24 mai 2014

Je propose l'organisation d'un Balkaton pour payer la caution d'Isabelle Balkany : un million d'euros


Isabelle et Patrick Balkany. (DR)
Au lendemain des élections municipales, Patrick Balkany faisait un bras d’honneur aux journalistes du Petit Journal de Yann Barthès, sur Canal Plus. La classe quoi. Car depuis plusieurs mois, les envoyés spéciaux, se succédaient à Levallois-Perret. C’est la ville où le couple Balkany est, lui maire, et son épouse Isabelle, première adjointe. C’est là qu’ils ont été réélus triomphalement dès le premier tour avec un score maréchaliste de plus de 65 %. Les journalistes se rendaient à Levallois pour assister aux joutes opposant le héros local à son opposition muselée comme ce n’est pas possible.
Au lendemain du vote, les Balkany tenaient donc leur revanche contre tous ces plumitifs animés des pires intentions à leur égard alors qu’évidemment, selon leurs déclarations répétées, cet acharnement médiatique n’avait qu’un mobile : leur amitié avec Sarkozy. Depuis hier et la mise en examen d’Isabelle Balkany pour blanchiment de fraude fiscale (avec une caution d’un million d’euros s’il vous plait !) on sait que le fait d’être une groupie de Sarkozy n’était pas la justification de cette recherche de vérité. De la part des policiers et des juges.
L’avocat de Mme Balkany a d’ailleurs tenu à préciser dans un communiqué que cette mise en examen avait à voir avec des faits anciens (plus c’est ancien moins c’est coupable ?) non liés à la mairie avec des passations de marchés publics ou autres actes d’élue. J’en suis encore à me demander pourquoi l’avocat s’est plu à apporter cette précision que personne n’exigeait de lui. Il semblerait que les juges d’instruction cherchent des poux sur la tête de Mme Balkany pour ne pas être en règle avec le code des impôts. Autrement dit, les juges veulent savoir à qui appartiennent certaines « propriétés » utilisées jusqu’ à plus soif par les Balkany, que ce soit à Marrakech ou aux Antilles. Ou à Giverny, que les Japonais visitent pour Monet…
Didier Schuller, leur ancien ami, et ancien conseiller général UMP, a déclaré (et même écrit) que les Balkany avaient utilisé des prête-nom et des sociétés pas clairement  identifiées pour se livrer à quelques entorses n’ayant rien à voir avec l’anatomie humaine mais plutôt avec la fiscalité française. Vous me direz, les Balkany ne seraient pas les premiers à ouvrir un compte en Suisse ou à Singapour. Et des personnalités de gauche (suivez mon regard) n’ont pas hésité à nous mentir les yeux dans les yeux alors que la vérité allait forcément leur éclater au visage et causer mille morceaux.
Les juges ont fixé la caution de Mme Balkany à un million d’euros. Un montant exceptionnel. C’est le prix qu’elle devra payer pour rester en liberté au terme de son contrôle judiciaire. Si sa fortune actuelle est insuffisante pour satisfaire la justice, elle pourra toujours solliciter ses amis Copé et Sarkozy. Gageons qu’ils se feront un plaisir d’organiser un balkaton comme fut mis sur pied un Sarkoton lui permettant de régler les onze millions d’euros de sa campagne électorale. Décidément à l’UMP, on fait de plus en plus souvent la manche. Que ce soit chez Bygmalion ou ailleurs.

