12 octobre 2014

« Prenons nos crayons et nos cahiers, ce sont nos armes les plus puissantes » Malala Yousafzaï


Patrick Modiano, prix Nobel de littérature, a vendu 2500 exemplaires de l’un de ses livres aux Etats-Unis. Valérie Trierweiler avec « Merci pour ce moment » a enrichi son éditeur et s’est enrichie elle-même après avoir pris la décision de rendre publics des événements de sa vie privée avec François Hollande, événements vus et lus au prisme de ses sentiments et vendus à des centaines de milliers d’exemplaires.
Valérie Trierweiler est comme les autres. Elle a très mal vécue sa répudiation et la fin de son histoire avec l’homme qui avait dit d’elle : « elle est la femme de ma vie. » Ceux qui ont parcouru ce best-seller — j’en suis (sans aucune honte) sinon comment pourrais-je le commenter — découvriront le monde commun des jalousies, des mensonges et des trahisons. Rien que de très banal au fond et que de très courant.
Bourdieu aurait sûrement détesté le style mais il aurait retenu que Valérie Trierweiler souffre surtout de ne pas avoir été « reconnue » et donc d’avoir été humiliée. Sans les codes du monde politique, sans l’apprentissage de l’énarchie, la vie d’une première dame aux origines modestes ne peut être qu’un enfer…mement.

Que dire du livre d'Eric Zemour (que je n’ai pas lu et que je ne lirai pas). Je me contente de l’entendre déblatérer ses fantasmes et surtout affirmer une certaine nostalgie à l’égard de Philippe Pétain et de sa Révolution nationale. Ils ne sont pas nombreux ceux qui considèrent que Pétain, auteur du statut des juifs dès 1940, fut de ceux qui sauvèrent de l’anéantissement DES juifs français puisque telle est la thèse de Zemour. Les historiens ont eu vite fait de le remettre à sa place : celle d’un polémiste islamophobe, xénophobe, qui ne connaît pas grand chose à ce dont il parle et s’est donné pour tâche de réécrire l’histoire à sa façon : réductrice et falsifiée.

Les élus alsaciens et des habitants de cette belle province de France sont descendus dans la rue, hier, pour protester contre le projet de fusion de leur région avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne dont la capitale est Reims. Le démographe Hervé Le Bras avait prévu ces manifestations. Il avait également anticipé le réflexe provincial des Français très attachés, quoiqu’on dise, à leur histoire locale ou régionale. C’est bien pourquoi la modification de la carte des régions eût mérité plus de dialogue, plus de concertation avec les élus et les habitants.
Au lieu de cela, le gouvernement a fait le choix de passer par la voie parlementaire et de ne pas associer les acteurs de terrain. En Bretagne, dans le Nord, dans l’est de la France, en Poitou-Charente, etc. les élus locaux ruent dans les brancards. S’ils connaissent le découpage en treize régions, ils ignorent encore tout des compétences des uns et des autres et notamment de l’avenir de la clause de compétence générale jusqu’ici attribuée aux communes, aux départements, aux régions…A quelques mois des élections cantonales, on ne connaît toujours pas les départements appelés à disparaître pour cause de métropole proche (Rouen) comme en Seine-Maritime par exemple. Je souhaite bon courage aux candidats socialistes. Les élus de terrain, connus et reconnus, sauveront peut-être leur peau. Quant aux autres ?

Jean-Michel Baylet, président national du PRG et PDG de La Dépêche du Midi, a été sévèrement battu lors des dernières élections sénatoriales. Et pas par n’importe qui ? Il a été éliminé par un dissident de son parti qui en avait assez d’être considéré comme la dernière roue du carrosse. Cette défaite a un goût amer. Elle affaiblit le pouvoir de nuisance de Jean-Michel Baylet et de son parti. Voilà sans doute pourquoi les instances dirigeantes du PRG — Baylet quoi — ont récemment décidé de se livrer à ce qu’elles font de mieux dans la vie politique française : exercer un chantage permanent à l’égard du gouvernement et du président de la République. Au PRG, la réforme territoriale passe mal. Baylet veut sauver quelques bastions et aussi quelques mandats, principales sources de financement pour les partis politiques.
Avec ses 192 villes de plus de 10 000 habitants perdues lors des municipales, le Parti socialiste sait ce qu’il en coûte en termes d’emplois (6 000 !) et de rentrées financières. La défaite de l’UMP lors des dernières législatives est à l’origine de la crise actuelle au sein de ce parti. Un exemple à ne pas suivre…même au PRG.

Le prix Nobel de la paix a été décerné conjointement à la Pakistanaise Malala Yousafzaï et à l'Indien Kailash Satyarthi, tous deux activistes des droits des enfants. Les deux lauréats ont été choisis par le comité parmi une liste 278 candidats « pour leur combat contre l'oppression des enfants et des jeunes et pour le droit de tous les enfants à l'éducation », a déclaré le président du comité Nobel norvégien, Thorbjoern Jagland. La jeune Malala, victime des Talibans et des obscurantistes, a enchaîné les discours, le plus connu étant son allocution aux Nations unies en juin 2013 : « Prenons nos cahiers et nos crayons. Ce sont nos armes les plus puissantes », avait alors clamé la jeune femme. Désormais installée en Grande-Bretagne, où elle a été soignée, Malala Yousafzaï a créé une fondation à son nom et soutient les campagnes en faveur de l'éducation des enfants, en particulier au Pakistan, au Nigeria, en Jordanie, en Syrie et au Kenya. Un beau symbole et une bien belle personne.


Aucun commentaire: