8 novembre 2014

« La grande guerre des Lovériens » un ouvrage de la Société d'études diverses de Louviers et sa région


Prêts à dédicacer l'ouvrage. (photo Jean-Charles Houel)
Je vais évidemment me plonger très bientôt dans la lecture de « La grande guerre des Lovériens. » Car tous ceux et toutes celles que l’histoire, la grande et la locale, intéressent ne pourront se dispenser d’acquérir le magnifique ouvrage réalisé par plusieurs membres de la Société d’études diverses de Louviers. 
Bernard Bodinier, son président, après avoir exposé toutes les bonnes raisons qui auraient pu justifier…la non mise en œuvre du projet, reconnaît volontiers que les bonnes volontés ne manquant pas, et malgré la durée très courte à consacrer aux recherches de documents et à leur traitement, la SED ne pouvait échapper à son destin.
Le propre d’une société d’études comme l’est la SED est en effet de faire bénéficier la collectivité sur le territoire de laquelle elle agit, d’initiatives riches en événements quels que soient les époques, les personnes ou les lieux si possible de proximité.


Bernard Bodinier
(photo JCH)
 Samedi matin à la librairie A la page, les auteurs de l’ouvrage attendaient de pied ferme, stylo en main pour les dédicaces, les invités et les Lovériens (ou non) attentifs à la vie de la SED. Gilles Bethon, Jean-Pierre Binay, Claude Blanluet, Bernard Bodinier, Claude Cornu, Christian Gateau, Roland Hazard, Michel Lecerf, Yvette Petit-Decroix, Katy Robert, tous présent(e)s à un moment ou à un autre, ont rédigé quelques mots amicaux aux acheteurs d’une pépite qu’il faudra thésauriser, non pour un quelconque motif pécuniaire, mais en pensant aux générations futures souvent ignorantes des faits et gestes de leurs aïeux.
Mes grands-parents maternels en 1916
Je pense aussi à toutes les familles de Louviers, la mienne par exemple, qui ont toutes eu un proche sous les drapeaux, au front et dans les tranchées. Nombre d’entre eux trouvèrent la mort ou furent blessés dans des batailles que les mémoires et les historiens décrivent comme dantesques. Même si Louviers n’a entendu que le bruit du canon et n’a pas vécu l’occupation allemande non plus que les charges à la baïonnette, la ville et ses habitants ont souffert de l’absence, des privations, ont enduré les conséquences d’une guerre très longue. La France a d’ailleurs eu bien du mal à se remettre de la saignée opérée dans des générations « sacrifiées » alors que les moyens mécaniques et « modernes » (artillerie lourde, aviation, utilisation des gaz etc.) les taillaient en pièces.

« La grande guerre des Lovériens » à l’aide de documents exceptionnels, extraits d’archives publiques ou privées, servira de référence quand les historiens du futur se pencheront sur la manière qu’avaient ceux d’aujourd’hui d’honorer les hommes et les femmes à qui l’on doit tant. 
La grande guerre des Lovériens, SED, 180 p, 25 €.



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7 novembre 2014

« Hollande t'es foutu, les patrons sont dans la rue »