23 mai 2014

Jean-Marie Le Pen atteint du virus éboulis


Jean-Marie Le Pen est un agent provocateur. Durant sa déjà longue, trop longue, carrière politique, l’ancien président du Front national devenu président d’honneur du parti d'extrême-droite, candidat tête de liste aux Européennes de dimanche prochain dans la région PACA, a « popularisé » des formules chocs destinées à émoustiller le quidam et à faire sa publicité personnelle à peu de frais. Je ne reviendrai pas avec insistance sur le « Durafour crématoire », sur le point de détail de l’histoire (la Shoah !) non plus que sur les « Sidéens » victimes d'une maladie mortelle se diffusant par la salive. Si Le Pen a en a fait saliver avec ses blagues morbides, je n’en suis pas.
Même s’il a perdu de sa superbe et de sa vivacité d’esprit — Le Pen prend un an tous les ans comme tout le monde — il demeure obsédé par ses vieux démons et conserve un pouvoir de nuisance incontestable. Certes, sa fille se montre plus prudente, plus habile, sans rien céder sur le fond mais les campagnes de Marine sont souvent polluées par les saillies de papa. Ce dernier se moque des dommages collatéraux forcément limités en ces périodes de populisme et d’euroscepticisme galopants.
L’antienne de Le Pen-père, je devrais dire la rengaine,  c’est l’islamisme envahisseur. Cachez vos femmes, protégez vos églises, procréez plus, ce sont les conseils donnés par JMLP pour se protéger des musulmans, néo-colonisateurs d’une Europe blanche et sans tache. Mais comme nous n’y arriverons pas seul, Jean-Marie Le Pen a trouvé la parade : « Heureusement a-t-il déclaré publiquement, Mgr Ebola nous aidera » signifiant que le virus mortel répandu notamment en Afrique, parviendrait à éliminer « les souches malsaines ». Quelle drôle d’idée. Et surtout quelle pensée maléfique. Le Pen serait-il devenu gâteux ? Serait-il passé du rabâchage au radotage ? 
En fait de virus, j’ai l’impression que ce n’est pas le virus Ebola que doit craindre Le Pen mais le virus éboulis car c’est bien ce qu’il est devenu.

21 mai 2014

Ce n’est ni l’histoire d’un train qui arrive en retard ni celle d’un autre qui part en avance


Alain Le Vern (à gauche) ancien président de la région Haute-Normandie devenu un cadre important de la SNCF va pouvoir en toucher un mot à son patron Guillaume Pepy, ici sur un quai de la gare de Val-de-Reuil. (photo JCH)
Ce n’est ni l’histoire d’un train qui arrive en retard ni celle d’un autre qui part en avance. C’est l’histoire d’une commande de rames de TER (train express régional) effectuée par la SNCF auprès des sociétés Alstom et Bombardier mais de rames trop larges pour accéder à certains quais. Le Canard enchaîné de ce jour se régale, et nous avec, de cette « comédie dramatique » (1) un peu chère puisqu’elle va coûter plusieurs dizaines de millions d’euros à RFF (Réseau ferré de France) contraint de rogner des quais trop étroits pour accueillir ces wagons modernes, confortables mais mal calculés.

Comment en est-on arrivé à cette situation ubuesque et pourtant bien réelle. J’entendais ce matin sur une chaîne de radio d’informations en continu un technicien de RFF. Les fabricants ont respecté les contraintes du marché passé entre les sociétés privées et l’établissement public et commercial…en repoussant les marges autorisées au maximum de leurs capacités. Autrement dit — c’est du moins le prétexte mis en avant — pour construire des rames contenant plus de passagers, les techniciens de RFF ont oublié de mesurer la largeur des quais existants ou de rappeler leurs dimensions. Certes, tous les quais ne sont pas concernés. On parle d’un sixième de la totalité des quais soit 1300 quais dont 300 ont déjà été élargis. Les sommes en jeu ne sont pas dérisoires mais qu’est-ce que 50 millions d’euros pour des sociétés comme celles-là ? J’ai cru comprendre que ce discours avait les faveurs de RFF. Il peut sembler choquant…car il l’est.

