25 juillet 2014

Les temps sont durs mais plus pour certains que pour d'autres


Les déclarations d’intérêts des parlementaires ne sont pas seulement utiles à une certaine transparence. Elles permettent de constater combien des députés et des sénateurs mélangent les genres et des…intérêts bien compris. On savait depuis longtemps que nombre de parlementaires avaient engagé leur épouse, leur époux, leurs enfants, leurs cousins et cousines, sous des formes diverses la plus courante étant l’emploi d’assistant parlementaire. On peut s’interroger sur l’efficacité et pour tout dire la réalité du travail de certains de ces assistants dont le principal avantage est de se payer sur la bête. Et d’avoir portes ouvertes à l’Assemblée ou au Sénat ce qui fait qu’on reste en famille.
Les déclarations d’intérêts donnent également l’occasion de découvrir qu’un certain nombre de députés (près de 10 %) ne vivent pas seulement de leur indemnité d’élus (quand ils cumulent) mais aussi d’honoraires, la plupart d’entre eux étant avocats ou conseils en communication. Ne nous étonnons pas que ces employés — Pierre Charon par exemple, sénateur UMP — émargent au budget de l’Etat puisque ce Monsieur Charon avait le bonheur de conseiller Nicolas Sarkozy quand il était président, ce qui représentait des sommes rondelettes payées par l’Elysée et donc le contribuable. L’affaire des sondages du même établissement (toujours en cours d’instruction) nous met la puce à l’oreille et nous questionne quant à ces prestations de conseil…en quoi exactement ?
Alors, que penser de ces déclarations d’intérêts considérées comme de l’inquisition par de nombreux députés, de l’intrusion dans la vie privée par d’autres et qui nous éclairent un  peu plus sur les doubles discours et les relations privilégiées dans un petit monde qui tourne sur lui-même, avec lui-même et aux frais de la princesse…ou plutôt de la République. François Hollande, en voulant la création de la haute autorité de la vie publique, savait ce qu’il faisait mais ne s’est peut-être pas rendu compte des dommages collatéraux produits par des situations de népotisme forcément révoltantes. Il a cependant raison : dans la durée les effets de son action (sur ce point) seront bénéfiques.
Et pourtant je ne suis pas un adepte du « tous pourris » — ce qu’ils ne sont pas — ni un antiparlementaire basique.
Cette cinquième République est à bout de souffle. On en a épuisé tous les charmes et tous les déplaisirs. Elle a, avec le temps, créé des systèmes bien adaptés en 1960 mais dépassés en 2014. Savoir que Mme Copé travaille auprès de son mari ou que Mme Lamy est directrice de cabinet de ceci ou de cela crée un mélange de favoritisme et de sécurité très réservé que la majorité des Français ne comprend pas eu égards aux temps qu’ils vivent.

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