19 mars 2015

La victoire de Benjamin Netanyahou est une mauvaise nouvelle pour la paix au Moyen Orient

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Y a-t-il des limites à la pratique démocratique ? Et donc à la démocratie. La victoire de Benjamin Netanyahou, lors des élections législatives israéliennes, est le résultat d’une campagne mensongère, diffamatoire à l’égard de ses adversaires, et d’un cynisme grave chez un responsable dit de haut niveau. La campagne électorale de Netanyahou a rassemblé tous les ingrédients de la démagogie, du mensonge érigé en système, fanatisant à l’excès des Israéliens déboussolés et surtout en état de sidération avec des voisins encombrants comme la Syrie, l’Irak, l’Iran, le Liban où l’instabilité le dispute à un islamisme terroriste meurtrier.

Israël a eu peur. Les citoyens de ce pays ont préféré choisir celui dont l’image incarne, à tort ou à raison, une forme d’assurance tous risques contre des périls pour beaucoup exagérés. Ils ont tort. Car les déclarations du futur premier ministre d’un gouvernement de droite et d’extrême droite en Israël sur le fait qu’il n’y aura pas d’état palestinien sous son règne ne vont qu’aviver les haines et les ressentiments sans issue possible pendant des années.

Benjamin Netanyahou.
On ne mesure pas non plus à quel point le conflit israélo-palestinien s’exporte dans le monde entier et notamment en France. Malgré les déclarations lénifiantes, il est évident que nombre de Français issus de l’immigration maghrébine vivent mal la situation ghettoïsée des Palestiniens et considèrent que l’occident ne fait rien pour obliger Israël à modifier sa politique. L’érection d’un mur de séparation empiétant sur les terres arabes, la poursuite de la construction de colonies en Cisjordanie, le refus de Netanyahou de négocier sérieusement avec l’autorité palestinienne composent un maelström explosif dans tous les sens du terme. Il faudra donc s’attendre à de nouveaux attentats, de nouveaux morts et de nouvelles souffrances.

On sait pourtant que l’état de guerre ne résout rien. Seule une paix juste et équitable avec deux états, comme le préconisent l’ONU, les Etats-Unis et l’Union européenne, pourra mettre un terme à un conflit né en 1948 et marqué depuis par une succession de guerres. Les Palestiniens, après des années d’ignorance, ont reconnu Israël. Rabin et Arafat se sont serrés la main et ont signé les accords d’Oslo. Rabin a été assassiné et Arafat est mort. Netanyahou a pris prétexte de la nucléarisation de l’Iran (1) pour mener une campagne électorale fondée sur la peur et l’angoisse. Rien de bon ne sortira de sa future politique. Le seul espoir est que la gauche travailliste (24 élus) et le mouvement arabe (13 élus) se mettent d’accord sur des propositions communes pour préparer une future coalition avec les centristes…on peut toujours rêver.

(1) il est vrai que l’ancien président iranien Ahmadinejad avait promis « la destruction » d’Israël.

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