15 juillet 2015

La presse allemande ne ménage pas ses dirigeants jugés trop sévères à l'égard de la Grèce

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Wolfgang Schaüble.
La presse allemande, surtout la presse dite de gauche évidemment, est extrêmement sévère à l’égard d’Angela Merkel et de Wolfgang Schäuble (prononcez choye-bleu et non chaubol comme nombre de journalistes télévisés le font) les deux participants au sommet de l’euro-zone, d’une part et de l’assemblée générale des chefs d’états et de gouvernements de ladite euro-zone d’autre part. Pour les rédacteurs(trices) allemand(e)s les dirigeants de leur pays se sont montrés bien trop rigides et sévères vis-à-vis de la Grèce.

Wolfgang Schäuble n’a-t-il pas fait circuler une note rédigée par ses soins créant un fonds de garantie des privatisations réalisées en Grèce et basée au Luxembourg et prévoyant une sortie provisoire (cinq ans) de la Grèce de la zone euro. Aucun traité, aucun texte européen ne prévoit une telle solution. Au-delà du fait que le ministre allemand est réputé pour sa poigne de fer et la haine qu’il voue à l'ancien ministre Xanis Varoufakis (qui la lui rendait bien) il va de soi que sans la volonté française de conserver la Grèce au sein de la zone euro, de fortes présomptions font penser qu’Athènes aurait été viré avec pertes et fracas. Il se trouve que les responsables Finlandais, slovaques et quelques autres étaient d’accord avec le ministre allemand. C'est dire.

Il faudra des années, écrivent les journalistes allemands, pour que cette attitude hautaine et méprisante disparaisse des pensées. Alors qu’il a fallu des décennies pour que l’Allemagne retrouve ses galons de démocratie et gagne la confiance des autres pays de l’Union européenne, une nuit de négociations âpres et sévères pourrait bien avoir altérer à la baisse ce sentiment. Jean-Luc Mélenchon dans son livre récent « Le hareng de Bismark » écrit pour le résumer : « Ceci est un pamphlet. Mon but est de percer le blindage des béatitudes de tant de commentateurs fascinés par l'Allemagne. Je prends la plume pour alerter : un monstre est né sous nos yeux, l'enfant de la finance dérégulée et d'un pays qui s'est voué à elle, nécrosé par le vieillissement accéléré de sa population. L'un ne serait rien sans l'autre. Cette alliance est en train de remodeler l'Europe à sa main. Dès lors, l'Allemagne est, de nouveau, un danger. »

L’ancien président du parti de gauche n’y va pas de main morte. Mais les faits du week-end pourraient bien lui donner raison. Il est donc vital et nécessaire que François Hollande parvienne à faire de la relation franco-allemande une relation plus équilibrée. Pour ce faire, il convient, certes, de se montrer crédibles et responsables. Exactement ce qu’on demande aux Grecs mais à condition de ne pas tuer le malade par des traitements de cheval. Angela Merkel semble avoir perçu le danger et a sans doute freiné les ardeurs de son ministre pourtant très populaire outre-Rhin. A François Hollande de méditer cette pensée teintée d’humour de Michel Audiard : « lors de la dernière guerre, les Français parlaient aux Français. Les Allemands aussi. »

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