4 mai 2015

« Jeanne au secours ! » mais la pucelle est restée muette


photo Laurent Troude
« Jeanne au secours » ! Pathétique, grotesque, ridicule, pour qualifier l’attitude de Jean-Marie Le Pen au pied de la statue de Jeanne d’Arc. Il lui faudra plus que le soutien de celle qui bouta les Anglais hors de France pour que le fondateur du Front national parvienne à conserver un brin de pouvoir au sein de la formation qui veut le mettre dehors lui aussi.

Il se trouve que JMLP joue le rôle des Anglais et Marine celui de Jeanne du nom du micro parti qu’elle a créé et qui lui cause bien des soucis à la fois financiers et judiciaires. Avec sa tunique rouge, son V de la victoire sur la scène, le vieux comédien a fait son dernier tour de piste. En attendant la sanction de la commission exécutive du FN (elle sera molle à n’en pas douter) la chef a décrété que Papa ne pourrait plus ouvrir la bouche au nom du Front national puisque ses propos ne cadrent plus avec la ligne politique définie, notamment, par Florian Philippot.

En attendant, le FN demeure fidèle à son image de parti violent. Les téléspectateurs que nous sommes auront, je l’espère, mieux compris ce que serait le monde selon Marine et ses sbires. Des Femen aux seins nus — c’est comme cela qu’on les reconnaît — ont eu bien du courage d’étaler des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « heil Le Pen » agrémentées de saluts fascistes, le bras tendu et le porte-voix à fond la gomme. J’ignore de quelle complicité il a bénéficié toujours est-il que le service d’ordre du FN est intervenu avec force matraques et agressions physiques musclées pour faire taire les blasphématrices et arracher les enseignes si parlantes. La direction de l'hôtel Intercontinental affirme que les membres du SO-FN ont forcé le passage. Il s'agirait donc d'une violation de domicile caractérisée !

On aura apprécié, également, les coups de parapluie de Bruno Golnish, très remonté contre l’équipe de journalistes du Petit journal de Yann Barthès. Je vous propose de ne rien rater, ce soir, sur Canal plus. On y verra à l’œuvre le professeur de Japonais criant Banzaï contre des professionnels dont le métier est de nous amuser. Je ne suis pas certain que l’entourage de Golnish ait très bien compris que frapper des journalistes à coups de poing ne fait pas très bon genre et illustre, mieux que tout discours, la réalité profonde de ce que sont ces gens, des demeurés et des cogneurs.

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