22 juillet 2015

Bruno Le Maire confond mépris et démagogie


Bruno Le Maire sur les barrages. Et il n'a pas honte ? (DR)
Il porte des chaussures Berlutti à 1500 euros la paire. Il se fait tailler des costumes (pas encore des vestes) chez les professionnels les plus célèbres, il écrit des livres (avec l’aide de « nègres » ?) qui lui rapportent des dizaines de milliers d’euros de droits d’auteur ; Cela ne l’empêchait pas, jadis, d’employer sa femme au sein de son staff parlementaire pour quelques milliers d’euros mensuels.

Le député d’Evreux, Bruno Le Maire, sous des dehors bien mis et des allures de gendre idéal, est quelqu’un de féroce. Sarkozy en sait quelque chose. Que la cruauté ne soit pas l’apanage des seuls hommes politiques n’est pas un scoop. Mais qu’un ancien ministre de l’agriculture se rende sur les barrages montés par les éleveurs et les membres de la FNSEA, notamment, pour critiquer « le mépris » du gouvernement à leur égard, relève de la provocation et du pousse-au-crime.

Ils sont peu nombreux, sauf à la droite extrême évidemment, ceux qui hurlent avec les loups. Ils sont prudents ceux qui connaissent les règles européennes, la disparition des quotas laitiers, l’élevage massif de porcs en Allemagne et en Espagne produits à des prix et des salaires défiant toute concurrence. Ils ne sont pas pléthore ceux qui savent combien les exigences réglementaires en France visant à respecter le bien-être animal et aussi la qualité des viandes ont conduit les professionnels à investir et à s’endetter.

Bruno Le Maire exagère. Sciemment. Il a pourtant été ministre de l’Agriculture et connaît les difficultés des filières des viandes qu’elles soient bovines, porcines ou ovines. Quel problème a-t-il résolu ? Quelles solutions a-t-il mises en place ? Que Le Maire se cantonne à son rôle d’opposant reste dans la nature du combat politique mais alors il doit utiliser les bons mots. C’est à cette aune-là qu’on juge les hommes aspirant aux plus hautes fonctions. Le mot mépris est un terme si galvaudé qu’il en dit trop ou pas assez. Quand le gouvernement sort 600 millions d’euros de la poche des contribuables français pour limiter la dette des éleveurs, il fait œuvre de solidarité et de responsabilité. Où est le mépris ?

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