7 mai 2014

Réforme territoriale : Hollande doit résister aux corporatismes


L’annonce, par François Hollande, de son intention de reporter les élections départementales en 2016 pour les jumeler avec les régionales, est pertinente. Il veut, en effet, que sa réforme (moitié moins de régions, disparition des conseils départementaux) soit préparée, pensée, travaillée pour ne pas subir les foudres du Conseil constitutionnel ou un avis négatif du Conseil d’Etat.
J’ai écrit, il y a quelque temps, que j’étais favorable à cette réforme, cette simplification souhaitée majoritairement par les Français de gauche comme de droite. Il faut être cohérent. On ne peut pas clamer à tout bout de champ que le millefeuille territorial est trop épais et ne pas agir pour modifier la situation. Je soupçonne M. Guillaume, sénateur socialiste, d’avoir été le poisson pilote de ce report à 2016. Il y a quelques jours, ce dernier a avancé cette proposition rejetée par la plupart des présidents de conseils généraux, de droite comme de gauche, et par des apparatchiks conscients de la disparition des grands fromages à partager.
L’argument essentiel qui donna naissance aux conseils généraux est celui de la proximité. La fameuse journée de cheval entre le point le plus éloigné du département et le chef-lieu où siégeaient les services. Avec Internet et la dématérialisation, cette fameuse journée de cheval en a un sacré coup dans les pattes. Tout comme certaines sous-préfecture d’ailleurs puisqu’il est prouvé que certains sous-préfet sont sous-employés et sous-utilisés. Là aussi, le gouvernement pourrait donner un utile coup de rabot.
Pour en revenir à nos moutons à quatre pattes, j’espère que François Hollande et Manuel Valls vont garder le cap. A deux sur le même pédalo (comme dirait Mélenchon) ce serait bien le diable qu’ils s’échouent sur un banc de sable (pour nous endormir ?) ou sur un Parlement remonté contre la réforme. Il reste deux années au président pour transformer en actes les promesses présidentielles et doter la France d’institutions modernisées et plus efficaces.

Lui, c’est moi, moi c’est lui
Puisque je parle d’institution, j’aimerais casser une patte au canard ambiant à la CASE de Louviers. Il se dit, à droite et à gauche aussi, que Franck Martin aurait demandé à Patrice Yung, si celui-ci était élu président, « de le nommer directeur politique » ou quelque chose d’approchant. Patrice Yung aurait refusé arguant d’un suicide politicien évident. Je ne sais d’où vient cette rumeur. Elle court, elle court et si je la rapporte c’est plutôt pour y mettre un terme car je la crois tout droit sortie de l’imagination d’un adversaire du bon sens, la chose du monde la moins bien partagée.

Aucun commentaire: