronom personnel de la première personne du pluriel : NOS Juifs, LES Arabes.

Patrick Devedjian n’est sans doute pas le seul à penser ainsi. La majorité des Français interrogés sur le sort des réfugiés Syriens, Erythréens ou d’autres nationalités considèrent qu’on peut et qu’on doit les laisser à leur triste sort : « Ils ne vont quand même pas venir manger le pain des Français et occuper des emplois alors qu’on a des millions de chômeurs. » Ce souci purement égoïste oublie que les quelques milliers de personnes accueillies en France ne représentent que 0,02% de la population et que notre pays est illuminé par son histoire et sa capacité d’accueil et d’asile. Allez, un petit effort !

D’ailleurs, Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, reçoit aujourd’hui à la maison de la chimie à Paris, 600 élus (de toutes origines politiques sauf le FN évidemment) volontaires pour mettre des équipements, des habitations, des centres sociaux au service de ces femmes, hommes, enfants de tous âges prêts à devenir Français et à respecter les lois, les règles de notre pays pour se construire un avenir de paix et de sécurité. Peut-être Devedjian devra-t-il un jour dire merci aux Allemands ce qui se dit « Danke » dans la langue de Goethe.

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