Les patrons se donneront-ils rendez-vous au Bel ébat à Evreux pour manifester leur colère ?
« Hollande, t’est foutu, les patrons sans dans la rue ». Rien de telle qu’une bonne petite manif pour faire céder le gouvernement. MM. Gattaz et compagnie ont décidé (?) d’adopter la méthode syndicale plus répandue à la CGT et FO qu’au MEDEF. M. Roux de Baizieu, vice-président de l’ancien CNPF, se plaint des mauvais traitements qu’infligeraient à l’entreprise MM. Hollande et Valls. Et pour les punir, le patronat français envisage (c’est du sérieux ?) de descendre dans la rue et de battre le pavé comme aux plus belles heures de la manif pour l’école dite libre sous François Mitterrand. Le problème c’est que les patrons sont moins nombreux que les catholiques intégristes ou pas.
Ce que veut le MEDEF en plus du CICE et des 41 milliards sur trois ans, c’est la flexibilité, la suppression des 35 heures, la réforme du code du travail, l’abandon des seuils sociaux, le licenciement sans motif, j’en passe et des meilleures, autrement dit le patronat veut faire table rase des acquis fondant le modèle social français.
Pour obtenir satisfaction, les patrons iraient-ils jusqu'à faire grève, à empêcher les trains de rouler, les camions de transporter, les avions de voler, les banques de banquer, les travailleurs de travailler ? Voilà un monde que je n’imaginais pas…surtout après les déclarations d’amour de M. Valls « j’aime l’entreprise » pour la version française ou « my government is pro business » pour la version anglaise. Je me serais trompé sur les intentions du Premier ministre ? 
Ce que les patrons veulent ce ne sont pas des mots d’amour mais des preuves d’amour. Mais les preuves ils les ont sous les yeux. C’est ce que qu’Edwy Plenel disait à Jean-Michel Apathie dans l’affaire Cahuzac. Le journaliste de RTL apostrophait le directeur de Médiapart ? « Où sont les preuves, je veux les preuves ! » disait l’un. « Les preuves ? Mais vous les avez sous les yeux » disait l’autre. On sait ce qu’il advint. M. Apathie eut bien du mal à reconnaître ses torts et sa mauvaise foi. M. Cahuzac avoua…
Avant de voir les banderoles des patrons et le cortège des mal aimés, de l’eau va couler sous les ponts de Paris. Je ne doute pas que M. Gattaz va se reprendre. Cette volonté de manifester est pour lui comme un mauvais rêve, un cauchemar tout juste bon à titiller les guignols de l’info. Car en général, les patrons préfèrent la discrétion aux effusions. Comme au Luxembourg…

La coopérative de salariés de Nice-Matin choisie par le tribunal de commerce


Le tribunal de commerce de Nice, en choisissant ce matin la Coopérative créée par les salariés pour la poursuite de l’activité de Nice-Matin, accomplit un acte courageux. Car face à cette initiative, deux groupes de presse puissants présentaient une alternative souvent appréciée par les juges consulaires lesquels veillent à ce que les créanciers soient en partie payés tout en étudiant de près la situation des salariés de l’entreprise défaillante.
Une société coopérative d’intérêt collectif place les salariés repreneurs en situation inhabituelle. Les voilà propulsés en décisionnaires non seulement sur le plan journalistique mais également économique puisqu’une entreprise de presse, même s’il s’agit d’informer, reste d’abord une entreprise. Avec ses contraintes économiques et financières.
Pourquoi le tribunal de commerce de Nice a-t-il choisi cette solution ? Il a été sensible au fait que le plan de reprise de la coopérative prévoit un nombre de suppressions d’emplois très inférieur à celui du groupe Rossel, le plus habitué aux reprises sanglantes. Et ensuite, il a dû également prendre en compte le soutien de Bernard Tapie — un homme que je n’apprécie pas et à qui il est très difficile de faire confiance — lui-même patron de presse dans ce midi de la France si particulier.
D’ailleurs, pour parler franchement, ce soutien de Bernard Tapie me laisse dubitatif. Je ne sache pas que cet homme d’affaires aux multiples facettes se soit jamais engagé par Philanthropie. S’il a rejoint le groupe de salariés c’est, il est vrai, à leur demande mais aussi et sans doute pour acquérir des parts de marché lui qui ne traite pas très bien les journalistes de son groupe et n’a jamais fait la preuve de son esprit déontologique.
Reste à savoir quelle sera la part d’influence de Tapie dans le choix de la ligne éditoriale de Nice-Matin et dans le respect de l’indépendance de la rédaction inévitablement responsable devant le tribunal de commerce et devant les lecteurs. Nice-Matin sera-t-il autorisé à traiter de l’arbitrage Adidas ? Les journalistes pourront-ils investiguer sans pression d’aucune sorte ? Peut-être Tapie s’est-il engagé par contrat avec la coopérative ?

6 novembre 2014

Le Luxembourg est bien un paradis fiscal…et Juncker le savait


Le nouveau président de la Commission européenne, M. Jean-Claude Juncker, a donc été le premier ministre pendant une décennie d’un pays de l’Union des 28, vrai paradis fiscal pour des centaines de grandes entreprises désireuses d’éviter de payer des impôts dans les pays où elles commercent. Un pool de journaux européens a bénéficié d’une enquête internationale démontrant que ces entreprises originaires du monde entier ont placé leurs capitaux, bénéfices et autres marges nettes, au Luxembourg sous la forme d’un privilège accordé par ce petit état par la taille géographique mais grand pour la protection des fonds en euros, en dollars, en yens et autres francs suisses ou livres sterling.
Des accords, forcément secrets, ont été passés entre les dirigeants de ces grandes entreprises — toutes formes confondues : banques, luxe, informatique, édition, commerces en tous genres…— et l’état luxembourgeois sous la forme de taxes roling destinées à alléger leur fardeau fiscal.
C’est ainsi que des centaines de milliards d’euros ont fui les États-Unis, la France, la Belgique, l’Allemagne etc…et que les états ont « perdu » des impôts dont la logique voudrait qu’ils eussent été payés dans les pays où les affaires se sont faites. Parmi les noms de ces grandes entreprises on trouve Ikea, Apple, Amazon mais aussi des banques françaises ou des assureurs dont les montants évanouis dans l’hexagone sont sans commune mesure avec les sommes des grands du luxe par exemple.
Il paraît que le Luxembourg n’est pas le seul état à pomper l’argent circulant. L’Irlande et les Pays-Bas seraient aussi classés comme d’excellents paradis pour les grandes sociétés. Il suffit de regarder sous son mac pour s’apercevoir que l’adresse relationnelle avec la clientèle se situe dans l’île britannique.
Non seulement les pays de la vieille Europe se désindustrialisent mais en plus, ils ne bénéficient pas des recettes attendues des échanges commerciaux, industriels réalisés à grande échelle. 
Interrogé par le Monde, le premier ministre luxembourgeois actuel annonce qu’il va proposer une loi à son parlement pour rendre plus visibles ces privilèges fiscaux totalement extravagants et contraires à tout sens moral. Mais la morale a-t-elle encore du sens en 2014 ?

5 novembre 2014

Mon Smartphone a une drôle de gueule aujourd'hui


Elise Lucet. (DR)
Ce matin, je ne regarde pas mon Smartphone comme hier. Autant j’admire ses miracles de technologie, autant je déteste le système qui fait ce qu’il est. Depuis hier soir en effet et l’émission de Elise Lucet sur France 2 « cash investigation » (bravo le service public) on en sait beaucoup plus sur ce que les grandes marques de Smartphones pratiquent comme esclavage moderne, directement ou indirectement, que ce soit en Chine, en Afrique ou ailleurs.
Le sujet de l’émission était on ne peut plus simple. Votre Smartphone, qu’il s’agisse d’un Iphone (Apple), d’un Galaxy 4 (Samsung), d’un Blackberry ou d’un Nokia ou de toute autre marque, comment se décompose-t-il ? Quels sont les éléments nécessaires à son fonctionnement, de la batterie au lithium aux condensateurs en Tantale, en passant par tous les autres stades de fabrication et d'assemblage de ces appareils réalisés par une main d’œuvre taillable et corvéable à merci, payée avec un lance-pierre, et susceptible de mourir au premier éboulement.
Elise Lucet et son équipe nous ont emmenés dans tous les pays du monde où quelqu’un, quelque part, apporte sa force de travail dans l’intérêt des grandes firmes dont le génie créateur est au moins égal à l’espérance de gains générés par leur manière de faire. Les journalistes d’investigation ne nous cachent rien de leurs recherches, de leurs déboires et des montagnes d'embûches semées sur leur chemin. Ils parviennent, à force de courage et de détermination, à proposer une émission solide, efficace, même si ce qu’on voit et entend nous révolte.
Une petite chinoise de 13 ans décrit ses journées ou ses nuits de travail d’une durée de 13 heures. Pour 150 euros par mois, avec un jour de repos par quinzaine et deux jours de congés payés par an, elle est appréciée pour sa soumission aux ordres et la qualité de son travail. Un mineur congolais décrit son angoisse permanente quand au fond de la mine de coplan (minerai du tantale) il attend le prochain effondrement des galeries et ses multiples conséquences, les fractures, les commotions ou la mort. « La mine sera notre tombeau. »
On comprend bien pourquoi les capitalistes des sociétés du portable ou leurs directeurs délégués (en Europe et partout) refusent de rencontrer les journalistes, de tenter de justifier des pratiques que les conventions internationales interdisent. Et quand par hasard, Elise Lucet en chope un « c’est La faute aux sous-traitants…on ne savait pas…on va prendre des mesures. »
Vous me direz, ces scandales ne sont pas réservés aux Smartphones. Il en va de même dans tant de domaines : les vêtements (et le Bangladesh) les pièces de rechange pour l’automobile, les médicaments…etc. C’est ce qu’on appelle la mondialisation.
Une mondialisation au goût amer. Une forme de putréfaction quoi.

4 novembre 2014

Des petites magouilles aux escroqueries en bandes organisées


photo Jean-Charles Houel
Le journal « Le Monde », en vente aujourd’hui dans les kiosques, confirme les enquêtes réalisées par les journalistes de la chaîne M6 pour l’émission « Zone interdite » diffusée dimanche soir et consacrée aux magouilles  et entourloupes en tous genres. Le grand quotidien du soir annonce en effet que la banque HSBC dont les bureaux sont situés à Genève va être poursuivie pour divers délits commis en 2006 et 2007. Il s’agit de démarchages entrepris auprès de Français fortunés bien conseillés pour placer leur argent dans des paradis fiscaux afin d’éviter le fisc hexagonal. Déjà, des salariés de la banque UBS étaient dans le collimateur des enquêteurs et des magistrats.
Si les faits remontent seulement à ces années-là, c’est parce que depuis, les choses ont bien changé. En effet, le gouvernement helvétique a passé des accords avec des pays de l’Union européenne, notamment, pour un échange d’informations concernant des nationaux à la recherche des dits paradis. Dimanche soir, sur M6, plusieurs responsables de banques suisses, interviewés en caméra cachée ont refusé tout net des propositions illégales avancées par des journalistes jouant les riches et prêts à passer des «espèces» sur les rives du Lac Léman mais pas du côté d’Evian.
HSBC est «victime» de la liste dite Falciani, du nom d’un ancien employé de la banque parti avec plus de 3000 noms de contribuables « heureux » de vivre dans la discrétion jusqu’à ce que les gendarmes enquêtent et confirment les nombreuses tentatives de racolage effectuées sur le territoire français. Les trois juges d’instruction du pôle financier de Paris ont donc du pain sur la planche…Il est vrai que depuis les annonces de publicité relative à la fameuse liste — la banque HSBC a d’abord voulu discréditer M. Falciani — plusieurs dizaines de contribuables français ont pris contact avec le fisc pour régulariser leur situation. Les amendes ont plu comme à Gravelotte.
Dans un autre ordre d’idée — mais toujours avec la volonté de tricher — une séquence a attiré mon attention : celle d’un chômeur français expatrié à Bangkok et indemnisé pendant des années par Pôle emploi ! Et en plus, l’homme n’a ni remords ni regrets. Comme quoi quand Marine Le Pen met en cause le système social favorable soi-disant aux migrants, elle oublie de signaler les cas de tous ces Français « de souche » qui pillent l’URSSAF, la sécurité sociale, Pôle emploi, le RSA et autres allocations. Des contrôles existent mais pas suffisamment nombreux pour dissuader les tricheurs-voleurs. D’ailleurs bien des élus du Front national dont les comptes de campagne sont actuellement étudiés à la loupe par la commission compétente ont du souci à se faire. Le parti qui lave plus blanc que blanc a proposé ses services aux candidats FN moyennant prêts et taux d’intérêts usuraires ou tout comme…attendons les suites, elles ne sauraient tarder.

3 novembre 2014

La salle de futsal sera construite à Val-de-Reuil. MAJ « prend la balle au bond »


Marc-Antoine Jamet et Franck Martin ont au moins un point commun. Ils aiment le Futsal et si l’ancien maire de Louviers n’a pu réaliser son projet avant d’être battu aux dernières municipales, MAJ a pris comme il dit « la balle au bond » (1) pour doter sa ville et, en fin de compte, l’agglomération, d’un équipement apprécié des jeunes des « quartiers » même si ce mot ne doit pas être connoté péjorativement.
Il ne fait aucun doute, eu égard aux demandes et aux besoins, qu’une salle de futsal digne de ce nom répond à une nécessité. J’ai écrit sur ce blog, récemment, que si François-Xavier Priollaud, maire de Louviers, ne souhaitait pas mettre en œuvre le projet imaginé par la municipalité précédente, ce n’était pas par souci financier (ainsi qu’il l’affirmait) mais parce que la finalité du futsal ne convient pas à son idée du sport collectif. Plusieurs subventions avaient été promises et je suis certain que le Département voire la Région auraient aimablement apporté leur concours à un projet original.
Que Marc-Antoine Jamet s’empare d’une bonne idée n’a rien d’étonnant. Même s’il n’en a pas eu la primauté, rien ne l’empêchera de concrétiser un projet d’équipement dans une ville sportive déjà très avantagée avec la grande salle Jesse Owens, les salles de squash et de tennis, sans oublier les gymnases, les terrains, les salles spécialisées. Si tout va bien, rien n’empêchera non plus les financeurs (Département, Région et CASE ?) d’aider Val-de-Reuil à construire sa salle de futsal. Six millions d’euros ne se trouvent pas sous une chaussure de foot mais l'union fait la force, non ?
(1) Paris-Normandie d’aujourd’hui.

De Cameron au Burkina Faso en passant par l'Ukraine et la Russie de Poutine

Je ne consacre pas suffisamment d’espace à la politique étrangère et européenne. J’ai tort car ce qui se passe en Afrique, en Russie, en Chine, et évidemment dans l’Union européenne a des conséquences sur la situation nationale française.
M. Cameron, le premier ministre britannique, a décidé de ne pas verser les deux milliards d’euros dus au budget de l’UE après le calcul de son PIB depuis plusieurs années. Si certains pays sont exemptés de compensation eu égard au non paiement de leur écot par les Anglais, la France apporte au pot commun un milliard d’euros chaque année dont on a bien besoin. Angela Merkel a haussé le ton ces derniers jours pour informer M. Cameron de l’exigence à remplir ses devoirs collectifs. Nul n’ignore que l’UKIP taille des croupières aux conservateurs mais ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas respecter les traités et encore moins ses engagements. Depuis Winston Churchill qui affirmait toujours choisir le grand large (comprendre l’Amérique) à l’Europe continentale, Cameron prend le risque de se voir sanctionné par la Commission européenne en cas d’obstination. Michel Rocard déclarait, il y a quelques semaines : « Si les Britanniques veulent quitter l’UE, qu’ils s’en aillent. »
On peut s'attendre à tout avec Vladimir Poutine.

Vladimir Poutine est le seul dirigeant d’une puissance importante à reconnaître comme valables les résultats des élections qui se sont déroulées dans la partie pro-russe de l’Ukraine ce dimanche. Les indépendantistes russophones de Donetsk et de Louhansk ont nettement triomphé…même si le vote a eu lieu sous le regard avisé de l’armée russe venue pour protéger les bureaux.
Quand on lit le livre de Tania Rakhmanova « Au cœur du pouvoir russe » on comprend comment Vladimir Poutine agit. Comment il est arrivé au pouvoir, comment il a éliminé tous ses ennemis (physiquement quelques fois) comment il souhaite rétablir les frontières de la grande Russie et surtout comment il trompe les occidentaux quelques fois un peu naïfs face à cet ancien lieutenant-colonel du KGB qui a gardé un goût certain pour ses méthodes et pour leurs résultats. Les dirigeants européens ne doivent donc avoir aucune illusion sur leurs rapports avec Poutine. Il ne connaît que les rapports de force et une forme de violence dans tout ce qu’il touche ou approche. Il considère l’Ukraine comme son pré carré. Il a annexé sans coup férir la Crimée. A qui le tour ?

L’un des chefs de Boko Haram, le groupe djihadiste du Nigéria vient de déclarer dans une vidéo postée sur Youtube que les 210 lycéennes enlevées il y a quelques mois avaient été converties à l’Islam et mariées de force aux membres de la secte. Il faut traduire ce langage et comprendre que les jeunes filles ont été violées et abusées sexuellement sous prétexte de les réduire à une forme d’esclavage. On est loin de l’annonce de François Hollande déclarant qu’un accord avait été trouvé par le gouvernement nigérian et les « fous de Dieu », adeptes de la Charia…
Le Président de la République française devrait plutôt s’inquiéter un peu plus des conséquences des événements du Burkina Faso sans pour autant revenir aux pratiques dépassées de la Françafrique. Le président Blaise Campaoré (le dictateur Compaoré ?) a pris la fuite et gagné la Côte d’Ivoire où il avait soutenu les opposants à Gbagbo. Des militaires burkinabés ont donc pris le pouvoir au grand dam des dirigeants occidentaux. Ces derniers les prient de le confier à des civils et d’organiser des élections libres. Je ne suis pas un spécialiste de l’Afrique mais j’ai l’impression que le mot démocratie n’a pas le même sens en France et au Burkina Faso. Sur le mot corruption, il n’y aurait pas de différence d’appréciation car en Afrique, plusieurs dirigeants et leur entourage sont des champions de ce sport international.

2 novembre 2014

Ségolène Royal doit mettre un terme à un projet de barrage injustifié


De tous temps il s’est trouvé des hommes et des femmes pour faire de la violence physique une arme anti-système. Des groupes organisés, d’extrême droite en Italie, d’extrême gauche en France et en Allemagne, s’en sont pris physiquement (enlèvements, assassinats) à des représentants de l’Etat ou à des chefs d’entreprises symbolisant la puissance du capitalisme et de la domination de l’argent. Leur mort n’a rien changé.
Il y a d’autres formes de violences. Celles des groupes anarchisants de Nantes en sont l’expression. Il s’agit, profitant de mobilisations citoyennes paisibles destinées à transmettre des messages de compassion ou d’alerte à l’égard du pouvoir, de casser du flic, de détruire des équipements publics, de briser des vitres et de créer un désordre urbain. Cette « révolte » n’a aucun débouché, ni politique, ni social. Il ne procure qu’un plaisir sadique dans le fait de blesser des gendarmes ou des policiers et par provocation de créer des troubles et une forme d’insécurité.
Bien des élus de tous bords se sont élevés contre ces bandes factieuses très organisées. Ses meneurs sont partout où des citoyens et des élus honorables protestent. Ici contre un projet d’aéroport, là contre un projet de barrage, là encore contre des transports de produits nucléaires…Ils se déplacent au gré des vents et des mouvements. Ce sont les coucous des manifestations. Ils attendent la dislocation pour intervenir, cogner, lancer des pavés, discréditer les mouvements légitimes d’opposition.
Face à ces agressions physiques et violentes, les policiers et gendarmes répliquent avec bombes lacrymogènes et grenades offensives. Mais des dommages collatéraux peuvent survenir. La mort de Rémi Fraisse, dont on ne connaît pas encore tous les détails de la tragédie, est le résultat de ces échauffourées et sans doute aussi d’un concours de circonstances dramatiques.
Il ressort également de ces faits que cette mort est le point de non retour de plusieurs semaines de heurts et de guérilla incessante entre les forces de l’ordre et les opposants au barrage qui ne sont nullement des djihadistes verts comme les a nommés un dirigeant de la FNSEA. Le barrage de Sivens est un dossier bâclé, aux finalités inutiles, et on attend de Ségolène Royal qu’elle y mette un terme. Il n’y a pas de déshonneur, au contraire, à annuler un projet si mal conduit et si injustifié.