3 janvier 2015

Si l'armée française intervient en Libye, elle ne pourra pas y aller sans mandat de l'ONU ou sans appel d'un gouvernement représentatif


Mahamadou Issoufou.
« Tous les pays sont conscients que ce qui se passe en Libye est inacceptable (...), pour une fois il faut qu'on nous écoute, pour une fois il faut qu'on nous entende », a déclaré le président nigérien Mahamadou Issoufou qui ajoute : « Les pays de la région paient les frais de l'intervention militaire internationale de 2011 » qui a mis fin au régime de Mouammar Khadafi.
Depuis la mort du dictateur, des milices djihadistes libyennes s’entre-tuent pour la conquête du pouvoir, deux gouvernements s’affrontent et, surtout, le sud libyen est devenu le sanctuaire de tous ceux qui ont dû fuir les interventions, française au Mali, et algérienne dans l’est de l’Algérie.
L’intervention contre Kadhafi ? Rappelons qu’elle fut impulsée et activement soutenue par Nicolas Sarkozy et encouragée par l’écrivain Bernard-Henry Lévy, dont les allées et venues entre Benghazi et Paris (beaucoup sur le perron de l’Elysée) sont restées dans toutes les mémoires. Nous n’avons pas fini de payer l’impréparation des suites de cette guerre aux objectifs aussi flous que soudains.
Jean-Yves Le Drian, notre ministre de la Défense, appelle la communauté internationale à prendre conscience de la gravité de la situation actuelle. La déstabilisation de la Libye risque d’entraîner d’autres pays limitrophes (la Tunisie par exemple) dans un chaos ajouté à celui constaté en Syrie, en Irak ou dans d’autres pays du Moyen-Orient.
La France, même si elle le voulait, ne pourrait agir seule. Il y faudrait la constitution d’une coalition large, européenne bien sûr, mais également africaine. François Hollande a affirmé à plusieurs reprises que l’Afrique devait, elle-même, assurer la sécurité des régimes démocratiques et s’organiser militairement pour mettre fin aux crimes et exactions des groupes fanatisés. Aujourd’hui, cette organisation militaire africaine n’en est qu’à ses balbutiements. L’armée française aide donc à la formation des cadres, à l’armement des bataillons mais elle demeure indispensable (avec ses drones, ses forces spéciales, ses bases) et son installation au Niger à la frontière libyenne augure sans doute d’actions spécifiques contre les trafics en tous genres (drogues, êtres humains, clandestins, armes etc.) et contre les djihadistes sanctuarisés en Libye.
Je comprends tous ceux et toutes celles qui s’opposent à la guerre, tout le temps et en tous lieux. Mais l’Etat islamique ne respecte ni les femmes, ni les chiites, ni la vie de ceux qui contestent son totalitarisme fascisant. Que faire d’autre que de s’y opposer. Par tous les moyens.

2 janvier 2015

L'Union européenne ne doit pas laisser l'Italie seule pour faire face aux vagues de migrants venus du Moyen-Orient


Des immigrés du sud arrivent au large des côtes de Lampedusa.
L’Italie fait face à une suite de vagues d’immigrés originaires des pays en guerre au Moyen-Orient. Enfants, femmes, hommes de tous âges paient des sommes folles à des intermédiaires sans scrupules pour trouver une place sur des cargos pourris, dans les mains d’équipages voyous, à la merci des tempêtes et des abandons de postes. 900 par ci, 450 par là…heureusement la marine et les secouristes italiens agissent vite et bien pour sauver toutes ces personnes. Le désespoir de ces dernières est tel qu’elles n’hésitent pas à monter à bord de ces rafiots, d’y souffrir du froid, du manque de nourriture et d’affronter parfois des difficultés mettant en cause leur propre vie et celle de familles entières.
Un constat s’impose : l’Italie est bien seule pour affronter ces situations dramatiques. Non seulement, elle est seule pour anticiper les sauvetages mais elle est seule également pour accueillir les naufragés et les nourrir, les soigner, les héberger. Certains de ces immigrés retourneront dans leur pays mais d’autres tenteront leur chance dans un pays de l’union européenne où ils grossiront les rangs des demandeurs d’emplois et de conditions de vie dignes…et normales.
L’Union européenne ? Parlons-en. Où est-elle ? Que fait la Commission pour aider l’Italie ? Les 28 composent une soi-disant union où les droits de l’homme sont cités en exemple et où l’humanisme devrait primer le mercantilisme. Je ne sais si la comparaison est probante mais il en a été de même lors de l’intervention française au Mali. Seule notre armée est intervenue contre les djihadistes (avec des soutiens logistiques américains) démontrant l’incapacité européenne à unir ses forces quand les intérêts supérieurs de l’union sont en cause. 
Que vaut une union européenne s’il s’agit seulement de faire du commerce et de favoriser la libre circulation des biens et de « certaines » personnes ? On doit imaginer une UE active et solidaire. On doit imaginer la possibilité pour l’Europe de déployer des moyens communs afin d’alléger le poids des responsabilités nationales en cas de force majeure. Les solutions à l'arrivée impromptue de 900 migrants hier et de 450 autres aujourd’hui ne peuvent être abandonnées aux seules ressources du gouvernement de Matteo Renzi. Imaginons un instant que  l’Italie (ou un autre pays) soit dirigée par une Marine Le Pen ou quelqu’un dans son genre ? Ferait-elle tirer au canon sur ces navires chargés à bloc de personnes en détresse ? Refuserait-elle de leur venir en aide ? J’ai entendu une députée UMP (dont j’ai oublié le nom) proposer de rejeter les migrants à la mer ? Peut-on, doit-on, accepter que ces gens-là dirigent de grandes démocraties porteuses de valeurs supérieures qui fondent une civilisation ?

31 décembre 2014

Louviers, Val-de-Reuil et l'agglomération Seine-Eure gagnent des habitants


L'Eure, la Seine, l'autoroute A 13, la voie ferrée, que d'atouts pour Seine-Eure ! (photo JCH)
On aurait tort de faire une trop forte fixation sur l’évolution du nombre d’habitants dans une commune surtout quand elle ne se fait qu’à la marge. Pourtant, il n’est pas indifférent de constater une croissance (même faible) ou une perte. Dans une certaine mesure, cette évolution donne une idée de la force d’attraction ou de répulsion de la commune. A ce jeu-là, notre département, sans doute sous l’impulsion d’un conseil général dynamique et d’un président offensif, a vu sa population croître de 3 et quelques pour cent au cours des cinq dernières années. Avec 591 616 habitants au 31 décembre 2014, l’Eure se situe au 43e rang national entre les Côtes du Nord et la Somme.
Sans entrer dans le détail des centaines de communes de l’Eure, j’ai noté que la ville d’Evreux reprenait un peu de poil de la bête avec 49 634 habitants (en hausse donc) et que, pour ce qui nous concerne, notre bassin de vie se portait assez bien. Alors que Vernon perd des habitants (-2,66 %) Louviers en gagne près de 300 avec une hausse de 1,56 % et un total 17 973 habitants tandis que Val-de-Reuil en gagne près de 200 avec 13 407 habitants étant entendu qu’il s’agit de la population dite municipale. Ces chiffres ne prennent pas en compte les étudiants, les populations migrantes et autres personnes non définitivement fixées dans les villes. A Val-de-Reuil, le centre de détention rassemble 800 personnes !
Quand on sait que Pont-de-l’Arche progresse également, on constate que l’agglomération Seine-Eure est une sur une pente ascendante ce qui n’est pas très étonnant eu égard aux efforts déployés pour attirer les PME-PMI sur les parcs industriels, les salariés ayant évidemment besoin de se loger. A lire La Dépêche d’aujourd’hui et les programmes de construction prévus à Val-de-Reuil (logements, équipements culturels et commerciaux, gare etc.) la croissance de la ville nouvelle, et par voie de conséquence celle de l’agglomération, se poursuivra en 2015-2016.
Le maire de Louviers, François-Xavier Priollaud, interrogé par un journaliste, affirme que la main qu’il a tendue à son collègue de Val-de-Reuil n’a pas été saisie. Le nouveau premier magistrat de Louviers ne veut pas que le duel « Martin-Jamet » se perpétue eu égard aux dommages collatéraux déplorés ces dernières années. Pour lui, il n’y a pas de lieu de mettre en concurrence les deux villes, l’une ancienne, l’autre nouvelle. Il considère que les deux cités disposent de forces intrinsèques nécessaires à l’agglomération tout entière. Il n’a pas tort sauf que M. Priollaud n’est pas le président de l’agglomération et que l’attitude de Bernard Leroy à l’égard de Val-de-Reuil n’a pas toujours été coopérative ni positive. Et si M. Priollaud parvenait à convaincre son collègue du Vaudreuil ? Voilà un beau challenge pour 2015 !

29 décembre 2014

Le mouvement Syriza fait peur aux capitalistes et à la bourse d'Athènes


Alexis Tsipras.
Le mouvement Syriza en Grèce fait peur aux capitalistes et aux rentiers. La bourse d’Athènes a chuté de 11 % aujourd’hui après un dimanche considéré comme noir par les financiers, les élus du pays de Socrate et de Platon ayant refusé de désigner le nouveau président de la République proposé à la candidature par la majorité conservatrice. Ce refus a une conséquence : de nouvelles élections législatives sont programmées en janvier et février de l’an prochain de manière à donner une majorité au futur gouvernement.
Alexis Tsipras, le principal animateur de Syriza, est même largement favori pour occuper la place de premier ministre. Avec près de 30 % des suffrages, le parti d’extrême-gauche rallie actuellement les mécontents, très nombreux, victimes des différents plans d’austérité imposé par la troïka composée de la Commission Européenne (CE) la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI). Christine Lagarde, la directrice du FMI, est d’ailleurs consciente de la violence des efforts demandés aux Grecs et a senti venir le bouleversement démocratique en cours.
Les boursiers ont-ils raison d’avoir peur ? Oui si l’on considère qu’Alexis Tsipras veut remettre en cause la politique économique imposée par la troïka. Non si l’on se réfère à ses propositions institutionnelles et à son action. Pour Syriza, il n’est pas question de sortir de l’Europe et d’abandonner l’Euro. Et puis l’extrême-gauche n’est pas l’extrême-droite. La première est démocratique, antifasciste, ne fait preuve d’aucune xénophobie ni d’aucun racisme et n’utilise pas la violence physique comme moyen politique. Son combat est un combat d’idées, il passe par le suffrage universel et non par un quelconque « régime des colonels. » Il privilégie le peuple, ses conditions de vie et de travail.
Ce mouvement grec n’est d’ailleurs pas isolé en Europe. En Espagne, le mouvement Podemos a les mêmes objectifs et sa popularité grandit de jour en jour dans la péninsule ibérique. Ce mouvement « nous pouvons » rallie nombre de jeunes et de laissés pour compte à la suite de la crise économique et face à une corruption toujours plus importante puisque même la famille royale est touchée !
Les pays du sud, excepté la France, notamment ceux qui ont connu Franco, Salazar et les colonels, préfèrent — et on les comprend — la gauche à l’extrême droite. Ils ne veulent plus connaître les assassinats, les attaques contre les partis, les syndicats et la disparition d’une presse libre.
Les Français devraient regarder vers ces frontières du sud. Plutôt que de compter sur un Front national ringard, autocratique et autarcique (à l’heure de la mondialisation vous vous rendez compte !) mieux vaut choisir des partis de gouvernement respectueux du pluralisme et de la constitution. Cela passera, tôt ou tard, par un accord des partis de gauche dont celui de Jean-Luc Mélenchon, l'un des animateurs du…Parti de gauche proche des contestataires grecs et espagnols.

28 décembre 2014

Pourquoi les présidents de la République s'entourent-ils de chiens de race Labrador ?


Les présidents de la République qui se sont succédés depuis Valéry Giscard d’Estaing ont tous un point commun. Qu’il s’agisse de François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et maintenant François Hollande, tous étaient entourés d’un chien et, pour la plupart d’entre eux, d’un canin de race Labrador. Le président de la République actuel a même fait une référence savante à l'actualité en lui donnant le nom de Philaé, comme cette sonde posée sur la comète Tchouri.
Je me suis interrogé sur le besoin qu’ont nos présidents de choisir un animal de compagnie et sur la race de chien pour laquelle ils ont optée. Ainsi, je me suis souvenu de cette citation délicieusement britannique de John Major, un ancien premier ministre conservateur de Grande-Bretagne, écarté du pouvoir à la suite de manœuvres internes au grand Parti appelé à gouverner avec le Labour depuis des décennies : « Si un homme veut de la reconnaissance, il ne doit pas entrer en politique mais acheter un chien. » Si nos présidents se sont vu offrir ce dernier c’est sans doute parce qu’ils occupent les plus hautes fonctions mais surtout parce qu’ils ont un grand besoin de cette reconnaissance que le peuple, forcément ingrat, et les membres des cabinets plus préoccupés à réussir leur carrière qu'à lier leur sort aux chefs d'état, lui chipotent. A moins que les présidents pas aussi sûrs du bien fondé de leur politique et de ses résultats, préfèrent ces Labradors (1) très appréciés comme chiens d’aveugles…
(1) Le retriever du Labrador, plus communément appelé labrador ou labrador retriever est une race de chien originaire du Royaume-Uni. C'est un chien de taille moyenne, à l'allure ronde et robuste, de couleur entièrement jaune, marron ou noire. Issu du chien de Saint-John, la race a été importée puis développée au Royaume-Uni à partir du XIXe siècle. Le labrador est actuellement l'une des races les plus répandues dans le monde.
Race très docile, joueuse et intelligente, le labrador est d'abord sélectionné comme chien de chasse et notamment comme chien de rapport. Cependant, son caractère exceptionnel a fait de lui un chien très recherché comme chien de compagnie et chien de travail, notamment comme chien guide d'aveugle.