26 septembre 2014

Se rassembler mais rester vigilants et mobilisés


 La ligue des droits de l'homme communique :
« La Ligue des droits de l’Homme se joint à la douleur et à l’émotion qui ont saisi la France tout entière devant le meurtre abject dont Hervé Gourdel a été la victime. Elle assure sa compagne Françoise, sa famille et ses proches de ses sentiments de solidarité, en ces heures de deuil et de colère.

La LDH invite les citoyennes et les citoyens à participer aux rassemblements de solidarité qui se tiendront dans de nombreuses villes de France, et à le faire dans la dignité et la lucidité. Elle met en garde contre toute tentative d’instrumentalisation haineuse de ce crime, contre tout amalgame entre meurtriers et croyants, entre islam et terrorisme. De la même façon, elle invite les Françaises et les Français, et celles et ceux qui vivent et travaillent en France à rester mobilisés et vigilants face aux tentatives visant à étouffer le débat public au bénéfice de mesures autoritaires.

Relever les défis posés par le terrorisme suppose une défense déterminée de la démocratie, une démocratie riche de la raison et du débat contradictoire, forte de la fraternité et de la solidarité. Face au crime, c’est autour de ces valeurs que la Ligue des droits de l'Homme appelle toutes et tous à se rassembler ce dimanche 28 septembre. »

25 septembre 2014

Après l'assassinat d'Hervé Gourdel : mieux vaut ne pas tenter le diable


Loin de moi l’idée de charger en quoi que ce soit l’otage français décapité en Kabylie par les supporteurs djihadistes de l’Etat islamique. Hervé Gourdel, guide de haute montagne, s’y trouvait pour découvrir de nouveaux lieux susceptibles d’améliorer ses connaissances et pour satisfaire des amis algériens ou des clients de la même nationalité ce qui ne change rien à l’affaire. Le malheureux guide s’est trouvé au mauvais moment au mauvais endroit et c’est cet aspect des choses que je souhaite commenter.
La crise ouverte au Moyen Orient depuis des années par les membres d’AQMI et maintenant Daech (état islamique) avec prise d’otages, assassinats, rançons, obligent les autorités françaises à définir des zones dans lesquelles les activités humaines : tourisme, commerce, échanges de toutes sortes, sont soumises à des contraintes plus ou moins sévères. Il appartient au ministère des Affaires étrangères de préciser la nature de ces zones en fonction des connaissances et des événements.
La France étant maintenant en pointe pour lutter contre ces groupes et contre l’idéologie qu’ils revendiquent comme mode de vie et d’existence, il est bien évident que les Français, quels qu’ils soient, peuvent être victimes, sur le sol de notre pays et ailleurs dans le monde, des actes de ces fanatiques. Patricia Adam, la présidence de la Commission de la défense de l’Assemblé nationale, expliquait hier sur une chaine d’informations continues, que la Kabylie est classée en zone rouge autrement dit interdite d’accès. C’est en effet en Kabylie que depuis des années, les militants d’AQMI se cachent, pillent, torturent et leur récente soumission au calife d’Irak-Syrie a sensiblement accru les risques pour les Européens notamment. J’ignore si Hervé Gourdel connaissait les risques encourus par lui et ses amis. J’ignore s’il a calculé ces risques tout en préférant continuer sa vie d’homme libre et d’amoureux de l’attaque des sommets. S’il ne connaissait pas ces risques, il est une victime absolue. S’il les connaissait, il demeure une victime totalement innocente mais au moins aura-t-il choisi d’aller au bout de sa passion avec toutes les conséquences possibles.
Hervé Gourdel est mort parce qu’il était Français et seulement parce qu’il était Français. Victime de la barbarie, ce montagnard paisible a payé de sa vie sa nationalité et son amour pour son métier car Hervé Gourdel, guide, vit de ses voyages et de sa pratique professionnelle.
La leçon que nous devons méditer : peut-on, en 2014, aller partout dans le monde et en particulier dans certains pays africains ou du Moyen-Orient, sans prendre la précaution élémentaire de savoir comment le Quai d’Orsay classe ces pays ou certaines régions de ces états ? S’il en propose l’interdiction d’accès, mieux vaut sans doute respecter les consignes et ne pas tenter le diable…

24 septembre 2014

Pourquoi les instructions judiciaires concernant Nicolas Sarkozy durent-elles si longtemps ?


Il y a de quoi se prendre la tête.
Nicolas Sarkozy face à Laurent Delahousse sur France 2 : « croyez vous que si j’avais quelque chose à me reprocher, je serais venu sur votre plateau ! » Il déclare que François Hollande a menti aux Français alors même que l’ancien président de la République qu’il est ne fait que proférer contre-vérités et mensonges. Bygmalion ? C’est quoi ça ? Jamais le candidat Sarkozy n’a entendu, ne serait-ce que le nom, de cette société conduite à dresser fausses factures sur fausses factures au nom de l’UMP pour éviter de gonfler les comptes de campagne du futur ex-président.
Alors que des rapports de police judiciaire expliquent le plus clairement du monde que le candidat Sarkozy avant le second tour, ainsi que le président de l’UMP, Jean-François Copé, avaient été informés du montant des dépenses engagées annonçant que le plafond autorisé par la loi allait être archi-dépassé, le futur candidat à la présidence de l’UMP continue, la main sur le cœur, à nous amuser et à nous abuser avec des propos que personne ne peut croire.
Sa ligne de défense : je ne savais rien. Lui le candidat qui d'habitude sait tout sur tout, responsable absolu de sa campagne et de son financement, ose prétendre qu’il ne connaissait rien des magouilles et des manigances de la société Bygmalion. Ses responsables ont déclaré aux enquêteurs qu’ils avaient imaginé un montage financier avec les animateurs de la campagne de Sarko pour faire payer par l’UMP le dépassement des crédits atteignant des sommes folles non loin de 40 millions d’euros contre les 22 autorisés par les textes. 18 millions d'euros de dépassement alors que le Conseil constitutionnel a censuré le compte pour 300 000 euros. Une paille. On se souvient que par le biais de conventions bidons, des députés UMP ont vu leur nom être utilisé à leur insu pour des prestations totalement fictives et certains, comme Pierre Lelouche, ont même porté plainte.
S’il croit gagner la confiance des Français en racontant des fables, le mot favori de Paul Bismuth, il se trompe. Les citoyens en ont par-dessus la tête de toutes ces enquêtes, de toutes ces plaintes contre Guéant, Lagarde, Tapie, Balkany, Gaubert, Sarkozy lui-même, démontrant le mépris dans lequel ils tiennent nos règles et nos lois. Il faudra bien qu’un jour, toutes ces enquêtes débouchent sur des non-lieux ou des procès. Mais pourquoi diantre ces instructions durent-elle si longtemps ?

23 septembre 2014

Privilégier la vie des femmes en Espagne et l'intérêt de l'enfant en France


Deux très heureuses nouvelles nous viennent l’une d’Espagne et l’autre de France et sont relatives à la liberté de disposer de son corps, d’une part, et de privilégier l’intérêt de l’enfant, d’autre part. Mariano Rajoy, le premier ministre espagnol, a en effet décidé , sous la pression d’un mouvement national de grande ampleur soutenu d’ailleurs par nombre de comités, groupes, associations de toute l’Europe, de retirer son projet de loi visant à interdire l’avortement dans le pays ibère.
Cette victoire signe la fin d’une volonté revancharde de la part des catholiques intégristes et des groupuscules obscurantistes, très influents à Madrid. Je rappelle que c’est sous le gouvernement socialiste de Luis Zapatero que l’avortement avait été légalisé et que cette décision mettait fin à des décennies d’interruptions volontaires de grossesse clandestines et dangereuses pour la vie des femmes. Adopter cette loi eût été une reculade civilisationnelle notable au moment où l’Europe met les pendules du progrès à la bonne heure.
Il est de même pour la décision de la Cour de Cassation de Paris. Elle a, ce jour, confirmé qu’un enfant de couple homosexuel pouvait être légalement adopté par le conjoint non parent biologique et même si la maman a bénéficié d’une procréation médicalement assistée à l’étranger. Cette victoire du progrès rassure nombre de familles autorisées à l’adoption par des tribunaux de grande instance confirmées par la plus haute juridiction française. Les juges ont mis en avant l’intérêt de l’enfant, ce que les esprits les plus hardis avaient toujours défendu.

Le Moulin d'Andé pour vos réceptions, fêtes, mariages et en avant la musique !


21 septembre 2014

Deux événements tragiques cette semaine : le retour de Sarko et la mise à sac à Morlaix


Deux événements ont marqué la fin de semaine et je ne sais pas lequel est le plus affligeant. Le vrai faux retour de Nicolas Sarkozy a un de ces airs surannés avec un texte totalement insipide en forme de nouvelle carte postale et une interview dans le JDD. Sur les cartes postales, l’espace réservé au texte est exigu, on ne peut pas dire grand-chose sinon rien. Et dans le JDD, Sarkozy répète de qu’il a écrit deux jours plus tôt. On l’attend ce soir sur le plateau de France 2. Attention, la saturation guette. Depuis deux ans, il envoyait ses missi dominici (Hortefeux, Estrosi, Morano) et si, aujourd’hui, on ne peut plus faire un pas sans se cogner contre Sarko, son bilan, ses procès et son culot, on va vite en avoir plus qu’assez.
« Raymond » comme dirait Carla nous annonce sa candidature à la présidence de l’UMP, lui l’ancien président de la République tombé de son piédestal. Et très bas puisque 65 % des Français le rejettent. Il n’y a guère que les militants de la droite forte (dure ?) pour idéaliser le bilan de l’ancien président. Bruno Le Maire et Hervé Mariton vont être écrabouillés par le rouleau compresseur Sarko. Et alors ?
Le second événement est plus tragique. Il dénote une volonté de violence malheureusement habituelle dans certains milieux agricoles. La mise à sac de la Mutualité sociale agricole de Morlaix et l’incendie de la perception des impôts de la même ville avec artichauts, pommes pourries et tas de fumier, sont intolérables affirme Manuel Valls. Des poursuites judiciaires vont être engagées si on parvient à identifier les craqueurs d’allumettes. Chiche !
Il est évident que les légumiers bretons connaissent des difficultés liées à la baisse de la demande et aux sanctions contre la Russie qui, en retour, interdit l’importation des denrées alimentaires de l’ouest. Stéphane Le Foll se bat depuis des semaines pour trouver des compensations à Bruxelles. Mais certains leaders de la FDSEA de Bretagne sont aussi des bonnets rouges et la jonction des méthodes est vite faite. On cogne, on vandalise, on brûle et on cause après. C’est étrange, tout de même, cette propension à détruire les biens publics ou les symboles de l’Etat. Cette violence tripale n’est pas nouvelle et Dominique Voynet s’en souvient plus que d’autre, elle qui avait vu son bureau de ministre totalement détruit…