Je me mets à la place du Secrétaire d’Etat aux transports, Frédéric Cuvillier. Il rit jaune. Et les présidents de régions (les clients de la SNCF) ont annoncé la couleur : « nous ne paierons pas un centime des travaux nécessités par cette grosse bévue. » Au-delà de l’erreur manifeste d’appréciation, il est légitime de s’interroger sur la manière dont a été constitué le dossier d’appel d’offres. Les ingénieurs auteurs de la rédaction du cahier des charges ont nécessairement indiqué les cotes des rames à construire. C’est basique. Alors, sur quels éléments se sont-ils appuyés ? J’imagine qu’une enquête a été ouverte dès qu’on s’est rendu compte de la boulette. D’ailleurs, si le Canard enchaîné en parle aujourd’hui, la connaissance de la « connerie » remonte à plusieurs mois puisque des travaux ont déjà été réalisés. On peut comprendre que ni RFF ni la SNCF ne se soient vantés de cet exploit. Mais comme tout se sait, mieux vaut en rire qu’en pleurer.

(1) D’après l’expression du secrétaire d’Etat aux transports.

20 mai 2014

« Ils sont contre Bruxelles mais pas contre les indemnités de Bruxelles »


Claude Roiron et Marc-Antoine Jamet. (photo JCH)
L’UMP doit cesser toute forme d’hypocrisie. La presse raconte, ici ou là, que les ténors du parti présidé par Jean-François Copé sont inquiets de la poussée du FN prévue à l’occasion des européennes de dimanche prochain. Il ne faut pas pousser grand-mère dans les orties. Quand on apprend qu’un des animateurs de la société Bygmalion, (grassement rétribuée par l’UMP pour des conventions thématiques peut-être imaginaires) a versé plus de 4000 euros sur le compte de campagne d’un candidat du FN lors des municipales, on se dit que les frères ennemis sont plutôt des cousins plus proches qu’on ne le pense. Si le donateur sait ce qu’il fait, celui qui reçoit l’argent le sait aussi et aucun des deux ne crache donc dans la soupe commune.

Franchement, il ne me viendrait pas à l’idée de financer un candidat d’un parti que je considérerais comme un adversaire à combattre, ce qu’affirment pourtant du FN Copé et compagnie. En fait, ces faux semblants sont destinés simplement à maintenir l’idée qu’il existe une opposition réelle entre UMP et FN. Il s’agit, si j’ai bien compris, de permettre à des recalés du suffrage universel majoritaire à deux tours, de récupérer un mandat en un seul tour et à la proportionnelle. Les Morano, Alliot-Marie et leurs compères vont donc récupérer un siège de parlementaire même s’ils ne mettent jamais les pieds à Strasbourg. On sait que Jean-Marie Le Pen (3e mandat à venir) sa fille, Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche) et d’autres députés, socialistes aussi malheureusement, brillent par leur absence au Parlement européen dont ils se soucient de l’activité du tiers comme du quart. Comme le dit bien Cambadélis « ils sont contre Bruxelles mais pas contre les indemnités de Bruxelles. »

Revenons au vote de dimanche prochain. Les sondages confirment que le FN est en tête, suivi de près par l’UMP et de plus loin par le PS-PRG qui fait un peu mieux qu’en 2009. Dans notre région, Gilles Pargneaux et Claude Roiron, pour le PS, ont toutes les chances d’être élus. Ils seront d’ailleurs présents pour le Grand meeting régional du PS qui se tiendra demain mercredi 21 mai à Sotteville-lès-Rouen où se relayeront Laurent Fabius, le premier secrétaire national du PS Jean-Christophe Cambadélis et les candidats Gilles Pargneaux et Claude Roiron. (voir ci-dessous)

Dans le contexte général de défiance à l’égard de l’Union européenne (à tort ou à raison) et compte tenu de la faible participation annoncée, il va de soi que chaque voix aura une importance évidente. Si les personnes âgées se rendront aux urnes pour voter à droite en majorité, les jeunes de 18 à 25 ans, eux, ne semblent pas comprendre la nature des enjeux. Et quand on apprend que 54 % des personnes interrogées ne savent pas ce qu’est l’holocauste, on mesure à quel point vivre en paix en Europe semble être une seconde nature immuable et éternelle. Face aux défis que nous lancent le changement climatique et les populistes nationalistes, il serait bien que les pro-européens l’emportent sur les eurosceptiques. Malgré tous les défauts de l'Union européenne…

19 mai 2014

Eolien offshore : des milliers d'emplois à portée de main en Haute-Normandie selon le communiqué de Nicolas Mayer-Rossignol


Il faut trier le bon grain de l'ivraie du fameux cercle des économistes et des journalistes soi-disant experts


Michel Godet.
Voilà des mois que j’attendais l’occasion. Elle m’a été offerte par la chaîne Arte, hier soir, qui diffusait le film « les nouveaux chiens de garde » (1). En effet, les journalistes mis en cause dans ce documentaire sont la caution d’une société marchande où règnent évidemment l’argent, ses contempteurs, ses adorateurs, le tout sous le couvert de propos d’experts et de spécialistes, toujours les mêmes, qui courent les plateaux et les soirées mondaines. L’émission C dans l’air est caricaturale de cette mauvaise habitude.
Quand je dis que j’attendais l’occasion, je pense en particulier à tous ces messieurs — Il s’agit d’un univers surtout masculin — dotés d’une science infuse colossale, sachant tout sur tout, parlant de tout mieux que tous les autres, racontant comment marche le monde et comment réparer la machine quand elle est en panne pour qu’il marche mieux encore. Surtout dans leur propre intérêt.
Le comble de l’histoire c’est que les pannes (ou les crises économiques) sont fabriquées et ensuite racontées par ces minorités très agissantes, ces quelques dizaines de grands patrons, d’économistes distingués, de journalistes en mal de notoriété, dont le crédo est toujours le même depuis des décennies : il faut baisser les salaires, augmenter le temps de travail, supprimer tous les acquis de la Résistance à nos jours. Et on les paie grassement pour ça !
Le champion de ce discours illuminé est un certain Michel Godet (2), professeur à l’Ecole des Arts et métiers (50 000 euros de salaire par an) conférencier à ses heures et surtout «conférincé» à 80 000 euros par an pour ses PDF répétitifs. Et c’est lui qui demande la baisse du SMIC ! J’«adore» Michel Godet. Il n’est animé par aucun doute. Il affirme, il assène, il assure. Il est l’un des invités préférés d’Yves Calvi, sur France 5. Avec Elie Cohen, Christian Saint-Etienne, et quelques autres amis il représente le gratin des économistes (ou considérés comme tels) rejoints par Christophe Barbier, l’homme à l’écharpe rouge de l’Express, Dominique Reynié, de Fondapol, tous membres du fameux Cercle d’où rien ne doit sortir des réunions mensuelles (ni musique, ni parole) au cours desquelles on mange bien et on trinque à la santé des chômeurs.
Comme dirait Coluche : « Du cercle, vous n’en êtes pas, ni vous ni moi n’en serons jamais. » Il faut s’appeler Alain Minc, Jean-Hervé Lorenzi, Bernard Brunhes, Patrick Poivre d’Arvor, David Pujadas, Franz-Olivier Giesbert, Christine Ockrent (18 000 euros pour faire un « ménage ») etc. pour accéder au pinacle. Le pinacle de quoi ? De la pensée toute faite, du prêt à porter idéologique de notre société libérale (au plan économique seulement) qui veut que capitalisme rime avec optimisme et finance avec chance.
Invités à s’exprimer après la diffusion du film, Elie Cohen et Franz-Olivier Giesbert ont dit tout le mal qu’ils pensaient de ce navet-torchon si peu respectueux de l’ordre établi et, surtout, commenté par des économistes tels Frédéric Lordon, du « Monde Diplomatique » dont le style n’a rien à voir avec le titre du journal. Frédéric Lordon appelle un chat un chat et n’hésite pas à lister tous ces membres des conseils d’administration dont les seuls titres publics sont cités par les médias. On peut lire Professeur de ceci, expert de cela. Mais jamais, au grand jamais, on ne connaît la liste des sociétés au sein desquelles ils et elles émargent et qu’ils ou elles défendent, même sur les chaînes publiques comme n’hésitait pas à le faire Mme Isabelle Giordano du temps où elle était sur France Inter ! Il était temps qu'on dénonce ces amitiés convenues et suspectes. Nous suivrons dorénavant avec un regard différent et distancié ces émissions grand public où les participants étalent une science orientée vers deux objectifs : le conservatisme et le conformisme.

 (1) lu sur le site de présentation du documentaire : « Les médias se proclament "contre-pouvoir". Pourtant, la grande majorité des journaux, des radios et des chaînes de télévision appartiennent à des groupes industriels ou financiers intimement liés au pouvoir. Au sein d'un périmètre idéologique minuscule se multiplient les informations pré-mâchées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les affrontements factices et les renvois d'ascenseur.
En 1932, l'écrivain Paul Nizan publiait Les chiens de garde pour dénoncer les philosophes et les écrivains de son époque qui, sous couvert de neutralité intellectuelle, s'imposaient en véritables gardiens de l'ordre établi. Aujourd'hui, les chiens de garde sont journalistes, éditorialistes, experts médiatiques, ouvertement devenus évangélistes du marché et gardiens de l'ordre social. Sur le mode sardonique, Les nouveaux chiens de garde dénonce cette presse qui, se revendiquant indépendante, objective et pluraliste, se prétend contre-pouvoir démocratique. Avec force et précision, le film pointe la menace croissante d'une information produite par des grands groupes industriels du Cac40 et pervertie en marchandise. »
(2) Michel Godet obtient un doctorat en statistique à l'Université Paris Sorbonne-Paris IV en 1974, puis un doctorat en sciences économiques à l'Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne en 1976 (Sujet de thèse : « Crise de la prévision, essor de la prospective »). Il est membre de la Commission économique de la Nation et membre de l'Académie des technologies. Il est aussi membre du Comité directeur de l'Institut Montaigne. Il a été membre du Conseil d’analyse économique rattaché au Premier ministre de 2004 à 2012. Il est administrateur d’AGIPI. Il est aussi membre depuis 2004 du conseil d’administration du groupe mondial laitier et fromager Bongrain. Il a créé le Cercle des Entrepreneurs du Futur qui organise chaque année le Grand Prix de l'impertinence et des bonnes nouvelles. Il est officier de l'ordre de la Légion d'Honneur et de l'ordre national du mérite. (source Wikipédia)

18 mai 2014

D'Héléna Costa à Jérôme Kerviel en passant par Depardieu-DSK


Heléna Costa a tous ses diplômes d’entraîneur d’un club de football. Elle va devenir la responsable de l’équipe de Clermont, une équipe de ligue 2, et cela commence à jaser dans les vestiaires. Il faut croire que les dirigeants du club de football professionnel de Clermont aiment le risque mais ils aiment aussi la compétence et le savoir-faire d’où la nomination d’une femme dans un univers souvent macho, toujours chauvin. Que peut apporter une femme à une équipe de onze hommes dont certains, inévitablement et statistiquement, vont avoir du mal à supporter les consignes et les conseils ? Héléna Costa, portugaise qui plus est, va tout simplement faire son métier. Entraîner les joueurs, établir des feuilles de match, élaborer des stratégies, féliciter les bons, engueuler les mauvais, consoler les blessés et rien ne dit qu’elle ne réussira pas à un poste où tant d’hommes échouent puisque jusqu’aujourd’hui, il n’y avait pas de femmes dans cet univers footeux. Bien sûr, Héléna Costa aura accès aux vestiaires. Là où ces messieurs prennent leur douche et se laissent aller aux blagues graveleuses surtout les soirs de victoire. Peut-on imaginer qu’une cohabitation asexuée s’installe ? C’est tout le mal qu’on souhaite à ce coach qui devra faire ses preuves, et d’abord sur le terrain.
J’en profite pour signaler que selon moi — mais je n’ai pas d’éléments probants pour le prouver — la démission forcée de Nathalie Nougayrède, la directrice du journal « Le Monde » après 14 mois passés à la tête du journal, doit recéler un peu de misogynie. Le trio Pigasse-Berger-Niel souhaitait innover en désignant une femme à la tête du journal de référence. Cela n’a pas fonctionné. Autoritarisme de la part de Mme Nougayrède ? Sabotage conscient ou non de ses subordonnés ? Le débat est ouvert.

Selon les derniers sondages — mais il reste une semaine de campagne — la gauche de la gauche européenne aurait, dimanche prochain, plus d’élus au Parlement de Strasbourg, que les Verts-écologistes. Le responsable grec de l’équivalent du Front de gauche à Athènes, bénéficie d’une popularité élevée notamment dans les pays à qui on a administré un remède de cheval sous forme d’une austérité dont les limites sont évidentes et inacceptables. En Espagne, au Portugal, en Grèce, notamment, les salariés, les retraités, les chômeurs ont subi les conséquences des plans concoctés par la troïka, comme on dit : le FMI, l’Union européenne et la banque centrale européenne. En voulant réduire la dépense publique on a obtenu la décroissance, l’appauvrissement, la privatisation à outrance, on a créé du malheur et du pessimisme.
Cela se verra lors du vote, dimanche, surtout si les partis soutenant Alexis Tsipras, obtiennent plus de voix et de sièges que l’extrême droite de Marine Le Pen et de ses acolytes. Et qui sait, peut-être la gauche de la gauche apportera-t-elle ses voix à une présidence de gauche, même à la sauce sociale-démocrate ?

Si j’en juge par les commentaires de ce matin, du moins en majorité, le film d’Abdel Ferrara — pas en course dans les différentes compétitions cannoises — avec Gérard Depardieu et Jacqueline Bisset intitulé « Welcome to New York » fait des vagues. Le critique du Monde considère que ce « grand film malade » refusé par les sélectionneurs cannois, contient du beau et du grotesque mais surtout quelques scènes totalement indéfendables. Les allusions à DSK et Anne Sinclair (jouée par Jacqueline Bisset) sont si fortes et si puissantes que les spectateurs ne peuvent s’empêcher d’imaginer une part de réel dans ce biopic qui ne dit pas nom non.
Ce film est, semble-t-il, une descente aux enfers. Gérard Depardieu, invité de Canal Plus, hier soir, a défendu le film avec son autorité et son charisme. Invité à donner son avis, Antoine de Causne a dégagé en touche en résumant son sentiment : « c’est un film violent. Il ya beaucoup de violence. » Ce qui ne veut rien dire. Ou plutôt cela exprime le malaise de l’animateur du Grand journal. J’ignore si vous allez acheter le film en VOD. En tout cas, les affaires n’ont pas l’air de démarrer très fort. Au fait, Dominique Strauss-Kahn donne des conférences partout dans le monde, donne son opinion sur les uns et les autres et on en conclut qu’il se prépare pour 2017. Je ne doute pas que DSK trouvera bien le moyen d’aller au casse-pipe avant !

Jérôme Kerviel hésite à rentrer en France. Il préfère, pour l'instant, demeurer de l'autre côté de la frontière en Italie.Avant de se livrer aux autorités qui l'attendent pour le mettre en prison, l'ancien trader de la Société générale demande à François Hollande de protéger les témoins qui pourraient parler et le disculper. Il n'y a rien dans le code pénal qui permet aux président de la République d'intervenir dans les affaires judiciaires…on est donc bien obligé de considérer cette demande comme une manœuvre dilatoire.
En cassation, Jérôme Kerviel a tout de même été exempté de 4,5 milliards d'euros de dommages et intérêts vis-à-vis de la Société générale. C'est toujours cela de gagner et ce n'est pas rien. Il reste qu'il a trois années de détention devant lui. Enfin, pas tout à fait. Disons quelques mois, car s'il se conduit bien, s'il trouve du travail, s'il bénéficie des remises de peine normales, sa privation de liberté sera courte.