30 octobre 2014

Le coût des aménagements de Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, n'est pas choquant

J’avoue que les critiques concernant l’appartement de fonction de Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT, me mettent mal à l’aise. Le Canard enchaîné est dans son rôle quand il publie le devis des travaux prévus dans un appartement en bordure du bois de Vincennes et notamment la somme consacrée à la vaisselle (28 000 euros). Mais la vraie question n’est pas dans la brutalité des chiffres.
Elle est ailleurs. Le secrétaire général d’un syndicat de travailleurs salariés, contraint de vivre et d’habiter à Paris eu égard à ses fonctions, a-t-il le droit de bénéficier de conditions d’hébergement décentes (voire un peu plus) même si les travaux sont payés par les cotisations des membres de son syndicat ?
Car ce qu’on reproche à Thierry Lepaon n’est rien d’autre que ce que la conscience d’une certaine classe sociale a en tête. Qu’un homme membre d’un syndicat de Gauche, pour faire bref, ose prétendre à des conditions vie « dignes et décentes » comme le précise un communiqué du syndicat est choquant surtout pour ceux qui en bénéficient naturellement par la grâce de l’héritage, du travail aussi, ou d’autres méthodes que je ne qualifierai pas s’agissant de la richesse d’un Bernard Tapie par exemple.
Thierry Lepaon n’aurait pas attiré l’attention s’il s’agissait d’un grand patron ou d’un homme d’affaires. La retraite chapeau de 21 millions d’euros de Gérard Mestrallet en a certes ému quelques-uns (à la CGT notamment) et compte tenu de son salaire, on se pose vraiment la question de svoir ce qui est le plus indécent : aménager un appartement dans des conditions confortables pour le premier représentant d’un syndicat de salariés pour 130 000 euros ou bénéficier d’une retraite (chapeau !) au chiffre exorbitant.
A tout prendre, je préfère la solution Lepaon. Elle s’inscrit aussi dans la promotion des hommes et dans la contribution qu’ils apportent à l’intérêt général. Quand Thierry Lepaon en aura fini de ses fonctions, l'appartement loué par la CGT servira peut-être à son successeur, sauf si celui-ci  comme Henri Krasucki par exemple, habite déjà la région parisienne.

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